Marc 14, 1

La fête de la Pâque et des pains sans levain allait avoir lieu deux jours après. Les grands prêtres et les scribes cherchaient comment arrêter Jésus par ruse, pour le faire mourir.

La fête de la Pâque et des pains sans levain allait avoir lieu deux jours après. Les grands prêtres et les scribes cherchaient comment arrêter Jésus par ruse, pour le faire mourir.
Louis-Claude Fillion
Deux jours après… C’est-à-dire le surlendemain. Ce qui va suivre se passait donc le 12 nisan, le mardi de la Semaine Sainte. — C’étaient la Pâque et les Azymes. Dans le grec, avec un double article, pour marquer la fête par excellence du Judaïsme, la grande solennité nationale et religieuse des Hébreux. Sur l’origine des mots Pâque et Azymes, voyez l’Évangile selon S. Matthieu, pp. 491 et 501. On s’est parfois demandé pour quel motif S. Marc a réuni ces deux noms, alors que l’un ou l’autre eût parfaitement suffi. Plusieurs interprètes, restreignant le sens de « Pâque » de manière à ne lui faire désigner ici que l’agneau pascal, ont supposé que l’Évangéliste avait surtout en vue le repas légal du 14 nisan, qui se trouverait ainsi désigné par ses deux mets principaux, l’agneau et les pains azymes. Mais cette raison nous parait peu convaincante, puisque, dans ce passage, il est question de la solennité considérée dans son ensemble, et pas seulement de la Cène. Peut-être la formule « Pâque et Azymes » (פסח והמעות) était-elle parfois employée à l’époque de Notre-Seigneur pour dénommer la Pâque. Mais il nous semble plus probable que S. Marc n’a voulu associer ces deux noms techniques qu’afin de montrer à ses lecteurs d’origine païenne qu’ils indiquent une seule et même fête. Cf. Luc 22, 1. — Les princes des prêtres et les scribes cherchaient… S. Matthieu, dont la narration est plus complète, nous montre les Sanhédristes se réunissant en séance solennelle chez Caïphe, le prince des prêtres, et tenant une consultation en règle sur le sujet en question. - S. Marc note du moins clairement le but de leurs efforts, comment ils se saisiraient de Jésus… Dans le texte latin, « de lui », l’emploi du pronom est significatif, Jésus n’a pas été nommé depuis les premiers versets du chap. 13. Mais on sait à qui les membres du grand Conseil pensent d’une manière continuelle depuis bientôt deux ans. — Nous avons fait remarquer en expliquant le passage parallèle de S. Matthieu, Matth. 26, 4, que l’expression « par ruse » ne retombe que sur « se saisiraient », et pas sur « le feraient mourir ». La principale difficulté consistait en effet à se saisir de la personne de Jésus. Une fois arrêté, les Sanhédristes sauront bien se défaire de lui, soit juridiquement, soit au besoin en recourant au poignard d’un sicaire.