Marc 11, 15

Ils arrivèrent à Jérusalem. Entré dans le Temple, Jésus se mit à expulser ceux qui vendaient et ceux qui achetaient dans le Temple. Il renversa les comptoirs des changeurs et les sièges des marchands de colombes,

Ils arrivèrent à Jérusalem. Entré dans le Temple, Jésus se mit à expulser ceux qui vendaient et ceux qui achetaient dans le Temple. Il renversa les comptoirs des changeurs et les sièges des marchands de colombes,
Louis-Claude Fillion
Ils vinrent ensuite à Jérusalem. Quittant le figuier maudit, Jésus poursuit sa marche vers Jérusalem, passant ainsi du type à l’antitype, du symbole à la chose signifiée. À peine arrivé dans le temple, nous le voyons accomplir un nouvel acte judiciaire, non moins terrible que le précédent. Par un coup éclatant d’autorité, il rend à la maison de Dieu le calme, le silence, l’honneur dont on l’avait dépouillée par d’étonnants abus. Un mot de topographie ne sera pas déplacé en cet endroit. Ce que nous appelons le Temple de Jérusalem était loin de ressembler à nos églises actuelles. Il se composait de parties très distinctes, dont la principale, qui formait le sanctuaire proprement dit, n’était accessible qu’aux seuls prêtres. Autour du sanctuaire il y avait plusieurs cours, que des clôtures de divers genre séparaient les unes des autres : c’étaient 1° le parvis des prêtres, où l’on offrait les sacrifices, 2° la cour dite d’Israël ; 3° ce qu’on appelait la cour des femmes ; enfin 4° en communication avec les rues avoisinantes, la cour des Gentils, où les païens eux-mêmes pouvaient pénétrer [468]. C’est dans cette cour, entourée de magnifiques galeries, la plus extérieure et la plus vaste de toutes, qu’eut lieu la scène qui va suivre. — Jésus... se mit à chasser ceux qui vendaient… En soi, l’existence d’un marché à l’entrée du temple, pour faciliter aux personnes pieuses, et plus spécialement aux pèlerins venus de loin, l’emplette des objets nécessaires pour les sacrifices qu’ils voulaient offrir au Seigneur, n’avait rien que de légitime et même de louable. C’est donc l’abus, et non la chose même, que Jésus réprouve par ses actes et par ses paroles. Or l’abus était manifeste, palpable. Au lieu d’un marché pacifique, on avait un bruyant bazar, une foire perpétuelle ; de plus, les pèlerins étaient odieusement rançonnés par les marchands, qui étaient souvent des prêtres, ou du moins les commis des prêtres. On en vint jusqu’à vendre une colombe au prix exorbitant d’un denier d’or [469]. — Les tables des changeurs… Pour tous ces détails, nous renvoyons à l’Évangile selon S. Matthieu, Matth. 21, 12.