Marc 1, 20
Aussitôt, Jésus les appela. Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite.
Aussitôt, Jésus les appela. Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite.
Dans le sens mystique, ces quatre pêcheurs figurent un char à quatre chevaux qui nous enlève aux deux, comme autrefois Elie ( 2S 4 Ct 1,4 ). Ce sont les quatre angles, sur lesquels est bâtie la sainte Eglise. Dans ces quatre lettres hébraïques, nous reconnaissons les quatre lettres dont est composé le nom du Seigneur. L'exemple des Apôtres nous apprend qu'il faut répondre à la voix de Dieu qui nous appelle, oublier ce monde de vices qui nous entoure, quitter et la maison paternelle, et notre genre de vie primitive, (qui n'est que folie aux yeux de Dieu); et ces filets, ces toiles d'araignées dans lesquelles l'air nous louait suspendus dans le vide comme des moucherons exposés à une chute certaine; détester enfin le genre de vie ou nous étions tristement embarqués. Adam, notre père selon la chair, est revêtu de la dépouille de bêtes mortes; mais pour nous qui avons dépouillé le vieil homme avec ses actes, et qui marchons sur les traces de l'homme nouveau, nous sommes revêtus des riches fourrures de Salomon, vêtement splendide dont l'Epouse se glorifie et qui rehausse sa beauté. Simon signifie obéissant ; André, viril ; Jacques, qui supplante: Jean signifie grâce. Les quatre vertus figurées par ces quatre noms, nous transforment en l'image de Dieu, l'obéissance pour l'écouter, le courage viril pour combattre, la ruine de nos ennemis pour persévérer, la grâce pour assurer notre salut. Ces quatre vertus se rapportent aux quatre vertus cardinales. En effet, la prudence nous rend l'obéissance facile; la justice nous fait agir avec énergie; la tempérance foule aux pieds le serpent infernal; la force nous fait mériter la grâce de Dieu.
En effet, c'est dans les filets de la sainte prédication, qu'ils ont retiré les poissons, c'est-à-dire les hommes des profondeurs de la mer, c'est-à-dire de l'infidélité, pour les amener à la lumière de la foi. Pèche vraiment digne d'admiration; car à peine les poissons sont-ils hors de l'eau, qu'ils meurent, tandis que les hommes trouvent la vie dans les filets de la prédication, où ils sont pris.
La lecture de l'évangile, frères bien-aimés, nous a fait entendre ces paroles du Seigneur: Convertissez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche (Mt 4,17). Le Royaume des cieux est le Christ qui, nous en avons la certitude, connaît les actes bons et mauvais et juge tous les motifs de nos actes.
Aussi nous faut-il devancer Dieu en confessant nos fautes et réprimer tous les dérèglements de l'âme avant le jugement. Nous nous exposons au danger si nous ne savons quel traitement suivre pour nous guérir du péché. Nous devons faire pénitence avant tout parce que nous savons que nous aurons à rendre compte des raisons de nos errements.
Voyez, frères bien-aimés, combien la bonté de notre Dieu est grande envers nous, si grande qu'il veut remettre le péché de celui qui s'en reconnaît coupable et le répare avant le jugement. Car lui, le juste juge, fait toujours précéder le jugement d'un avertissement, pour n'avoir jamais à exercer une justice sévère. Si Dieu veut tirer de nous des ruisseaux de larmes, ce n'est pas pour rien, frères bien-aimés, mais pour que nous puissions recouvrer par le repentir ce que nous avions perdu par la négligence.
Car notre Dieu sait que l'homme n'a pas toujours une volonté droite, et qu'il peut souvent pécher dans sa chair ou commettre des écarts de langage. Au ssi nous a-t-il appris la voie du repentir par laquelle nous pouvons réparer les dommages que nous avons causés, et nous corriger de nos fautes. Pour être sûrs d'en obtenir le pardon, nous ne devons donc jamais cesser de regretter nos péchés.
Si affaiblie que soit la nature humaine par tant de blessures, personne ne doit désespérer. Car le Seigneur est d'une générosité si grande qu'il répand de bon coeur sur tous ceux qui sont à bout de force les dons de sa miséricorde.
Mais l'un de vous dira peut-être: "Pourquoi craindrais-je, puisque je ne fais aucun mal?" Sur ce point, écoutez ce que dit l'apôtre Jean: Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous égarons nous-mêmes, et la vérité n'est pas en nous (1Jn 1,8). Que personne donc ne vous égare, mes bien-aimés, car la pire espèce de péché est de ne pas apercevoir ses péchés. Alors que tous ceux qui reconnaissent leurs fautes peuvent se réconcilier avec Dieu en se repentant, aucun pécheur ne mérite davantage notre pitié que celui qui croit n'avoir rien à se reprocher.
