Marc 6, 28

Il apporta la tête sur un plat, la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère.

Il apporta la tête sur un plat, la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère.
Louis-Claude Fillion
Il apporta sa tête. Chef sacré, que l’on vénère aujourd’hui dans l’église d’Amiens. — Hérode n’eut pas honte de le faire porter tout sanglant devant ses hôtes : Salomé le saisit sans frémir pour le présenter à sa mère. Mais les cours orientales étaient accoutumées à de pareils spectacles ! « De cet horrible exemple, dit pieusement le V. Bède, nous devons conclure qu’il vaut bien mieux nous rappeler le jour de notre mort dans la prière et la chasteté, que de célébrer le jour de notre naissance par la luxure ». Citons une autre belle réflexion : « Je ne puis sans un profond étonnement me souvenir que cet homme, rempli de l’esprit de prophétie dès le sein de sa mère, lui qui n’eut pas plus grand que lui parmi les fils de la femme, ait été jeté par des pervers dans une prison, décapité pour payer la danse d’une jeune fille, et que cet homme d’une telle austérité soit mort sous le rire des êtres les plus vils. Pouvons-nous admettre qu’il y ait eu dans sa vie quelque chose qui excuse sa mort ?… D’où vient que le Dieu tout-puissant ait pu abandonner d’une manière si terrible ceux auxquels il a accordé une élection si sublime avant le commencement du monde ? À moins que ce ne soit, ainsi qu’il parait évident à la piété des fidèles, que Dieu brise en les faisant tomber si bas ceux qu’il sait devoir récompenser en les portant sur les hauteurs. Au dehors, il les laisse déchoir jusque dans l’abjection, parce qu’au dedans il les fait pénétrer jusque dans une gloire incompréhensible » [319]. Voir aussi un beau passage de saint Ambroise [320].