Marc 1, 38

Jésus leur dit : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. »

Jésus leur dit : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. »
Louis-Claude Fillion
Allons. Jésus ne saurait entrer dans les désirs du peuple de Capharnaüm : il n’a pas le droit de restreindre à cette ville le don de sa présence, de ses miracles et de sa prédication. D’autres cités, d’autres bourgades l’attendent, et il va sans plus tarder se diriger vers elles. — On lit dans plusieurs manuscrits grecs (B. C. L, Sinait.) « allons ailleurs » ; mais d’autres manuscrits (A, D, E, etc.) ont simplement « allons », comme la Vulgate. — Dans le texte grec, le mot correspondant à « villages », que notre version latine a traduit inexactement par « villes et bourgades », ne se rencontre qu’en cet endroit. C’est une expression composée, qui équivaut littéralement à « bourgades villes », et qui désigne les bourgs alors si nombreux de la Galilée, trop petits pour être appelés des villes, mais trop gros pour être simplement nommés villages [181]. L’épithète « voisins » montre que Jésus commença son tour de missionnaire par les localités voisines de Capharnaüm : c’étaient Dalmanutha, Corozaïn, Bethsaïda, Magdala, etc. — C’est pour cela que je suis venu. C’est-à-dire pour faire entendre la bonne nouvelle à toute la contrée, et pas seulement à une ville spéciale. Mais quelle est bien ici la signification du verbe « je suis venu » ? Quel est le point de départ auquel Jésus fait allusion ? Il vient de Capharnaüm, répond de Wette. De la vie privée, dit Paulus. De sa retraite solitaire, v. 35, écrit Meyer. Interprétations misérables, dignes du rationalisme ! Comme si Jésus ne voulait point parler dans ce verset du but de l’Incarnation, par conséquent de sa mystérieuse sortie du sein du Père céleste ! Il n’est pas possible d’expliquer autrement notre passage. C’est ainsi du reste que l’ont compris les anciens interprètes. Ajoutons que les paroles prononcées par Notre-Seigneur d’après la rédaction de Luc 4, 41, ne permettent pas d’autre exégèse. Cf. Jean 16, 28. — Le verbe grec serait mieux traduit par « je suis sorti ». La Vulgate a dû lire « je suis venu », de même que les versions copte, syriaque, arménienne et gothique.