Marc 6, 28
Il apporta la tête sur un plat, la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère.
Il apporta la tête sur un plat, la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère.
Il apporta sa tête. Chef sacré, que l’on vénère aujourd’hui dans l’église d’Amiens. —
Hérode n’eut pas honte de le faire porter tout sanglant devant ses hôtes : Salomé le saisit sans frémir pour le
présenter à sa mère. Mais les cours orientales étaient accoutumées à de pareils spectacles ! « De cet horrible
exemple, dit pieusement le V. Bède, nous devons conclure qu’il vaut bien mieux nous rappeler le jour de
notre mort dans la prière et la chasteté, que de célébrer le jour de notre naissance par la luxure ». Citons une
autre belle réflexion : « Je ne puis sans un profond étonnement me souvenir que cet homme, rempli de
l’esprit de prophétie dès le sein de sa mère, lui qui n’eut pas plus grand que lui parmi les fils de la femme, ait
été jeté par des pervers dans une prison, décapité pour payer la danse d’une jeune fille, et que cet homme
d’une telle austérité soit mort sous le rire des êtres les plus vils. Pouvons-nous admettre qu’il y ait eu dans sa
vie quelque chose qui excuse sa mort ?… D’où vient que le Dieu tout-puissant ait pu abandonner d’une
manière si terrible ceux auxquels il a accordé une élection si sublime avant le commencement du monde ? À
moins que ce ne soit, ainsi qu’il parait évident à la piété des fidèles, que Dieu brise en les faisant tomber si
bas ceux qu’il sait devoir récompenser en les portant sur les hauteurs. Au dehors, il les laisse déchoir jusque
dans l’abjection, parce qu’au dedans il les fait pénétrer jusque dans une gloire incompréhensible » [319]. Voir
aussi un beau passage de saint Ambroise [320].