Marc 1, 11
Il y eut une voix venant des cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »
Il y eut une voix venant des cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »
Celui de qui vient tout baptême est venu au baptême et s'est manifesté au Jourdain. Jean le vit et retint sa main en suppliant: "Comment, Seigneur, veux-tu être baptisé, toi qui sanctifies tout par ton baptême? C'est à toi qu'appartient le vrai baptême, d'où découle toute sainteté parfaite."
Le Seigneur répondit: "Je le veux: approche et baptise-moi, pour que ma volonté s'accomplisse. Tu ne peux résister à ma volonté; je serai baptisé par toi, car je le veux. Tu trembles et, contre ma volonté, tu ne considères pas ce que j'ai demandé. Or le baptême m'appartient; accomplis l'oeuvre à laquelle tu as été appelé. Les eaux sont sanctifiées par mon baptême, c'est de moi qu'elles reçoivent le feu et l'Esprit. Si je ne reçois pas le baptême, elles n'auront pas le pouvoir d'engendrer des enfants immortels. Il faut absolument que tu me baptises sans discuter, comme je l'ordonne. Je t'ai b aptisé dans le sein de ta mère, baptise-moi dans le Jourdain."
Saint Jean Baptiste répond: "Je suis un serviteur bien pauvre. Toi qui libères tous les hommes, aie pitié de moi! Je ne suis pas digne de défaire la courroie de tes sandales (cf. Mc 1,7). Qui me rendra digne de toucher ta tête sublime? J'obéis, Seigneur, à ta parole. Oui, viens vers le baptême où ton amour te pousse. L'homme qui n'est que poussière admire, avec un souverain respect, qu'il soit parvenu à cette dignité d'imposer la main à celui qui l'a modelé."
Les armées célestes restaient silencieuses; l'Époux très saint descendit dans le Jourdain; baptisé, il en remonta aussitôt et sa lumière rayonna sur le monde.
Les portes du ciel s'ouvrirent et la voix du Père se fit entendre: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour (Mt 3,17). Allons, tous les peuples, adorez-le!
Les assistants demeuraient stupéfaits d'avoir vu l'Esprit descendre pour rendre témoignage (cf. Jn 1,32-34) au Christ. Gloire, Seigneur, à ton Epiphanie, qui nous réjouit tous! Dans ta manifestation, c'est le monde entier qui a resplendi.
Le Seigneur répondit: "Je le veux: approche et baptise-moi, pour que ma volonté s'accomplisse. Tu ne peux résister à ma volonté; je serai baptisé par toi, car je le veux. Tu trembles et, contre ma volonté, tu ne considères pas ce que j'ai demandé. Or le baptême m'appartient; accomplis l'oeuvre à laquelle tu as été appelé. Les eaux sont sanctifiées par mon baptême, c'est de moi qu'elles reçoivent le feu et l'Esprit. Si je ne reçois pas le baptême, elles n'auront pas le pouvoir d'engendrer des enfants immortels. Il faut absolument que tu me baptises sans discuter, comme je l'ordonne. Je t'ai b aptisé dans le sein de ta mère, baptise-moi dans le Jourdain."
Saint Jean Baptiste répond: "Je suis un serviteur bien pauvre. Toi qui libères tous les hommes, aie pitié de moi! Je ne suis pas digne de défaire la courroie de tes sandales (cf. Mc 1,7). Qui me rendra digne de toucher ta tête sublime? J'obéis, Seigneur, à ta parole. Oui, viens vers le baptême où ton amour te pousse. L'homme qui n'est que poussière admire, avec un souverain respect, qu'il soit parvenu à cette dignité d'imposer la main à celui qui l'a modelé."
Les armées célestes restaient silencieuses; l'Époux très saint descendit dans le Jourdain; baptisé, il en remonta aussitôt et sa lumière rayonna sur le monde.
Les portes du ciel s'ouvrirent et la voix du Père se fit entendre: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour (Mt 3,17). Allons, tous les peuples, adorez-le!
Les assistants demeuraient stupéfaits d'avoir vu l'Esprit descendre pour rendre témoignage (cf. Jn 1,32-34) au Christ. Gloire, Seigneur, à ton Epiphanie, qui nous réjouit tous! Dans ta manifestation, c'est le monde entier qui a resplendi.
