Marc 2, 23

Un jour de sabbat, Jésus marchait à travers les champs de blé ; et ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis.

Un jour de sabbat, Jésus marchait à travers les champs de blé ; et ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis.
Louis-Claude Fillion
Il arriva encore. Cf. v. 15. L’adverbe « encore » n’est pas dans le texte primitif. Il introduit ici une nouvelle occasion de conflit entre Jésus et les Pharisiens. La date fixée par S. Luc, Luc 6, 1, malgré l’incertitude qui règne, autour d’elle, semble indiquer que l’épisode des épis n’eut pas lieu immédiatement après la vocation de Lévi, mais à une époque plus tardive. S. Marc aurait donc suivi en cet endroit l’ordre logique et non celui des faits. — Un jour de sabbat : dans le texte grec, le pluriel pour le singulier. Voyez plus haut, Marc 1, 21 et l’explication. — Passant le long des blés un jour de sabbat, ses disciples se mirent… La phrase grecque est autrement construite, sa traduction littérale serait : « ils commencèrent à cheminer en arrachant des épis ». Quelques exégètes ont vu que les Apôtres s’avançaient jusque dans les champs pour prendre des épis. Mais comment se seraient -ils permis un dégât aussi inutile, puisqu’ils avaient sur le bord du chemin plus d’épis qu’il ne leur en fallait ? D’après Fritzsche, les disciples auraient pour ainsi dire marqué leur chemin en le jonchant des épis égrenés qu’ils rejetaient ! Un tel commentaire est-il sérieux ? Le vrai sens semble pourtant bien simple : on n’a qu’à faire une légère transposition et l’on obtient cette phrase très claire : Chemin faisant, ils se mirent à arracher des épis. Que voulaient-ils faire de ces épis ? Notre Évangéliste n’en dit rien ; mais le contexte le montre suffisamment ; cf. v. 26. Du reste, les deux autres synoptiques le racontent en toutes lettres : « ses disciples arrachaient des épis, et les mangeaient, après les avoir froissés dans leurs mains », Luc 6, 1 ; cf. Matth. 9, 1.
Catéchisme de l'Église catholique
Le Royaume appartient aux pauvres et aux petits, c’est-à-dire à ceux qui l’ont accueilli avec un cœur humble. Jésus est envoyé pour " porter la bonne nouvelle aux pauvres " (Lc 4, 18 ; cf. 7, 22). Il les déclare bienheureux car " le Royaume des cieux est à eux " (Mt 5, 3) ; c’est aux " petits " que le Père a daigné révéler ce qui reste caché aux sages et aux habiles (cf. Mt 11, 25). Jésus partage la vie des pauvres, de la crèche à la croix ; il connaît la faim (cf. Mc 2, 23-26 ; Mt 21, 18), la soif (cf. Jn 4, 6-7 ; 19, 28) et le dénuement (cf. Lc 9, 58). Plus encore : il s’identifie aux pauvres de toutes sortes et fait de l’amour actif envers eux la condition de l’entrée dans son Royaume (cf. Mt 25, 31-46).

Jésus est apparu aux yeux des Juifs et de leurs chefs spirituels comme un " rabbi " (cf. Jn 11, 38 ; 3, 2 ; Mt 22, 23-24. 34-36). Il a souvent argumenté dans le cadre de l’interprétation rabbinique de la Loi (cf. Mt 12, 5 ; 9, 12 ; Mc 2, 23– 27 ; Lc 6, 6-9 ; Jn 7, 22-23). Mais en même temps, Jésus ne pouvait que heurter les docteurs de la Loi car il ne se contentait pas de proposer son interprétation parmi les leurs, " il enseignait comme quelqu’un qui a autorité et non pas comme les scribes " (Mt 7, 28-29). En lui, c’est la même Parole de Dieu qui avait retenti au Sinaï pour donner à Moïse la Loi écrite qui se fait entendre de nouveau sur la Montagne des Béatitudes (cf. Mt 5, 1). Elle n’abolit pas la Loi mais l’accomplit en fournissant de manière divine son interprétation ultime : " Vous avez appris qu’il a été dit aux ancêtres (...) moi je vous dis " (Mt 5, 33-34). Avec cette même autorité divine, il désavoue certaines " traditions humaines " (Mc 7, 8) des Pharisiens qui " annulent la Parole de Dieu " (Mc 7, 13).