Marc 14, 15
Il vous indiquera, à l’étage, une grande pièce aménagée et prête pour un repas. Faites-y pour nous les préparatifs. »
Il vous indiquera, à l’étage, une grande pièce aménagée et prête pour un repas. Faites-y pour nous les préparatifs. »
Et il vous montrera une grande chambre haute… S. Matthieu a omis tous ces
détails ; S. Luc les rapporte dans les mêmes termes que notre Évangéliste. Le cénacle, ou, d’après le grec, la
chambre haute qui devait être cédée aux disciples, est décrite en deux mots par Jésus : grande, elle avait de
grandes dimensions. Ce qui suppose qu’elle faisait partie d’une maison riche et considérable ; meublée, elle
était munie de tapis, de divans, par conséquent déjà préparée pour le repas, ainsi que l’ajoute une troisième
épithète dans le texte original.
Un grand cénacle, l’anagaion, l’appartement supérieur où l’on recevait les hôtes, etc. Voir Marc, note 2.4. Saint Epiphane, dans son livre Des mesures, raconte que l’empereur Adrien trouva Jérusalem détruite, « à l’exception de quelques maisons et de l’église de Dieu, qui était petite et se trouvait à l’endroit où les Apôtres étaient montés au cénacle : c’est là qu’elle avait été bâtie, dans cette partie de Sion qui avait échappé à la dévastation. » En 1551, l’église du cénacle fut convertie en mosquée et reçut le nom qu’elle porte encore aujourd’hui de Nebi-Daoud ou le prophète David. « D’après la tradition, la maison [où était le cénacle] appartenait à saint Joseph d’Arimathie. Elle avait probablement deux étages divisés chacun en deux parties, comme on l’a toujours vu. La première partie [de l’étage supérieur] est le cénacle ou salle de l’institution de la Sainte Eucharistie, et la seconde la salle du Cénotaphe de David. Aujourd’hui la salle du cénacle a quatorze mètres de long sur neuf de large et elle est en style gothique du XIVe siècle parfaitement caractérisé. Deux colonnes correspondant aux piliers qui supportent l’étage inférieur la divisent dans le sens de sa longueur en deux nefs parallèles. L’étage inférieur est formée de substructions anciennes et divisé en deux salles dont la plus grande est [considérée comme] la salle du lavement des pieds ; c’est une vaste salle dont la voûte est supportée par des piliers dans la direction de l’est à l’ouest. A l’est de cette dernière salle se trouve celle du cénotaphe inférieur de David. » (LIEVIN DE HAMME.)
Dans les Évangiles synoptiques, le récit se poursuit avec l'ordre que donne Jésus à ses disciples de préparer minutieusement la « grande salle » nécessaire pour prendre le repas pascal (cf. Mc 14, 15; Lc 22, 12) et avec le récit de l'institution de l'Eucharistie. Faisant entrevoir au moins en partie le cadre des rites juifs qui structurent le repas pascal jusqu'au chant du Hallel (cf. Mt 26, 30; Mc 14, 26), le récit propose de façon aussi concise que solennelle, même dans les variantes des différentes traditions, les paroles prononcées par le Christ sur le pain et sur le vin, qu'il assume comme expressions concrètes de son corps livré et de son sang versé. Tous ces détails sont rappelés par les Évangélistes à la lumière d'une pratique de la « fraction du pain » désormais affermie dans l'Église primitive. Mais assurément, à partir de l'histoire vécue par Jésus, l'événement du Jeudi saint porte de manière visible les traits d'une « sensibilité » liturgique modelée sur la tradition vétéro-testamentaire et prête à se remodeler dans la célébration chrétienne en harmonie avec le nouveau contenu de la Pâque.