Jésus-Christ devait instituer un autre baptême; cependant il vient recevoir celui de Jean qui, rapproché du sien, était bien incomplet, et qui d'ailleurs différait du baptême des Juifs et tenait pour ainsi dire le milieu entre ces deux baptêmes. Il voulait nous apprendre, par la nature même de ce baptême, qu'il n'était point baptisé pour la rémission des péchés, ni comme ayant besoin de recevoir le Saint-Esprit; car le baptême de Jean ne conférait aucune de ces deux grâces. Mais il fut baptisé pour se faire connaître à tous, afin que tous pussent croire en lui et pour accomplir toute justic e, c'est-à-dire les préceptes du Seigneur, puisqu'ils commandaient entre autres choses de recevoir le baptême du Prophète.
Ou encore, c'était pour montrer que la sanctification dos hommes prenait sa source dans le ciel, et l'union étroite des choses de la terre avec les choses du ciel. «Le Saint-Esprit descendit sur lui», non pas qu'il vint en lui pour la première fois, mais pour faire comprendre que le Christ, qui était baptisé par Jean, était pour ainsi dire signalé du doigt à la foi de tous les hommes !
L'évangéliste saint Marc, comme le cerf qui aspire aux sources d'eaux vives, bondit dans la plaine et sur le sommet des collines; comme l'abeille ruisselante de miel effleure et déguste le sommet des fleurs, et il nous montre aussitôt Jésus qui vient de Nazareth: «Et il arriva qu'en ces jours-là», etc.
C'est là cette onction du Christ incarné, c'est-à-dire le Saint-Esprit lui-même, onction dont il est dit ( Ps 44): «Dieu, votre Dieu, vous a sacré d'une huile de joie qui vous met au-dessus de tous ceux qui doivent la partager».
L'Esprit saint descend sous la forme d'une colombe par cette autre raison que dans le Cantique des Cantiques, le divin Epoux dit à l'Eglise: Mon épouse, mon amie, ma chérie, ma bien-aimée, ma colombe. Elle est épouse dans les patriarches, amie dans les prophètes, intime dans Marie et Joseph, bien-aimée dans Jean-Baptiste, colombe dans le Christ et les Apôtres, à qui Jésus dit: «Soyez prudents comme des serpents et simples comme des colombes».
Dans le sens moral: Nous sortons de l'instabilité ( Ct 1-3; Is 66, 2) de ce monde, et, attirés par le parfum et la beauté des fleurs, nous courons avec le jeune âge à la suite de l'époux. De même aussi, dans le sacrement de baptême, nous puisons avec la grâce de la rémission de nos péchés, l'amour de Dieu et du prochain, et nous élevant sur les ailes de l'espérance, nous contemplons, avec les yeux d'un coeur pur, les secrets des cieux. Nous recevons ensuite l'Esprit saint dans un coeur contrit et humilié, l'Esprit saint qui descend dans les âmes amies de la simplicité et de la douceur, et qui fait sa demeure dans une âme où règne une charité persévérante. Cette parole du Seigneur descend aussi du ciel sur nous, enfants chéris de Dieu ( Mt 5): «Bienheureux les pacifiques, parce qu'ils seront appelés enfants de Dieu»; et alors le Père, avec le Fils et le Saint-Esprit, mettent en nous leur complaisance, lorsque nous devenons un seul et même esprit avec Dieu.
Saint Matthieu rapporte que la voix fit entendre ces paroles: «Celui-ci est mon fils bien-aimé», pour montrer leur rapport avec ces autres: «Celui-ci est mon Fils», et faire comprendre à ceux qui les entendaient que Jésus était vraiment le Fils de Dieu. Et si vous voulez savoir l aquelle de ces deux locutions la voix céleste a fait entendre, choisissez celle qu'il vous plaira, pourvu que vous admettiez que les deux Évangélistes, tout en différant dans l'expression, ne diffèrent nullement dans la pensée, Que Dieu se soit complu en son Fils, c'est ce qui ressort de cette parole: «J'ai mis en vous mes complaisances».
