Marc 2, 18

Comme les disciples de Jean le Baptiste et les pharisiens jeûnaient, on vient demander à Jésus : « Pourquoi, alors que les disciples de Jean et les disciples des pharisiens jeûnent, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? »

Comme les disciples de Jean le Baptiste et les pharisiens jeûnaient, on vient demander à Jésus : « Pourquoi, alors que les disciples de Jean et les disciples des pharisiens jeûnent, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? »
Louis-Claude Fillion
Second scandale : Les disciples du Sauveur négligent de jeûner. — Les disciples de Jean… Saint Marc place en avant de cette nouvelle scène une note archéologique qui pouvait être utile à ses lecteurs romains et grecs, peu au courant des usages juifs. Elle nous apprend que les disciples du Précurseur et les Pharisiens étaient dans l’habitude de jeûner fréquemment : les premiers imitaient ainsi la vie sévère de leur Maître ; les seconds suivaient en cela leurs traditions humaines, qui leur recommandaient deux jeûnes par semaine, celui du lundi parce que Moïse était descendu ce jour-là du Sinaï, celui du jeudi parce qu’il en avait fait alors l’ascension [211]. — La construction de la phrase est extraordinaire : « étaient… jeûnants » au lieu du simple imparfait. Mais cette tournure a été choisie à dessein par l’écrivain sacré, parce qu’elle exprime très fortement une coutume fréquente, une chose qui a lieu d’une façon régulière. Comp. Matth. 9, 14 ; Luc 5, 33 [212]. C’est donc par erreur que Maldonat et Meyer lui font signifier que les personnages en question étaient en train de jeûner ce jour-là même. — Étant venus, ils lui dirent. D’après S. Matthieu, la question aurait été posée par les seuls Joannites ; les seuls Pharisiens la lui adressent dans le troisième Évangile : S. Marc fait la conciliation en la mettant sur les lèvres et des uns et des autres. Quelques -uns des disciples du Précurseur s’étaient rattachés aux Pharisiens après son emprisonnement, et ils avaient adopté la haine de la secte contre Notre-Seigneur. Saint Jérôme réprouve par un blâme sévère, mais juste, la conduite qu’ils tinrent dans la circonstance présente : « Or ces disciples de Jean ne pouvaient pas ne pas être dominés par le mal, eux qui l'accusaient faussement sachant qu'il avait été célébré par les paroles du maître ; et ils étaient alliés aux Pharisiens qu'ils savaient avoir été condamnés par Jean » (Matth. 3, 7) [213]. — Vos disciples ne jeûnent pas… Le contraste est habilement présenté. D’une part, la vie mortifiée des hommes qui étaient alors vénérés par tout le monde comme des saints ; d’autre part, Jésus et les siens qui font de bons repas ! Cf. Matth. 11, 19.