Marc 4, 12
Et ainsi, comme dit le prophète : Ils auront beau regarder de tous leurs yeux, ils ne verront pas ; ils auront beau écouter de toutes leurs oreilles, ils ne comprendront pas ; sinon ils se convertiraient et recevraient le pardon. »
Et ainsi, comme dit le prophète : Ils auront beau regarder de tous leurs yeux, ils ne verront pas ; ils auront beau écouter de toutes leurs oreilles, ils ne comprendront pas ; sinon ils se convertiraient et recevraient le pardon. »
Après l’indication préliminaire contenue dans le v. 11, Jésus entre au cœur même de sa réponse, et indique
aux Apôtres la vraie cause pour laquelle il enseigne maintenant sous la forme de paraboles. S. Matthieu cite
d’une manière beaucoup plus complète les paroles de Notre-Seigneur ; voyez Matth. 13, 12-15 et le
commentaire : S. Marc en donne du moins un bon résumé ; sous une forme saisissante. — Afin que. Divers
interprètes, n’osant traduire ainsi, donnent à la conjonction le sens de « en sorte que ». « Non comme cause,
mais comme conséquence », écrit entre autres le Card. Cajetan. Mais nous croyons qu’il faut laisser à la
conjonction sa signification accoutumée. Elle exprimerait donc ici une intention réelle de Jésus à l’égard des
incrédules, le but qu’il se propose en s’exprimant d’une manière plus obscure qu’autrefois. Pourquoi ne le
dirions-nous pas à la suite d’auteurs éminents ? Oui, le divin Maître, par les paraboles, veut cacher la lumière
à certains yeux, châtier certains esprits orgueilleux. Mais à qui la faute ? Ne retombe-t-elle pas tout entière
sur ces yeux qui se sont tout d’abord fermés eux-mêmes de la façon la plus coupable, sur ces esprits qui se
sont volontairement endurcis ? Pour eux, les paraboles ont donc un caractère pénal. « L’endurcissement des
Juifs a deux causes. La première et la principale, c’est leur volonté perverse et corrompue, qui repousse la
lumière ; la seconde, qui découle de la première, c’est le juste jugement de Dieu qui les prive de grâces dont
ils se sont rendus indignes » [244]. Sur la remarquable variante de S. Matthieu, voyez le commentaire de
Matth. 13, 11. — Que leurs péchés ne leur soient pardonnés. Le mot « péché » ne paraît pas avoir existé
dans le texte primitif : les meilleurs manuscrits portent simplement : « et qu’il leur soit remis ». Voilà donc
une partie du peuple juif qui est exclue du salut, parce qu’elle l’a elle-même rejeté. — Bien que S. Marc ne
mentionne pas le nom du prophète Isaïe, dont Jésus citait ici les paroles (Voyez S. Matthieu l. c. et Es 6,
8-10), il est aisé de reconnaître le passage prophétique sous cette forme condensée.
En punition de leur aveuglement volontaire, Dieu leur retire justement les lumières et les grâces que sans cela il leur aurait données pour leur conversion réelle. Comparer à Isaïe, 6, 9 et Matthieu, 13, 15.