Marc 1, 22

On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes.

On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes.
Saint Jérôme
Saint Marc a disposé dans sa pensée le plan des événements de l'Évangile, sans suivre l'ordre des faits, et en s'attachant seulement à celui des mystères. Voilà pourquoi, le jour du sabbat, il mentionne son premier miracle, opéré par Jésus: «Et ils entrèrent à Capharnaüm.
Saint Bède le Vénérable
Les scribes enseignaient au peuple ce qui est écrit dans Moïse et les prophètes; mais Jésus, en sa qualité de Dieu souverain et de Maître de Moïse lui-même, ou ajoutait à la loi les éclaircissements qu'il jugeait nécessaires, ou bien l'enseignait au peuple avec tel changement qu'il lui plaisait d'y introduire, comme nous le voyons dans saint Matthieu: «Il a été dit aux anciens, et moi je vous dis», etc. ( Mt 5).
Saint Théophylacte d'Ohrid
Ils venaient de Nazareth. Or, c'est au jour du sabbat où les scribes s'assemblaient, que Jésus entre dans la synagogue pour enseigner: «Et aussitôt, étant entré le jour du sabbat, dans la synagogue, il les instruisait». En effet, la loi ordonnait aux Juifs de solenniser le jour du sabbat, afin qu'ils pussent se réunir pour étudier la loi en commun. Or, Jésus-Christ les enseignait non en les flattant, à la manière des pharisiens, mais en les reprenant. «Et ils s'étonnaient de sa doctrine»; car ils les enseignait avec autorité, et non point comme les scribes». Il enseignait aussi avec autorité, en ce sens qu'il ramenait au bien les hommes égarés, et qu'il menaçait du supplice ceux qui refusaient de croire à sa parole.
Louis-Claude Fillion
Ils étaient frappés de sa doctrine. S. Marc indique ici l’effet causé par la prédication du Sauveur et le motif qui le produisait. Les auditeurs étaient vivement impressionnés. Toutefois, leur étonnement n’avait rien d’extraordinaire, ajoutent de concert les deux Évangélistes (cf. Luc 4, 32), car il enseignait avec autorité. — Comme ayant autorité. C’est le Verbe divin, la Sagesse incarnée qui parle, c’est le Législateur céleste qui interprète ses propres lois ! Comment Jésus n’aurait-il pas trouvé le chemin des esprits et des cœurs ? Ses ennemis eux-mêmes seront obligés d’avouer que « jamais homme n’a parlé comme cet homme ». « Ses paroles pleines de vigueur, de vérité, de grâce, convainquaient la raison et touchaient la volonté ; elles éveillaient le repentir, la frayeur et l’amour. En même temps, elles donnaient la force de rechercher ce qu’on devait aimer, de fuir ce qu’on devait craindre, de quitter ce qu’on aurait pu regretter » [170]. Voir les idées générales que nous avons exposées dans notre Commentaire sur S. Matthieu, touchant l’éloquence de Jésus-Christ. — Et non pas comme les scribes. Quelle différence profonde entre la méthode du Sauveur et celle de ces Légistes officiels ! Ces derniers n’étaient que les organes impersonnels de la tradition, et d’une tradition toute humaine : leur enseignement était froid, compassé, sans vie, aussi bien pour le fond que pour la forme. Qu’on lise de suite, si on le peut, quatre pages du Talmud, et l’on aura une juste idée de la prédication des Scribes. Le peuple est donc justement ravi dès qu’il a entendu Jésus : c’est un genre entièrement nouveau, approprié d’une façon admirable à ses besoins ; aussi ne peut-il se lasser de l’entendre. Comparez Matth. 7, 28, 29. Quel éloge parfait pour Jésus orateur, dans les trois lignes de ce verset !