Celui-ci est mon Fils bien-aimé; en lui j'ai mis tout mon amour (Mt 3,17). Il est celui qui a rempli le sein de Marie sans quitter le mien; qui, en demeurant en moi inséparablement, a résidé aussi en elle, sans contracter aucune limite; qui est au ciel en gardant son unité, et qui a séjourné dans les entrailles de la Vierge sans tache. Il n'y en a pas un qui est mon Fils, et un autre le Fils de Marie; l'un qui était couché dans une grotte, et un autre, adoré par les mages; l'un qui a été baptisé, et un autre demeuré sans baptême. Non, celui-ci est mon Fils. Il n'y en a qu'un: celui qui est vu par la pensée et celui qui est vu par les yeux; il n'y en a qu'un, et c'est le même: celui qui est invisible et celui que vous voyez; celui qui est éternel et situé dans le temps; celui qui est consubstantiel avec moi par la divinité, et consubstantiel avec vous par son humanité, en toutes choses à l'exception du péché (cf. He 4,15).
C'est lui qui est le médiateur entre moi et ceux qui lui obéissent, car c'est par lui-même qu'il réconcilie avec moi ceux qui m'avaient offensé. C'est lui qui est à la fois mon Fils et l'agneau; lui qui est le prêtre et la victime; celui qui offre et celui qui est offert; celui qui s'est fait sacrifice et celui qui reçoit le sacrifice.
Tel est le témoignage que le Père a rendu à son Fils unique après le baptême de celui-ci dans le Jourdain. Et lorsque, devant ses disciples, le Christ fut transfiguré sur la montagne, et qu e son visage devint resplendissant au point d'obscurcir la splendeur du soleil, alors, le Père prit de nouveau la parole pour dire: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour: écoutez-le (Mt 17,5).
S'il dit: Je suis dans le Père, et le Père est en moi (Jn 14,11), écoutez-le. S'il dit: Celui qui m'a vu a vu le Père (Jn 14,9), écoutez-le, car il dit la vérité. S'il dit: Le Père qui m'a envoyé est plus grand que moi (cf. Jn 14,28), mettez cette parole au compte du dessein du salut qui l'abaisse vers vous. S'il dit: Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous, en rémission des péchés (cf. Mt 26,26.28), regardez ce corps qu'il vous montre, ce corps qu'il a pris chez vous pour en faire le sien, et qui a été broyé pour vous. S'il dit: Ceci est mon sang (Mt 26,28), soyez sûrs qu'il s'agit bien de son sang et non de celui d'un autre.
Voilà ce que Dieu le Père nous a enseigné, voilà ce que le Fils unique de Dieu nous a révélé, voilà l'instruction que nous avons reçue de l'Esprit Saint, voilà ce que proclament les saintes Écritures. Ce que nous avons reçu, gardons-le. Pourquoi ces vaines oppositions entre nous? Dieu nous a appelés à vivre dans la paix, non dans la bataille. Demeurons dans notre vocation. Approchons-nous avec respect et tremblement de la table eucharistique où nous participons aux mystères célestes. Ne soyons pas en même temps convives d'un même festin, et à l'affût les uns des autres; unis à l'intérieur par la communion, et scandaleux au dehors par notre désaccord, afin que le Seigneur ne dise pas de nous aussi: J'ai élevé des enfants, je les ai fait grandir, je les ai nourris de ma chair, et ils m'ont rejeté (cf. Is 1,2).
Que le Sauveur de tous, le Créateur de la paix, donne la tranquillité à son Église; que lui-même protège ce saint troupeau avec son pasteur, que lui-même rassemble les brebis égarées dans sa bergerie, afin qu'il n'y ait plus qu'un seul troupeau et une seule bergerie. A lui gloire et puissance, pour les siècles des siècles. Amen.
C'est lui qui est le médiateur entre moi et ceux qui lui obéissent, car c'est par lui-même qu'il réconcilie avec moi ceux qui m'avaient offensé. C'est lui qui est à la fois mon Fils et l'agneau; lui qui est le prêtre et la victime; celui qui offre et celui qui est offert; celui qui s'est fait sacrifice et celui qui reçoit le sacrifice.