Je vous exhorte donc, mes bien-aimés, avec les paroles de l'Écriture, à vous tenir humblement sous la main toute-puissante de Dieu (1P 5,6). Et que personne ne refuse de réparer son péché, puisque personne n'en est exempt, car ce serait déjà une faute que de prétendre être sans péché. Il peut se faire que l'un soit moins coupable que l'autre, mais nul n'est exempt de tout péché. Les hommes sont certes pécheurs à des degrés divers; il n'y en a pourtant aucun qui soit net de toute souillure.
Voilà pourquoi, mes bien-aimés, il faut que ceux qui se sont rendus coupables d'offenses plus graves implorent leur pardon avec plus de foi. Quant à ceux qui se sont préservés des fautes les plus honteuses, qu'ils prient afin de ne pas les commettre. Par la grâce de Jésus Christ notre Seigneur, qui vit et règne avec le Père et l'Esprit Saint pour les siècles des siècles. Amen.
Aussi nous faut-il devancer Dieu en confessant nos fautes et réprimer tous les dérèglements de l'âme avant le jugement. Nous nous exposons au danger si nous ne savons quel traitement suivre pour nous guérir du péché. Nous devons faire pénitence avant tout parce que nous savons que nous aurons à rendre compte des raisons de nos errements.
Voyez, frères bien-aimés, combien la bonté de notre Dieu est grande envers nous, si grande qu'il veut remettre le péché de celui qui s'en reconnaît coupable et le répare avant le jugement. Car lui, le juste juge, fait toujours précéder le jugement d'un avertissement, pour n'avoir jamais à exercer une justice sévère. Si Dieu veut tirer de nous des ruisseaux de larmes, ce n'est pas pour rien, frères bien-aimés, mais pour que nous puissions recouvrer par le repentir ce que nous avions perdu par la négligence.
Car notre Dieu sait que l'homme n'a pas toujours une volonté droite, et qu'il peut souvent pécher dans sa chair ou commettre des écarts de langage. Au ssi nous a-t-il appris la voie du repentir par laquelle nous pouvons réparer les dommages que nous avons causés, et nous corriger de nos fautes. Pour être sûrs d'en obtenir le pardon, nous ne devons donc jamais cesser de regretter nos péchés.
Si affaiblie que soit la nature humaine par tant de blessures, personne ne doit désespérer. Car le Seigneur est d'une générosité si grande qu'il répand de bon coeur sur tous ceux qui sont à bout de force les dons de sa miséricorde.
Mais l'un de vous dira peut-être: "Pourquoi craindrais-je, puisque je ne fais aucun mal?" Sur ce point, écoutez ce que dit l'apôtre Jean: Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous égarons nous-mêmes, et la vérité n'est pas en nous (1Jn 1,8). Que personne donc ne vous égare, mes bien-aimés, car la pire espèce de péché est de ne pas apercevoir ses péchés. Alors que tous ceux qui reconnaissent leurs fautes peuvent se réconcilier avec Dieu en se repentant, aucun pécheur ne mérite davantage notre pitié que celui qui croit n'avoir rien à se reprocher.
Je vous exhorte donc, mes bien-aimés, avec les paroles de l'Écriture, à vous tenir humblement sous la main toute-puissante de Dieu (1P 5,6). Et que personne ne refuse de réparer son péché, puisque personne n'en est exempt, car ce serait déjà une faute que de prétendre être sans péché. Il peut se faire que l'un soit moins coupable que l'autre, mais nul n'est exempt de tout péché. Les hommes sont certes pécheurs à des degrés divers; il n'y en a pourtant aucun qui soit net de toute souillure.
Voilà pourquoi, mes bien-aimés, il faut que ceux qui se sont rendus coupables d'offenses plus graves implorent leur pardon avec plus de foi. Quant à ceux qui se sont préservés des fautes les plus honteuses, qu'ils prient afin de ne pas les commettre. Par la grâce de Jésus Christ notre Seigneur, qui vit et règne avec le Père et l'Esprit Saint pour les siècles des siècles. Amen.
Or, ce sont des pêcheurs, des hommes illettrés que Jésus envoie pour prêcher l'Évangile, afin que la foi des croyants fût regardée comme un effet de la puissance divine, et non comme le fruit de l'éloquence et de la sagesse humaines.
