Marc 14, 61

Mais lui gardait le silence et ne répondait rien. Le grand prêtre l’interrogea de nouveau : « Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ? »

Mais lui gardait le silence et ne répondait rien. Le grand prêtre l’interrogea de nouveau : « Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ? »
Louis-Claude Fillion
Jésus se taisait, et il ne répondit rien. C’est là une des répétitions emphatiques et pittoresques qui sont à l’ordre au jour dans le second Évangile. Cf. Préface, § 7. Le silence du Sauveur a inspiré à saint Jérôme une belle réflexion : « Le Christ qui se tait, dit-il, absout Adam qui s’excuse ». Cf. Gn 3, 10 et ss. Qu’importe du reste aux bourreaux, dit quelque part Tacite, la défense de leur victime ? — Le grand prêtre l’interrogea de nouveau. La première question ayant été rendue vaine par le silence inattendu de l’accusé, Caïphe lui en adressa brusquement une autre : Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ? Cette fois, la demande était posée sur un terrain brûlant, et le souverain-prêtre, comme nous le voyons par le récit de S. Matthieu, Matth. 26, 63, avait pris ses précautions pour qu’elle ne demeurât pas sans réponse ; il l’avait introduite en effet par une formule solennelle qui devait forcer Jésus de prendre la parole : « Je t’adjure, par le Dieu vivant, de nous dire… » L’épithète béni est propre à S. Marc. Le substantif Dieu manque dans le texte grec, où on lit simplement : « le fils du Béni par excellence ». Les Rabbins emploient de la même manière l’expression הברוך.
Catéchisme de l'Église catholique
Si Pierre a pu reconnaître le caractère transcendant de la filiation divine de Jésus Messie, c’est que celui-ci l’a nettement laissé entendre. Devant le Sanhédrin, à la demande de ses accusateurs : " Tu es donc le Fils de Dieu ", Jésus a répondu : " Vous le dites bien, je le suis " (Lc 22, 70 ; cf. Mt 26, 64 ; Mc 14, 61). Bien avant déjà, Il s’est désigné comme " le Fils " qui connaît le Père (cf. Mt 11, 27 ; 21, 37-38), qui est distinct des " serviteurs " que Dieu a auparavant envoyés à son peuple (cf. Mt 21, 34-36), supérieur aux anges eux-mêmes (cf. Mt 24, 36). Il a distingué sa filiation de celle de ses disciples en ne disant jamais " notre Père " (cf. Mt 5, 48 ; 6, 8 ; 7, 21 ; Lc 11, 13) sauf pour leur ordonner " vous donc priez ainsi : Notre Père " (Mt 6, 9) ; et il a souligné cette distinction : " Mon Père et votre Père " (Jn 20, 17).