Marc 1, 23

Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit impur, qui se mit à crier :

Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit impur, qui se mit à crier :
Louis-Claude Fillion
Or, il y avait dans leur synagogue. Mais, voici un autre fait qui va redoubler, à un nouveau point de vue, l’admiration des habitants de Capharnaüm : c’est la guérison miraculeuse d’un de ces cas funestes, alors si nombreux en Palestine, connus sous le nom de possession. Le divin Orateur se transforme tout à coup en Thaumaturge, et il montre qu’il est supérieur aux démons les plus puissants. — Sur les démoniaques, voyez l’Évangile selon S. Matthieu ; sur les miracles de Jésus en général, ibid. — Un homme possédé d’un esprit impur. « Possédé », c’est-à-dire « au pouvoir de » ; cette locution expressive indique la puissance du démon sur le possédé, l’absorption de celui-ci par celui-là. Le démoniaque était comme plongé dans l’influence satanique. Comparez le nom grec d’énergumène (ἐνεργούμένος) qui désigne une personne contrôlée par une autre. L’épithète « impur, immonde » est accolée vingt fois environ dans l’Évangile au nom des esprit mauvais. C’est une expression technique, empruntée au langage liturgique des Juifs, qui nommaient impur tout ce dont ils devaient éviter le contact. Qu’y a-t-il en effet de plus immonde que les mauvais anges ? Leur désobéissance envers Dieu les a profondément souillés ; ils se sont depuis endurcis dans leur malice, et ils ne songent qu’à profaner les hommes en les portant au péché. — Nous ne devons pas être trop surpris de trouver un démoniaque dans la synagogue de Capharnaüm : quand les possédés étaient calmes, on ne leur interdisait pas l’entrée des lieux de prière. — Au figuré, le démon avait pénétré dans la synagogue, c’est-à-dire dans le Judaïsme ; Jésus vient pour le chasser. Hélas ! il restera quand même, par suite de l’endurcissement des Juifs.