Marc 4, 11

Il leur disait : « C’est à vous qu’est donné le mystère du royaume de Dieu ; mais à ceux qui sont dehors, tout se présente sous forme de paraboles.

Il leur disait : « C’est à vous qu’est donné le mystère du royaume de Dieu ; mais à ceux qui sont dehors, tout se présente sous forme de paraboles.
Louis-Claude Fillion
A vous il a été donné. Dans sa réponse, Jésus établit une distinction entre ceux qui croient en lui et les âmes incrédules. Aux premiers, qui sont désireux de connaître la vérité et qui prennent les moyens d’y parvenir, tout est révélé sans restriction ; les autres n’ont pas le même bonheur, mais c’est leur faute. À « vous », mis en avant avec emphase pour désigner tous les vrais disciples, présents et absents, le Sauveur oppose « ceux qui sont dehors », les personnes en dehors du cercle ami qui formait alors l’Église primitive. Cette expression énergique est propre à notre Évangéliste ; S. Paul l’emploiera plus tard à différentes reprises pour représenter les païens. Cf. 1Co 5, 12,13 ; Col 4, 5 ; 1Th 4, 2. Jésus partage ainsi les Juifs en deux catégories, selon la nature des relations qu’ils avaient avec sa personne divine. — Le verbe « connaître » est probablement une interpolation, car les meilleurs manuscrits l’omettent. — Le mystère (S. Matthieu et S. Luc emploient le pluriel « mystères ») désigne une série de vérités obscures ou ignorées jusqu’alors, spécialement les vérités évangéliques, et à la connaissance desquelles les hommes n’ont pu arriver qu’en vertu d’une révélation divine (« a été donné »). — Du royaume de Dieu précise la nature des mystères dont parle Jésus. Le royaume messianique, comme tout autre royaume, a ses secrets d’État, que le Prince ne confie qu’à ses fidèles. Quant aux ennemis ou aux indifférents, on ne les leur mentionne que sous l’enveloppe et le voile des paraboles, en paraboles, de crainte qu’ils ne les profanent ou n’en abusent. — Tout se passe en paraboles, c’est-à-dire « tout est représenté ». Cf. Hérod. 9, 46.