Tel est le témoignage que le Père a rendu à son Fils unique après le baptême de celui-ci dans le Jourdain. Et lorsque, devant ses disciples, le Christ fut transfiguré sur la montagne, et qu e son visage devint resplendissant au point d'obscurcir la splendeur du soleil, alors, le Père prit de nouveau la parole pour dire: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour: écoutez-le (Mt 17,5).
S'il dit: Je suis dans le Père, et le Père est en moi (Jn 14,11), écoutez-le. S'il dit: Celui qui m'a vu a vu le Père (Jn 14,9), écoutez-le, car il dit la vérité. S'il dit: Le Père qui m'a envoyé est plus grand que moi (cf. Jn 14,28), mettez cette parole au compte du dessein du salut qui l'abaisse vers vous. S'il dit: Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous, en rémission des péchés (cf. Mt 26,26.28), regardez ce corps qu'il vous montre, ce corps qu'il a pris chez vous pour en faire le sien, et qui a été broyé pour vous. S'il dit: Ceci est mon sang (Mt 26,28), soyez sûrs qu'il s'agit bien de son sang et non de celui d'un autre.
Voilà ce que Dieu le Père nous a enseigné, voilà ce que le Fils unique de Dieu nous a révélé, voilà l'instruction que nous avons reçue de l'Esprit Saint, voilà ce que proclament les saintes Écritures. Ce que nous avons reçu, gardons-le. Pourquoi ces vaines oppositions entre nous? Dieu nous a appelés à vivre dans la paix, non dans la bataille. Demeurons dans notre vocation. Approchons-nous avec respect et tremblement de la table eucharistique où nous participons aux mystères célestes. Ne soyons pas en même temps convives d'un même festin, et à l'affût les uns des autres; unis à l'intérieur par la communion, et scandaleux au dehors par notre désaccord, afin que le Seigneur ne dise pas de nous aussi: J'ai élevé des enfants, je les ai fait grandir, je les ai nourris de ma chair, et ils m'ont rejeté (cf. Is 1,2).
Que le Sauveur de tous, le Créateur de la paix, donne la tranquillité à son Église; que lui-même protège ce saint troupeau avec son pasteur, que lui-même rassemble les brebis égarées dans sa bergerie, afin qu'il n'y ait plus qu'un seul troupeau et une seule bergerie. A lui gloire et puissance, pour les siècles des siècles. Amen.
Il fut baptisé d'une part pour sanctionner, par l'autorité de son exemple, le baptême de Jean; il voulut aussi sanctifier l'eau du Jourdain et signifier par la descente de la colombe la venue du Saint-Esprit dans les eaux régénératrices des fidèles: «Et comme il sortait de l'eau, dit l'Évangéliste, il vit les deux ouverts et l'Esprit saint descendant sous la forme d'un colombe et demeurant sur lui».
Or, les cieux sont ouverts, non dans ce sens que les éléments se replient sur eux-mêmes, mais ils sont ouverts aux yeux de l'âme, comme ils le furent pour Ezéchiel dans la vision qu'il raconte au commencement de ses prophéties. Si Jésus-Christ vit les cieux ouverts après son baptême, c'est en notre faveur que fut opéré ce prodige, nous à qui la porte du royaume céleste est ouverte par le bain de la régénération.
La descente visible du Saint-Esprit sur Jésus-Christ dans son baptême est le signe de la grâce spirituelle qui devait nous être conférée dans le baptême.
Il convenait que l'Esprit saint descendît sous la forme de la colombe, qui est simple, sans fiel, sans malice, afin de nous faire comprendre par cette figure qu'il cherche les coeurs simples et qu'il dédaigne d'habiter dans les coeurs impies.
La colombe se reposa sur la tête de Jésus pour ne point laisser penser que cette voix du Père céleste, s'adressait à Jean et non au Seigneur. Saint Marc ajoute très-justement: «Elle demeura sur lui», car c'est par un privilège particulier à Jésus-Christ que l'Esprit saint, dont il est rempli, ne s'en sépare jamais. La grâce du Saint-Esprit, au contraire, est conférée aux fidèles pour opérer des miracles et des prodiges, et peut ensuite leur être ôtée. Il n'y a d'exception que pour les oeuvres de piété et de justice, pour l'amour de Dieu et du prochain où la grâce du Saint-Esprit leur es t toujours présente. Lorsque Jésus vient à Jean comme les autres, pour recevoir son baptême, la voix du Père nous enseigne qu'il ost le vrai Fils de Dieu qui baptisera dans le Saint-Esprit: «Et cette parole se fit entendre du ciel: Vous êtes mon fils bien-aimé en qui j'ai mis toute mes complaisances». Ces paroles n'apprennent pas au Fils de Dieu ce qu'il ignorait jusque là, mais nous enseignent ce que nous devons croire nous-mêmes.