On pourrait demander ici comment Jésus appelle et tire de leurs barques ces pécheurs deux par deux, d'abord Pierre et André, et après s'être avancé quelque peu, deux autres, c'est-à-dire les fils de Zébédée; tandis que d'après saint Luc ( Lc 5), Jacques et Jean furent appelés pour aider Pierre et André; que c'est à Pierre seul que Jésus adressa cette parole: «Ne craignez point, vous serez désormais un pécheur d'hommes»; et que tous ensemble cependant; ayant tiré leurs barques sur le rivage, ils le suivirent. Il faut donc comprendre que tout ce que rapporte saint Luc se passa lors de la première vocation des Apôtres, et qu'étant ensuite retournés à leurs filets et à leurs occupations ordinaires, Jésus les appela de nouveau, comme le raconte ici saint Marc. C'est alors que sans tirer leurs barques à terre, comme s'ils eussent eu l'intention d'y revenir, ils suivirent tout de bon le Seigneur qui les appelait, et leur commandait de marcher à sa suite.
La Glose
L'Évangéliste, après avoir rapporté la prédication de Jésus-Christ au peuple, nous fait connaître la vocation des Apôtres, dont il fit les ministres de la prédication évangélique: «Et comme il passait le long de la mer de Galilée, il vit Simon», etc.
Pierre et André, au rapport de saint Jean ( Jn 1), étaient disciples du Précurseur. Mais d'après le témoignage que Jean-Baptiste avait rendu à Jésus, ils s'attachèrent à lui. Affligés ensuite de l'emprisonnement de Jean-Baptiste, ils retournèrent à leur première profession: «Il les vit, dit l'Évangéliste, qui jetaient leurs filets dans la mer; car ils étaient pêcheurs». Nous voyons par là qu'ils gagnaient leur vie par un travail honnête, et non des produits d'une industrie coupable. De tels hommes méritaient d'être les premiers disciples de Jésus-Christ: «Et Jésus leur dit: Suivez-moi». C'est ici la seconde vocation des Apôtres, car nous voyons dans saint Jean, qu'ils avaient déjà été appelés une première fois. Jésus leur fait connaître la fin de leur vocation: «Je ferai de vous des pêcheurs d'hommes».
Quand Dieu appelle, il ne faut pas différer, mais le suivre sans retard. Après ces premiers disciples, Jésus recueille dans ses filets Jacques et Jean, qui, tout pauvres qu'ils étaient, nourrissaient de leur travail la vieillesse de leur père: «De là s'étant un peu avancé, il vit Jacques et Jean, fils de Zébédée», etc. Or, ils quittèrent leur père parce qu'il eût été un obstacle à ce qu'ils suivissent Jésus-Christ. Et vous aussi, lorsque vos parents vous sont un empêchement, laissez-les, et allez fermement à Dieu. On peut conclure de là, que Zébédée ne crut pas à Jésus; mais la mère de ces deux apôtres crut en lui, et après la mort de Zébédée, elle suivit le Sauveur.
On pont dire encore que celui qui représente l'action est appelé le premier, ensuite, celui qui figure la contemplation. Pierre signifie la vie active, Jean représente la vie contemplative. Pierre, en effet, fut remarquable par son ardente ferveur, par une sollicitude plus grande que celle de tous les autres; comme Jean fut le théologien par excellence.
À quelque distance de là
(« un peu », est une particularité de S. Marc), une scène identique se renouvelle pour un autre couple de
frères, S. Jacques et S. Jean. — Raccommodant leurs filets. Cf. Matth. 4, 21. Tandis que les fils de Jona
étaient occupés à jeter leurs filets dans le lac, ceux de Zébédée raccommodaient les leurs dans la barque de
leur père. Ils étaient les uns et les autres dans le plein exercice de leur métier. — Et ayant laissé leur père.
Sacrifice aussi rapide et plus généreux encore, en un sens, que celui de Pierre et d’André ; car ceux-ci
n’avaient pas eu à quitter un père bien-aimé ; rien du moins ne l’indique dans le récit. — Avec les ouvriers. S. Marc a seul mentionné cette circonstance qui, bien qu’elle semble insignifiante à première vue, a pour
nous en réalité un grand intérêt : soit parce qu’elle prouve que Zébédée vivait dans une certaine aisance,
puisqu’il faisait la pêche plus en grand ; soit surtout, comme beaucoup d’interprètes aiment à le dire, parce
qu’elle nous montre que Jacques et Jean pouvaient se séparer de leur père sans blesser la piété filiale, attendu
qu’ils ne le laissaient pas complètement seul. L’Évangéliste aurait donc noté ce détail pour adoucir ce que
l’acte de Jésus ou des deux fils semblerait avoir de dur envers un père. Plus tard, probablement après la mort
de Zébédée, nous verrons Salomé, mère des Fils du tonnerre, s’attacher elle-même à Jésus. Cf. Matth. 20, 20
et ss. — Voilà donc quatre Apôtres conquis en un seul jour par le divin Maître ! Jésus est véritablement le
Roi des cœurs !