Marc 4, 33
Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre.
Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre.
S. Marc, de même que S. Matthieu, rattache à la parabole du grain
de sénevé une réflexion générale, dans laquelle il fait ressortir la coutume que prit alors Notre-Seigneur
d’enseigner sous forme de paraboles. Seulement, tandis que le premier Évangéliste, après avoir signalé cette
circonstance, montre le rapport qu’elle avait avec une prophétie de l’Ancien Testament, le nôtre établit un
contraste entre l’enseignement public de Jésus et son enseignement privé. Les deux narrations se complètent
ainsi l’une l’autre. — De nombreuses paraboles de ce genre… S. Marc insinue par là-même qu’il n’a
communiqué à ses lecteurs qu’un simple extrait très abrégé des paraboles du Sauveur. — Il leur exposait la
parole. Le pronom « leur» désigne la masse du peuple : cela ressort très clairement du v. 34, où ce même
pronom est mis en opposition avec « ses disciples ». — Selon qu’ils étaient capables de l’entendre. « On
explique ceci de deux manières. Selon qu’ils pouvaient l’entendre, c’est-à-dire, selon leur portée.
Jésus-Christ se proportionnait à la capacité de ses auditeurs, se rabaissant à leur peu d’intelligence pour leur
être utile, et prenant ses paraboles des choses communes et triviales. D’autres l’expliquent dans un sens tout
contraire : il leur parlait suivant leur disposition, il leur découvrait les vérités comme ils étaient dignes de les
écouter. Leur orgueil, leur peu de docilité ne méritaient pas d’être mieux traités, ni de recevoir une plus
grande intelligence » [257]. Le docte exégète dit ensuite, en parlant du second sentiment : « C’est la vraie
explication de cet endroit ». Nous le croyons comme lui d’après le contexte, puisque Jésus a dit nettement
plus haut, vv. 11 et 12, que la nouvelle forme donnée à son enseignement avait un caractère pénal.
Jésus appelle à entrer dans le Royaume à travers les paraboles, trait typique de son enseignement (cf. Mc 4, 33-34). Par elles, il invite au festin du Royaume (cf. Mt 22, 1-14), mais il demande aussi un choix radical : pour acquérir le Royaume, il faut tout donner (cf. Mt 13, 44-45) ; les paroles ne suffisent pas, il faut des actes (cf. Mt 21, 28-32). Les paraboles sont comme des miroirs pour l’homme : accueille-t-il la parole comme un sol dur ou comme une bonne terre (cf. Mt 13, 3-9) ? Que fait-il des talents reçus (cf. Mt 25, 14-30) ? Jésus et la présence du Royaume en ce monde sont secrètement au cœur des paraboles. Il faut entrer dans le Royaume, c’est-à-dire devenir disciple du Christ pour " connaître les mystères du Royaume des cieux " (Mt 13, 11). Pour ceux qui restent " dehors " (Mc 4, 11), tout demeure énigmatique (cf. Mt 13, 10-15).