Marc 5, 1
Ils arrivèrent sur l’autre rive, de l’autre côté de la mer de Galilée, dans le pays des Géraséniens.
Ils arrivèrent sur l’autre rive, de l’autre côté de la mer de Galilée, dans le pays des Géraséniens.
De l’autre
côté de la mer : sur la rive orientale ; ou mieux encore, d’après l’opinion commune, dans la contrée située au
S.-E. du lac. — Au pays des Géraséniens. Nous avons fait connaître, dans notre commentaire de Matth. 8,
28, les différentes leçons du texte grec, des versions et des Pères relativement à ce nom propre, (Γαδαρηνῶν,
Γερααηνῶν, Γεργεσηνῶν) et la grande difficulté qu’elles créent à l’exégète. Notre choix s’est alors porté sur
Gadara. Il est venu depuis à notre connaissance que plusieurs commentateurs ou géographes [262] reviennent
à l’opinion d’Origène ; l’un d’eux, le Dr Thomson, ayant découvert, auprès de l’ouadi Semak, en face de la
plaine de Tibériade, les ruines d’une ville que son guide arabe nomma Kersa ou Ghersa, et qu’il n’hésite pas
à identifier avec l’antique Gergesa où Jésus, selon le grand interprète alexandrin, aurait guéri le démoniaque
[263]. « La ville est située à quelques mètres du rivage et, immédiatement au-dessus d’elle, se dresse une
montagne énorme dans laquelle sont d’anciens tombeaux… Le lac est si rapproché de la base de la
montagne, que les pourceaux, se précipitant en bas tout affolés, eussent été dans l’impossibilité de s’arrêter ;
nécessairement ils devaient tomber dans le lac et s’y noyer ». Nous admettons sans peine que cette
découverte semble favoriser l’opinion d’Origène, et que le site décrit par M. Thomson concorderait mieux
que le territoire de Gadara avec la narration évangélique. Toutefois le texte sacré n’exige nullement que la
ville fût tout à fait sur les bords du lac, et les guides arabes ont si fréquemment donné de fausses indications
sur les vieilles localités de la Palestine, qu’il y a tout intérêt à ne pas se presser trop pour les adopter.