Marc 3, 17
Jacques, fils de Zébédée, et Jean, le frère de Jacques – il leur donna le nom de « Boanerguès », c’est-à-dire : « Fils du tonnerre » –,
Jacques, fils de Zébédée, et Jean, le frère de Jacques – il leur donna le nom de « Boanerguès », c’est-à-dire : « Fils du tonnerre » –,
Jacques, fils de Zébédée, ou saint Jacques le Majeur, le seul Apôtre dont le
Nouveau Testament raconte la mort, Ac 12, 2. — Jean, le disciple que Jésus aimait, cf. Jean 13, 23 ; 19, 26,
et celui des Douze qui vécut le plus longtemps. — Qu’il nomma… Trait spécial à S. Marc. Ainsi donc, le
Sauveur avait imposé des surnoms mystérieux à ses trois disciples privilégiés. — Boanergès. Ce mot n’a pas
peu embarrassé les anciens philologues et commentateurs, qui ne trouvaient rien, dans la langue hébraïque,
qui lui correspondit exactement. Ils le croyaient donc plus ou moins corrompu par son vêtement grec ou par
les copistes. « Les fils de Zébédée ont été appelés fils du tonnerre. Non pas comme la plupart pensent :
Boanerges, mais comme on le lit, après correction : Benereem » [227]. Et ailleurs : « En hébreu benereem :
fils du tonnerre, lequel mot, par corruption, est habituellement écrit boanerges » [228]. Mais, quoique
l’expression hébraïque la plus usitée pour désigner le tonnerre soit en effet רעם, rehem, il en existe deux
autres plus rares et poétiques, רגש, réghesch, et רגז, reghez (Cf. Jb 37.2), qui ont le même sens (comparez le
chaldéen et l’arabe) et qui auront pu servir l’une ou l’autre à former le surnom des fils de Zébédée. Il est vrai
que בני־רנש, B’nè-réghesch, ou בני־רגז, B’nè-reghez, diffèrent encore de Boanerges ; mais l’accord devient
aussi parfait que possible si l’on se souvient que, d’après la prononciation araméenne et galiléenne, le Scheva
simple, ou e muet, devenait régulièrement oa. De la sorte nous obtenons, avec רגש, Bouné-réghesch ; avec
— .[Boané-reghez, et cette dernière expression est tout à fait identique au grec Βοανεργές[229 ,רגז C’est-à-dire, Fils du tonnerre, c’est-à-dire « tonitruants » ; en effet, dans les langues sémitiques, en unissant
les mots בן, בר, à un substantif, on forme l’adjectif ou le nom concret correspondant [230]. Mais quelle est la
signification de cet étrange surnom ? Disons d’abord que Jésus, en l’imposant à Jacques et à Jean, ne
songeait nullement à leur infliger une censure, ainsi qu’on l’a souvent répété à la suite d’Olshausen. Les
anciens avaient mieux compris cet acte du divin Maître. « Il appelle les fils de Zébédée ainsi parce qu’ils
devaient répandre sur toute la terre les ordonnances grandioses et sublimes de la divinité » [231]. C’est donc
un éloge délicat que Jésus adresse ainsi aux deux frères, une magnifique prophétie qu’il fait à leur sujet. Les
classiques emploient aussi le mot tonnerre comme symbole d’une éloquence irrésistible. Pour Columelle,
Démosthène et Platon sont des « tonnants » [232]. Il est probable cependant que Jésus-Christ, par ce
surnom, faisait en même temps allusion au caractère ardent, au zèle entreprenant des fils de Zébédée, zèle et
caractère dont on aperçoit quelques traces dans les Évangiles. Cf. Luc 9, 54 ; Marc 9, 38 ; 10, 37. L’épithète
de Boanergès étant collective et ne pouvant servir à désigner isolément les deux frères, on conçoit qu’elle
n’ait pas fait d’autre apparition dans le récit évangélique.