Marc 4, 32
Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »
Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »
Voyez les détails dans l’Évangile selon S. Matthieu, Matth. 13-32. S.
Marc, bien que son récit soit conforme aux deux autres, a quelques petites variantes qui lui sont propres. Il
dit que la graine fut semée dans la terre ; S. Matthieu et S. Luc ont employé des expressions moins vagues :
« dans son jardin », « dans son champ ». En revanche, il exprime par deux traits pittoresques le merveilleux
développement de la plante ; d’une part pousse de grandes branches ; de l’autre les oiseaux viennent se
réfugier sous son ombre. Nous avons vu de nos propres yeux, dans l’île d’Oléron, de nombreux échantillons
de la « sinapis nigra » (moutarde noire) parvenus à des dimensions presque aussi surprenantes que celles qui
ont été mentionnées dans le commentaire de Matth. 13-32. — « La graine de moutarde est au premier abord
petite, sans intérêt, sans saveur ni odeur : Mais avoir germé en terre, aussitôt elle dégage une odeur, une
âcreté, et on s'étonne qu'une si petite graine puisse contenir un si grand feu. De même il semble au premier
abord que la foi chrétienne soit faible, petite et vile, ne révélant pas sa puissance, sans orgueil, sans grâce. »
[254]. Les Pères aiment en général à relever, à propos de cette parabole, la vertu âcre et brûlante de la graine
de moutarde [255]. Néanmoins ce n’est pas sur ce point spécial que Jésus appuie dans sa comparaison, mais
sur l’énorme différence qui existe entre une si petite graine et la plante vigoureuse qu’elle produit. Le divin
Maître aurait pu choisir d’autres graines, celle du cèdre par exemple et signaler des disproportions encore
plus étonnantes ; toutefois il convenait mieux à son but de signaler l’un des végétaux les plus insignifiants.
— Voir dans Didron l’usage fréquent que l’art chrétien a fait de cette parabole [256]. Supposant avec justesse
que le grain de sénevé symbolisait Jésus lui-même, du sein duquel était sortie peu à peu l’Église entière, on
se plaisait autrefois à représenter « le Christ dans un tombeau : de sa bouche sort un arbre sur les branches
duquel sont les Apôtres ».