Cette même voix nous enseigne aussi que par l'eau du baptême et l'Esprit sanctificateur, nous pouvons devenir enfants de Dieu. Le mystère de la Trinité nous est aussi révélé dans ce baptême: Le Fils est baptise; l'Esprit saint descend sous la forme d'une colombe, et on entend la voix du Père qui rend témoignage à son Fils.
Dans le récit des manifestations surnaturelles qui
suivirent le baptême de Jésus, S. Marc ne diffère pas notablement de S. Matthieu. Il mentionne également
trois prodiges, savoir : l’ouverture des cieux, la descente de l’Esprit-Saint sous la forme visible d’une
colombe, et la voix du Père céleste qui se fait entendre pour ratifier la filiation divine de Jésus [152]. Mais,
selon sa coutume, il a rendu sa narration pittoresque et vivante. C’est ainsi 1° qu’il nous montre Jésus, à
l’instant même où il sortait du Jourdain, voyant de ses propres yeux les cieux qui s’ouvraient au-dessus de
lui : « comme il sortait… il vit » [153] ; 2° qu’il emploie une expression vraiment plastique pour décrire ce
premier phénomène : σχιζόμενους τοὺς οὐρανοὺς, littéralement, les cieux déchirés [154] ; 3° qu’il fait
adresser la voix céleste directement à Jésus : « Tu es mon Fils… en toi... » Cf. Luc 3, 22. S’il n’appelle pas la
troisième personne de la Sainte Trinité l’Esprit de Dieu, comme le premier Évangéliste, ou l’Esprit-Saint,
comme le troisième, il a soin de faire précéder son nom de l’article, τὸ Πνεῦμα, pour indiquer qu’il veut
parler de l’Esprit par excellence. — Il n’y a rien dans le texte grec, qui corresponde à « et demeurer sur lui »
de notre édition latine : ces mots ont probablement été tirés de l’Évangile Jean 1, 33. — M. Rohault de
Fleury, dans ses belles Études iconographiques sur l’Évangile, reproduit un grand nombre de représentations
artistiques relatives au baptême de Notre-Seigneur, et datant des douze premiers siècles [156]. Elles contiennent des détails très curieux.
Pour le chrétien, croire en Dieu, c’est inséparablement croire en Celui qu’Il a envoyé, " son Fils bien-aimé " en qui Il a mis toute sa complaisance (cf. Mc 1, 11) ; Dieu nous a dit de L’écouter (cf. Mc 9, 7). Le Seigneur Lui-même dit à ses disciples : " Croyez en Dieu, croyez aussi en moi " (Jn 14, 1). Nous pouvons croire en Jésus-Christ parce qu’Il est Lui-même Dieu, le Verbe fait chair : " Nul n’a jamais vu Dieu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père, Lui, L’a fait connaître " (Jn 1, 18). Parce qu’il " a vu le Père " (Jn 6, 46), Il est seul à Le connaître et à pouvoir Le révéler (cf. Mt 11, 27).
73. Nous savons qu’Il s’adressait au Père avec le mot araméen “Abba”, c’est-à-dire “papa”. À l’époque, certains furent gênés par cette familiarité (cf. Jn 5, 18). C’est l’expression que Jésus a utilisée pour communiquer avec le Père lorsque l’angoisse de la mort est apparue : « Abba ! tout t’est possible, éloigne de moi cette coupe, pourtant pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! » (Mc 14, 36). Il s’est toujours reconnu aimé du Père : « Tu m’as aimé avant la fondation du monde » (Jn 17, 24). Et Jésus, dans son cœur d’homme, s’extasiait en entendant le Père lui dire : « Tu es mon Fils bien-aimé, tu as toute ma faveur » (Mc 1, 11).