Marc 5, 17

Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire.

Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire.
Louis-Claude Fillion
La nouvelle de cet éclatant prodige, mais aussi de cette perte considérable, fut portée sur-le-champ à la ville voisine et dans toute la contrée par les bergers épouvantés. Les habitants sortirent alors pour voir le Thaumaturge. Le contraste saisissant qui frappa leurs regards dès qu’ils s’approchèrent de Jésus est peint au vif par S. Marc. — Assis, vêtu, et revenu à la raison. Autrefois, on voyait le possédé courir comme un fou à travers toute la contrée, maintenant il est assis aux pieds de Jésus et se tient aussi paisible qu’un petit enfant ; autrefois, dit S. Luc, Luc 8, 27, « il ne portait pas de vêtement », maintenant il porte les vêtements que Jésus et les Apôtres lui ont donnés ; autrefois il agissait sous l’empire du démon, actuellement il est rentré dans la pleine possession de ses facultés. Après les mots « revenu à la raison », le texte grec ajoute avec emphase : « celui qui avait eu la légion » ! — Ceux qui avaient vu… leur racontèrent. Au fur et à mesure que de nouveaux curieux arrivaient, les témoins du miracle leur en exposaient les divers traits, parlant et du démoniaque et de porcs. Cette dernière expression forme, dans l’intention de l’écrivain sacré, une gradation manifeste. Les pourceaux, leurs pourceaux ! D’abord simplement étonnés, les Gadaréniens se désolent maintenant au sujet de la perte qu’ils ont subie et ils redoutent d’en éprouver d’autres encore. Aussi conjurent-ils Jésus de quitter leurs frontières. Ils ont bien mérité, par cette indigne conduite, que leur nom servît à stigmatiser quiconque refuse de prêter l’oreille à la saine doctrine [271] !