Marc 6, 48
Voyant qu’ils peinaient à ramer, car le vent leur était contraire, il vient à eux vers la fin de la nuit en marchant sur la mer, et il voulait les dépasser.
Voyant qu’ils peinaient à ramer, car le vent leur était contraire, il vient à eux vers la fin de la nuit en marchant sur la mer, et il voulait les dépasser.
Jésus aperçut ses disciples soit d’une manière surnaturelle, soit plus vraisemblablement de ses propres yeux, du bord du rivage : la nuit pouvait être claire, malgré le vent, et l’on nous a dit que les Apôtres
n’avaient pu réussir à s’éloigner beaucoup. — Ils avaient beaucoup de peine à ramer. L’expression grecque
traduite par ces mots est d’une rare énergie, littéralement : torturés à ramer. Plus d’une fois, porté nous-même
sur un léger canot au milieu des flots de l’Océan que soulevait un vent contraire, nous avons pu voir combien
était pénible en de telles conditions l’action de ramer, de « nager », comme disent familièrement les matelots.
Le mot de S. Marc est donc plein de couleur locale : saint Pierre, qui le lui avait sans doute suggéré, se
souvenait encore, après de longues années, des rudes labeurs de cette nuit orageuse. — Vers la quatrième
veille de la nuit. La première des quatre subdivisions (appelées veilles) dont se composait alors la nuit chez
les Juifs commençait à 6 h du soir, la seconde à 9 h, la troisième à minuit, la quatrième à 3 h du matin. Il était
par conséquent de 2 à 4 h quand Jésus s’avança vers ses disciples en marchant sur les eaux du lac, affirmant
ainsi sa royauté sur la nature, dont il renversait par un éclatant prodige les lois accoutumées. — Il voulait les
dépasser. C’est-à-dire, « il se portait en avant, comme s’il voulait les devancer », Fr. Luc [328]. S. Marc
parle au point de vue des apparences extérieures. De fait, Notre-Seigneur, s’approchant de la barque et
faisant quelques pas sur les flots, dans une direction parallèle à celle qu’elle suivait, semblait vouloir la
dépasser. C’était une manière d’éprouver la foi des Douze : plus tard, il éprouva d’une façon analogue les
deux pèlerins d’Emmaüs, Luc 24, 28. Il n’y a donc pas la moindre contradiction entre le récit de S. Marc et
celui de S. Jean. Voyez Jean 6, 14-24 et le commentaire.
Vers la quatrième veille de la nuit. Voir Matthieu, note 14.25. Les veilles de la nuit, de trois heures chacune, étant au nombre de quatre, neuf heures de nuit se sont écoulées, ici, et il serait trois heures du matin.