Marc 2, 5
Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. »
Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. »
Ayant vu leur foi. Cette foi était vive et profonde, comme venait de le montrer la conduite qu’elle avait
inspirée. Elle avait renversé tous les obstacles ; aussi Jésus lui accorde-t-il aussitôt la récompense qu’elle
méritait. — Mon fils, douce parole qui dût aller au cœur du malade, et lui annoncer que ses vœux étaient
exaucés. Elle ne prouve pas qu’il fût plus jeune que Jésus, car elle est prise ici au moral, de même qu’en un
grand nombre de passages classiques. « Le mot τέϰνον a le plus souvent le sens de quelqu’un qu’on caresse
ou encourage » [196]. Le mot de S. Luc, ἄνθρωπε (homme), est plus froid ; S. Matthieu a τέκνον, comme S. Marc. — Tes péchés te sont remis. Voir dans l’Évang. selon S. Matthieu, Matth. 9, 2, le motif spécial pour
lequel Jésus tint au paralytique ce langage, qui semble tout d’abord ne pas se rapporter à la situation. Les
anciens étaient d’ailleurs portés à regarder le mal si terrible et si soudain de la paralysie comme le châtiment
de péchés secrets ou publics. — Ces mots du Sauveur forment le nœud de l’épisode, car ce sont eux qui vont
occasionner le conflit avec les Scribes.
" La confession individuelle et intégrale suivie de l’absolution demeure le seul mode ordinaire par lequel les fidèles se réconcilient avec Dieu et l’Église, sauf si une impossibilité physique ou morale dispense d’une telle confession " (OP 31). Ceci n’est pas sans raisons profondes. Le Christ agit en chacun des sacrements. Il s’adresse personnellement à chacun des pécheurs : " Mon enfant, tes péchés sont remis " (Mc 2, 5) ; il est le médecin qui se penche sur chacun des malades qui ont besoin de lui (cf. Mc 2, 17) pour les guérir ; il les relève et les réintègre dans la communion fraternelle. La confession personnelle est donc la forme la plus significative de la réconciliation avec Dieu et avec l’Église.
L’homme de l’Ancien Testament vit la maladie en face de Dieu. C’est devant Dieu qu’il déverse sa plainte sur sa maladie (cf. Ps 38) et c’est de Lui, le Maître de la vie et de la mort, qu’il implore la guérison (cf. Ps 6, 3 ; Is 38). La maladie devient chemin de conversion (cf. Ps 38, 5 ; 39, 9. 12) et le pardon de Dieu inaugure la guérison (cf. Ps 32, 5 ; 107, 20 ; Mc 2, 5-12). Israël fait l’expérience que la maladie est, d’une façon mystérieuse, liée au péché et au mal, et que la fidélité à Dieu, selon sa Loi, rend la vie : " car c’est moi, le Seigneur, qui suis ton médecin " (Ex 15, 26). Le prophète entrevoit que la souffrance peut aussi avoir un sens rédempteur pour les péchés des autres (cf. Is 53, 11). Enfin, Isaïe annonce que Dieu amènera un temps pour Sion où il pardonnera toute faute et guérira toute maladie (cf. Is 33, 24).
La compassion du Christ envers les malades et ses nombreuses guérisons d’infirmes de toute sorte (cf. Mt 4, 24) sont un signe éclatant de ce " que Dieu a visité son peuple " (Lc 7, 16) et que le Royaume de Dieu est tout proche. Jésus n’a pas seulement pouvoir de guérir, mais aussi de pardonner les péchés (cf. Mc 2, 5-12) : il est venu guérir l’homme tout entier, âme et corps ; il est le médecin dont les malades ont besoin (cf. Mc 2, 17). Sa compassion envers tous ceux qui souffrent va si loin qu’il s’identifie avec eux : " J’ai été malade et vous m’avez visité " (Mt 25, 36). Son amour de prédilection pour les infirmes n’a cessé, tout au long des siècles, d’éveiller l’attention toute particulière des chrétiens envers tous ceux qui souffrent dans leur corps et dans leur âme. Elle est à l’origine des efforts inlassables pour les soulager.