Marc 1, 7

Il proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales.

Il proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales.
Louis-Claude Fillion
S. Marc résume en deux versets tout ce qu’il a jugé à propos de nous conserver sur la prédication du Précurseur. S’il est beaucoup moins complet là-dessus que S. Matthieu, et surtout que S. Luc, il nous donne cependant une idée très exacte de ce qu’était l’enseignement de S. Jean-Baptiste relativement à Jésus. La petite allocution qu’il cite contient trois idées : 1° Jean est le Précurseur de Jésus ; 2° Jean est bien inférieur à Jésus ; 3° le baptême de Jésus l’emportera de beaucoup sur celui de Jean. — Il vient après moi… C’est la première idée. Celui qui vient n’est pas nommé ; mais tout le monde comprenait sans peine qu’il s’agissait du Messie, du Messie qui était alors chez les Juifs l’objet de l’attente universelle. S. Jean, divinement éclairé, voit donc en esprit le Christ qui s’avance, qui est en chemin pour se manifester. — Celui qui est plus puissant. Le Baptiste joue sur les mots. Habituellement, le plus fort précède le plus faible ; le plus digne a le pas sur l’inférieur : ici, c’est le contraire qui a lieu. — Je ne suis pas digne… Seconde pensée. Jean a déjà dit que le grand personnage dont il annonce la venue est son supérieur (ὁ ἰσχυρότερός, remarquez cet article plein d’emphase) ; mais il veut appuyer davantage sur cette idée importante, afin qu’il n’y ait pas de méprise possible, et il l’exprime au moyen d’une très forte image, que nous avons expliquée dans nos notes sur Matth. 3.11. — De délier… la courroie. De même S. Luc, Luc 3, 16, et S. Jean, Jean 1, 27. S. Matthieu (3, 11) avait dit « porter » ; mais ce n’est là qu’une nuance insignifiante, car l’esclave chargé de porter les chaussures de son maître avait aussi pour fonction de les lui mettre et de les lui ôter, par conséquent d’attacher ou de délier les cordons qui servaient à les fixer aux pieds. — En me baissant. Détail graphique qu’on ne trouve que dans S. Marc ; c’est un de ces traits pittoresques qu’il a insérés en grand nombre dans son Évangile.