Marc 11, 33
Ils répondent donc à Jésus : « Nous ne savons pas ! » Alors Jésus leur dit : « Moi, je ne vous dis pas non plus par quelle autorité je fais cela. »
Ils répondent donc à Jésus : « Nous ne savons pas ! » Alors Jésus leur dit : « Moi, je ne vous dis pas non plus par quelle autorité je fais cela. »
Cette lampe couvre ces curieux d'obscurité, ce qui a fait dire à Dieu par la bouche du Psalmiste: «J'ai préparé une lampe à mon Christ, je couvrirai de confusion ses ennemis» ( Ps 131) «Et Jésus leur dit: Je ne vous dirai pas non plus par quelle autorité je fais ces choses».
Ces paroles: «laquelle autorité faites-vous ces choses ?» expriment le doute que ce soit par la puissance de Dieu, et ils donnent à entendre qu'il agit au nom et par l'autorité du démon. Ils ajoutent: «Et qui vous a donné ce pouvoir ?» c'est-à-dire, qu'ils nient ouvertement qu'il soit le Fils de Dieu, puisqu'à leur avis ce n'est point par sa propre puissance, mais en vertu d'un secours étranger qu'il opère des miracles.
Le Seigneur pouvait confondre leurs calomnies par une réponse claire et décisive; mais il aime mieux les interroger avec prudence, et les faire condamner, ou par leur silence, ou par leurs propres paroles. C'est en effet ce qui arrive: «Ils raisonnaient ainsi en eux-mêmes: Si nous répondons du ciel, il nous dira pourquoi ne l'avez-vous pas cru ?» c'est-à-dire, celui qui de votre aveu a reçu du ciel le don de prophétie, m'a rendu témoignage, et c'est de lui que vous avez appris par quelle autorité je fais toutes ces choses; «si au contraire, nous disons: des hommes, nous craignons le peuple». Ils virent donc, que quelle que fût leur réponse, ils tomberaient dans le piège, car ils craignaient d'être lapidés, et encore plus de confesser la vérité: «Et ils répondirent à Jésus: Nous ne savons».
C'est-à-dire, je ne vous dirai pas ce que je sais, parce que vous ne voulez point avouer ce que vous savez. Remarquons qu'il est deux circonstances où l'on doit s'abstenir de découvrir la vérité à celui qui la cherche, lorsqu'il est incapable de la comprendre, ou lorsque par le mépris ou la haine de la vérité, il est indigne qu'on la lui fasse connaître.
L'autorité avec laquelle Notre-Seigneur avait chassé du temple ceux qui en faisaient une maison de trafic, avait irrité les scribes et les pharisiens; ils s'approchent donc de lui pour l'interroger et le tenter: «Ils vinrent de nouveau à Jérusalem. Et comme Jésus marchait dans le temple», etc. fis semblent lui dire: Qui êtes-vous pour agir de la sorte? Vous posez-vous donc vous-même en docteur, vous établissez-vous prince des prêtres?
Leur intention, en lui faisant cette question, était de le jeter dans l'embarras; s'il répondait: C'est par ma propre puissance; ils se saisiraient de lui, s'il répondait au contraire: c'est par le pouvoir d'un autre, ils chercheraient à détacher de lui le peuple pour qui Jésus était le Fils de Dieu. Or, Notre-Seigneur leur fait cette question sur Jean-Baptiste, non point sans raison, ni cependant pour leur faire un piège de ses raisonnements, mais parce que Jean-Baptiste avait rendu témoignage de lui. «Il leur répondit: Je vous ferai moi-même une question».
Les Sanhédristes mentent pour
cacher leur embarras ; mais ils perdent par là-même le droit d’avoir une réponse de Notre Seigneur. S’ils sont
incapables de porter un jugement sur le ministère de S. Jean, ils sont incapables aussi de juger la mission de
Jésus. En outre, ce que le Sauveur a fait n’a pas besoin de justification ; la nature de ses œuvres montre
qu’elles proviennent d’une source divine. Au reste, dit un ancien, « obligés d’instruire celui qui cherche la
vérité, nous pouvons renverser par un raisonnement vigoureux quiconque essaie de nous tendre un piège ».
C’est précisément ce que nous avons vu faire à Jésus : d’un seul coup, il a déchiré le filet du sophisme.