Luc 9, 53
Mais on refusa de le recevoir, parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem.
Mais on refusa de le recevoir, parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem.
Ce refus grossier ne fut pas exprimé directement à Jésus, mais à ses envoyés. Pourquoi les
Samaritains ne voulurent-ils pas accorder à Notre-Seigneur l'hospitalité qu'il leur demandait ? La suite du
verset le montre clairement : son aspect était celui d'un homme qui va à Jérusalem. Sur cette phrase à saveur
hébraïque, voyez 4 Reg. 17, 11, dans l'hébreu et les Septante. Les relations entre Juifs et Samaritains, déjà
fort peu gracieuses en temps ordinaire (cfr. Joan. 4, 9 ; 8, 48), redoublaient encore d'animosité à l'approche
des grandes fêtes nationales, qui conduisaient par foules les pèlerins juifs à Jérusalem. La haine des deux
peuples avait en effet pour cause principale la différence de leurs cultes, et c'est en de tels moments que cette
différence devenait plus saillante. Voir dans Wetstein, in Joan. 4, 20, quelques échantillons des aménités qui
s'échangeaient alors. Des insultes on en vint souvent aux voies de fait, comme le racontent Josèphe, Bell.
Jud. 2, 12, 3-7, Ant. 20, 6, 1, et S. Jérôme, in Osee, 5, 8 et 9. Or Jésus (ni lui ni ses messagers n'en faisaient
un mystère) se rendait à Jérusalem. Ceux qui abhorraient la cité sainte comme une rivale de leur temple du
Garizim refusèrent pour ce motif de lui rendre service. Autrefois pourtant (cfr. Joan. 4) les Samaritains de
Sychar avaient fait à Jésus le plus aimable accueil ; mais il tournait le dos à Jérusalem, et les circonstances
n'étaient plus les mêmes. - D'après Meyer, Alford, Reischl, etc., les envoyés de Notre-Seigneur l'auraient
ouvertement annoncé comme le Messie, et c'est pour cela que les Samaritains auraient agi avec tant de
dureté. Mais rien dans le texte n'autorise une pareille conjecture.