Marc 3, 6
Une fois sortis, les pharisiens se réunirent en conseil avec les partisans d’Hérode contre Jésus, pour voir comment le faire périr.
Une fois sortis, les pharisiens se réunirent en conseil avec les partisans d’Hérode contre Jésus, pour voir comment le faire périr.
Les pharisiens, étant sortis, tinrent aussitôt... Mais dès
aujourd’hui nous les voyons, emportés par leur rage fanatique, ourdir les plus noirs complots. « aussitôt » :
ils ne perdent pas un instant ; la haine qui les aiguillonne les rend prompts à agir. — Avec les Hérodiens. Sur
le caractère et les tendances de ce parti, voyez l’Évangile selon S. Matthieu, Matth. 22, 15. M. Schegg, dit
avec esprit que c’étaient les « conservateurs-libéraux » du temps [223]. Le Docteur juif Abr. Geiger suppose
sans raison que le nom d’ « Hérodiens » désignait une famille sacerdotale, et D. Calmet ne se trompe pas
moins quand il fait de ces hommes des disciples du révolutionnaire Judas le Galiléen. Ils formaient un parti
beaucoup plus politique que religieux : or, précisément au point de vue politique, la popularité croissante de
Jésus pouvait les effrayer, d’autant mieux que la résidence du tétrarque Hérode Antipas était non loin de là, à
Tibériade. De là leur alliance avec les Pharisiens, quoique les deux sectes fussent entre elles aussi peu
homogènes que le blanc et le noir. — Sur les moyens de le perdre. L’alliance est conclue dans ce but : la clause en sera fidèlement exécutée des deux côtés, car, pendant la Semaine Sainte, Marc 12, 13, nous
trouverons les parties contractantes agissant de concert pour perdre Jésus. Le détail de cette convention
inique est propre à notre Évangéliste.
Dès les débuts du ministère public de Jésus, des Pharisiens et des partisans d’Hérode, avec des prêtres et des scribes, se sont mis d’accord pour le perdre (cf. Mc 3, 6). Par certains de ses actes (expulsions de démons, cf. Mt 12, 24 ; pardon des péchés, cf. Mc 2, 7 ; guérisons le jour du sabbat, cf. Mc 3, 1-6 ; interprétation originale des préceptes de pureté de la Loi, cf. Mc 7, 14-23 ; familiarité avec les publicains et les pécheurs publics, cf. Mc 2, 14-17) Jésus a semblé à certains, mal intentionnés, suspect de possession (cf. Mc 3, 22 ; Jn 8, 48 ; 10, 20). On l’accuse de blasphème (cf. Mc 2, 7 ; Jn 5, 18 ; 10, 33) et de faux prophétisme (cf. Jn 7, 12 ; 7, 52), crimes religieux que la Loi châtiait par la peine de mort sous forme de lapidation (cf. Jn 8, 59 ; 10, 31).
Jésus a demandé aux autorités religieuses de Jérusalem de croire en Lui à cause des œuvres de son Père qu’Il accomplit (cf. Jn 10, 36-38). Mais un tel acte de foi devait passer par une mystérieuse mort à soi-même pour une nouvelle " naissance d’en haut " (Jn 3, 7) dans l’attirance de la grâce divine (cf. Jn 6, 44). Une telle exigence de conversion face à un accomplissement si surprenant des promesses (cf. Is 53, 1) permet de comprendre la tragique méprise du Sanhédrin estimant que Jésus méritait la mort comme blasphémateur (cf. Mc 3, 6 ; Mt 26, 64-66). Ses membres agissaient ainsi à la fois par ignorance (cf. Lc 23, 34 ; Ac 3, 17-18) et par l’endurcissement (cf. Mc 3, 5 ; Rm 11, 25) de l’incrédulité (cf. Rm 11, 20).