Marc 6, 31
Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger.
Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger.
Les
détails pleins d’intérêt que contient ce verset sont propres au second Évangile. Ils consistent en une touchante
invitation adressée par Jésus à ses disciples, et en une réflexion pittoresque du narrateur. — 1° La parole de
Jésus : Venez à l’écart… Le texte grec est beaucoup plus énergique : Vous seuls, et pas d’autres, venez avec
moi dans une retraite solitaire. — Reposez-vous un peu. Quel bon Maître ! Lui qui ne s’accordait pas un seul
instant de repos, il songe à procurer quelques jours de récréation et de vacances à ses Apôtres après leurs
labeurs évangéliques. Il est vrai, comme le font remarquer les anciens exégètes, que ce ne devait pas être des vacances complètement oisives, mais une sorte de retraite spirituelle, Jésus voulant apprendre ainsi aux
Douze, et à tous les missionnaires ou prédicateurs apostoliques, qu’un pasteur des âmes ne doit pas s’oublier
dans la vaine contemplation du bien qu’il a pu faire, mais qu’il a des obligations importantes à remplir envers
soi-même. — 2° La réflexion de l’Évangéliste : Car ceux qui allaient et venaient… Cette réflexion
pittoresque, qui montre si bien au lecteur le prodigieux concours dont le Sauveur était alors le centre,
renferme en même temps le motif pour lequel Jésus voulait conduire les siens dans la solitude. L’affluence
était telle sur la rive occidentale du lac, qu’il eût été impossible, en y restant, de trouver une seule minute de
repos. La sainte troupe n’avait pas même le temps de prendre ses repas ! s’écrie pour la seconde fois S. Marc.
Cf. Marc 3, 20. « Heureux temps ! où tel était le zèle des auditeurs, et le travail de ceux qui enseignaient ! »,
Bède. C’était la proximité de la Pâque qui attirait alors à Jésus un si grand nombre de visiteurs. Cf. Jean 4, 4.
Les pèlerins, accourus en foule de toutes les contrées septentrionales, se groupaient à Capharnaüm et
partaient de là en longues caravanes pour gagner la capitale juive.
Dans cet esprit fraternel, les prêtres ne doivent pas oublier l’hospitalité ; soucieux de la bienfaisance et du partage de leurs biens, qu’ils s’occupent en particulier de ceux qui sont malades, découragés, surmenés, isolés, chassés de leur patrie ou persécutés. Qu’ils aiment aussi à se retrouver dans la joie pour se détendre, se souvenant de l’invitation que le Seigneur lui-même adressait aux Apôtres épuisés : « Venez à l’écart dans un lieu désert et reposez-vous un peu » (Mc 6, 31). Mais les prêtres ont encore besoin de s’entraider pour le développement de leur vie spirituelle et intellectuelle, d’améliorer leur coopération dans le ministère, d’éviter les dangers que peut entraîner la solitude : autant de motifs qui poussent à encourager une certaine vie commune ou un certain partage de vie entre les prêtres ; les réalisations peuvent prendre bien des formes suivant les besoins personnels ou pastoraux : cohabitation là où c’est possible, communauté de table, ou tout au moins réunions fréquentes et régulières. Les associations sacerdotales sont, elles aussi, dignes d’estime et de vifs encouragements : grâce à leurs statuts contrôlés par l’autorité ecclésiastique compétente, elles proposent une règle de vie adaptée et dûment approuvée, et un soutien fraternel qui aident les prêtres à se sanctifier dans l’exercice du ministère ; de ce fait, elles se mettent au service de l’ordre des prêtres tout entier.