Marc 10, 38
Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisé du baptême dans lequel je vais être plongé ? »
Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisé du baptême dans lequel je vais être plongé ? »
Vous ne savez pas. « C’est comme si Jésus leur disait : Vous parlez d’honneur, tandis que je vous entretiens
de fatigues et de combats. Ce n’est pas maintenant le temps des récompenses, mais celui du sacrifice, des
luttes et des périls » [443]. — Pouvez-vous… Un prince n’élève personne au rang de premier ministre sans
s’être assuré de ses dispositions, sans exiger de lui un dévouement spécial, sans avoir mis ses forces et son
courage à l’épreuve. De là cette question de Jésus. — Boire le calice que je dois boire ou être baptisé du
baptême dont je dois être baptisé ? : figures énergiques, pour désigner la Passion du Sauveur. La seconde est
ici une particularité de S. Marc. Elles apparaissent du reste en plusieurs autres endroits dans les discours de
Notre-Seigneur [444]. Elles ont l’une et l’autre leurs analogies dans l’Ancien Testament. Comparez Ps 57, 2,
3, 16 ; 123, 4, pour la métaphore du baptême, et, pour celle du calice, les passages cités dans l’Évangile selon
S. Matthieu, Matth. 20, 22. — Que je dois boire... dont je dois être baptisé. Le pronom « je » est emphatique.
L’emploi du temps présent, qui relève si bien la proximité, la certitude de la Passion, est propre à S. Marc.
Le Baptême de Jésus, c’est, de sa part, l’acceptation et l’inauguration de sa mission de Serviteur souffrant. Il se laisse compter parmi les pécheurs (cf. Is 53, 12) ; il est déjà " l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde " (Jn 1, 29) ; déjà, il anticipe le " baptême " de sa mort sanglante (cf. Mc 10, 38 ; Lc 12, 50). Il vient déjà " accomplir toute justice " (Mt 3, 15), c’est-à-dire qu’il se soumet tout entier à la volonté de son Père : il accepte par amour le baptême de mort pour la rémission de nos péchés (cf. Mt 26, 39). A cette acceptation répond la voix du Père qui met toute sa complaisance en son Fils (cf. Lc 3, 22 ; Is 42, 1). L’Esprit que Jésus possède en plénitude dès sa conception, vient " reposer " sur lui (Jn 1, 32-33 ; cf. Is 11, 2). Il en sera la source pour toute l’humanité. A son Baptême, " les cieux s’ouvrirent " (Mt 3, 16) que le péché d’Adam avait fermés ; et les eaux sont sanctifiées par la descente de Jésus et de l’Esprit, prélude de la création nouvelle.
C’est dans sa Pâque que le Christ a ouvert à tous les hommes les sources du Baptême. En effet, il avait déjà parlé de sa passion qu’il allait souffrir à Jérusalem comme d’un " Baptême " dont il devait être baptisé (Mc 10, 38 ; cf. Lc 12, 50). Le Sang et eau qui ont coulé du côté transpercé de Jésus crucifié (Jn 19, 34) sont des types du Baptême et de l’Eucharistie, sacrements de la vie nouvelle (cf. 1 Jn 5, 6-8) : dès lors, il est possible " de naître de l’eau et de l’Esprit " pour entrer dans le Royaume de Dieu (Jn 3, 5).