Marc 5, 7

et cria d’une voix forte : « Que me veux-tu, Jésus, fils du Dieu Très-Haut ? Je t’adjure par Dieu, ne me tourmente pas ! »

et cria d’une voix forte : « Que me veux-tu, Jésus, fils du Dieu Très-Haut ? Je t’adjure par Dieu, ne me tourmente pas ! »
Louis-Claude Fillion
Mais voici que le Libérateur se présente, et le démoniaque, un instant calmé, par son influence qui se fait sentir au loin (ayant donc vu Jésus de loin), accourt au-devant de lui et se prosterne à ses pieds. — Qu’y a-t-il entre vous et moi ? Cf. Marc 1, 24. Qu’avons-nous de commun ? Pourquoi ne me laissez-vous pas en paix ? On le voit, c’est le démon qui reprend son empire, et qui parle par la bouche du possédé. — Jésus, Fils du Dieu Très-haut. C’est la première fois que Dieu reçoit ce nom dans les écrits du Nouveau Testament : mais il l’avait fréquemment porté sous l’ancienne Loi. Déjà, Melchisédech nous a été présenté, Gn 14, 18, comme prêtre אל עליון, c’est-à-dire du Dieu très haut. Les prophètes et les poètes sacrés ont depuis répété sans cesse que le Seigneur est El-Elyon[269]. À lui seul, l’auteur de l’Ecclésiastique a répété ce titre quarante fois au moins. Les démons le connaissent aussi et le donnent à Dieu. Cf. Luc 8, 28 ; Ac 16, 17. Ici, l’esprit impur ose même s’en servir pour adresser à Jésus une adjuration solennelle. — Ne me tourmentez pas. C’est toujours Satan qui parle ; il sait que Jésus va l’expulser (v. 8), et, par une humiliante supplication, il essaie d’échapper à ce sort qui l’effraie. Selon une belle pensée de S. Jérôme, les démons, semblables à des esclaves fugitifs, ne songent, lorsqu’ils aperçoivent leur Maître, qu’aux châtiments qui les attendent. Eux, qui tourmentent si cruellement les hommes, ils ont peur d’être tourmentés à leur tour.