Marc 6, 45
Aussitôt après, Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, vers Bethsaïde, pendant que lui-même renvoyait la foule.
Aussitôt après, Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, vers Bethsaïde, pendant que lui-même renvoyait la foule.
Aussitôt : immédiatement
après le prodige de la multiplication des pains. Le moindre délai aurait pu avoir des conséquences fâcheuses,
et permettre à la foule enthousiasmée de s’entendre avec les Apôtres, pour exécuter le plan qu’elle avait
conçu de s’emparer du Sauveur et de le proclamer Roi-Messie. Cf. Jean 6, 14, 15, et l’Évangile selon S.
Matthieu, Matth. 14, 22. Sachant bien que les Douze n’auraient que trop secondé ce dessein du peuple, Jésus
les força, en quelque sorte malgré eux (il les obligea), de s’embarquer en toute hâte, et de se diriger vers la
rive occidentale. Comparez le v. 32 et l’explication. — Vers Bethsaïde. C’est là, dans la patrie de trois d’entre
eux, Simon-Pierre, André et Simon-le-Cananéen, qu’il leur fixait un prochain rendez-vous. Et pourtant,
d’après Luc 9, 10, le lieu désert dans lequel venait d’avoir lieu le festin merveilleusement improvisé par
Notre-Seigneur s’appelait aussi Bethsaïda : « il se retira à l’écart dans un lieu désert, près de Bethsaïda ».
Que conclure de là ? Que le second et le troisième Évangéliste sont en désaccord ? Nullement, mais qu’il
existait dans la Palestine du Nord deux cités du même nom, dont l’une, celle que les disciples quittaient,
surnommée Julias en l’honneur de la fille d’Auguste, était située à l’Est du Jourdain, à peu de distance de
l’endroit où ce fleuve pénètre dans la mer, tandis que l’autre, celle où ils se rendaient, s’élevait à peu de
distance de Capharnaüm, au N.-O, du lac de Tibériade [327].