Marc 11, 16
et il ne laissait personne transporter quoi que ce soit à travers le Temple.
et il ne laissait personne transporter quoi que ce soit à travers le Temple.
Et il ne permettait pas… Voici encore un trait des plus intéressants, qui est propre à S. Marc.
Cette interdiction du Sauveur suppose un autre genre de liberté que les Juifs de son temps s’étaient permise à
l’égard du temple. Après avoir transformé les cours intérieures en un lieu de trafic, ils en avaient fait encore
un passage public et profane, qu’ils traversaient sans gêne, chargés de toute sorte d’objets [470], pour
s’épargner un détour dans les rues de la ville. — À travers le temple. Ce second abus concernait donc
pareillement les cours, et non le sanctuaire. — « Les Rabbins, dit fort bien Calmet, nous étalent avec
emphase les règles que l’on devait observer dans le Temple : mais il paraît par l’Évangile que les lois étaient
fort mal gardées… Ils disent donc qu’il n’est pas permis d’y entrer, pas même dans le parvis des Gentils,
avec son bâton, ses souliers, sa bourse, ou ses pieds crottés, ou avec de l’argent dans un mouchoir, ou avec
une besace, ou d’y cracher, ou d’en faire un lieu passager, etc… Tout cela est fort beau dans la spéculation ;
mais il en faudrait montrer la pratique ». Wetstein et Lightfoot citent tout au long dans leurs Recueils les
décrets talmudiques auxquels fait allusion le savant exégète de Lorraine. Megilla, f. 28, 1, nous lisons
l’ordonnance suivante : « Que personne ne fasse de la synagogue dévastée un raccourci ». Et Josèphe ne
dit-il pas, dans les mêmes termes que S. Marc : « Il n’est même pas permis d’apporter un vase dans le
temple » [471].
Il ne souffrait pas que personne transportât d’objet par le temple. « L’enceinte du temple était traversée par les piétons qui voulaient descendre dans la vallée de Josaphat. Il en est encore de même aujourd’hui ; mais, au lieu de sortir par la porte Dorée qui est toujours fermée, on sort par une porte latérale auprès de la grande piscine. [Jésus-Christ regarde] comme un manquement de respect, non seulement de vendre les colombes des sacrifices, mais d’y tenir de petits comptoirs de change de monnaie, et de porter des paquets à travers le parvis extérieur. » (J.-H. MICHON.)