Marc 3, 23
Les appelant près de lui, Jésus leur dit en parabole : « Comment Satan peut-il expulser Satan ?
Les appelant près de lui, Jésus leur dit en parabole : « Comment Satan peut-il expulser Satan ?
Les ayant appelés. Jésus, attaqué dans sa sainteté, relève aussitôt le gant :
il ne pouvait pas permettre que de pareilles accusations demeurent sans réplique. Il commence donc une
habile et vigoureuse plaidoirie, que nous avons étudiée à fond dans le premier Évangile. S. Marc, selon sa
coutume, ne nous en donne qu’un résumé rapide, bien qu’il ait très exactement reproduit les principaux
arguments. — Leur disait en paraboles. Il faut prendre ici le mot parabole dans le sens large, comme
synonyme de figure, comparaison. Les images abondent en effet dans l’apologie du Sauveur. Cf. vv. 24, 25,
27. « Il appelle paraboles des morales tirées de comparaisons : celle d’un royaume divisé ou d’une maison
divisée, d’un homme fort qui abat une maison » [239]. Le même auteur donne ensuite une excellente division
du discours de Jésus tel que nous le lisons dans S. Marc. « La première raison qui prouve qu’il ne chasse pas
les démons par Béelzébub se tire de l’intérêt qu’aurait le démon à le faire. En concluant à l’invraisemblance,
il dit que les démons travailleraient à la destruction de leur propre règne, si l’on acceptait cette hypothèse
insoutenable. Comment alors ce règne se maintiendra-t-il ? Aucun tyran ne s’efforce de détruire son
royaume ; il s’évertue plutôt à conserver son propre bien. La deuxième raison il la tire de lui-même, à savoir
qu’il chasse les démons par la main de Dieu. C’est une preuve induite de l’effet, ou du fruit, introduite
toutefois du vocabulaire guerrier ». — Comment Satan peut-il… C’est la première preuve ; elle va jusqu’à la
fin du v. 26, et démontre l’absurdité de l’accusation portée contre Jésus : Ce que vous affirmez est tout
simplement une impossibilité. Vous prétendez que je chasse les démons parce que je suis de connivence avec
Béelzébub, leur chef ; mais cela revient à dire que Satan est en guerre ouverte avec lui-même, ce qui ne
saurait être, car le démon ne luttera jamais contre le démon. La phrase « comment… peut-il… » ne se trouve
que dans notre Évangile.