Marc 6, 8
et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture.
et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture.
Les vv. 8-11 contiennent des règles tracées
par le Sauveur à ses Apôtres concernant la conduite qu’ils auraient à tenir pendant leurs courses apostoliques.
Jésus ne dédaigna pas d’entrer dans les détails les plus minutieux, montrant aux Douze, au moyen
d’exemples concrets et pratiques, jusqu’où ils devaient porter l’esprit de pauvreté et de détachement. Il est
question du viatique dans les vv. 8 et 9, du logement dans les vv. 10 et 11. — Il leur commanda. Les
prescriptions données en ce jour par Notre-Seigneur remplissent un long chapitre du premier Évangile
(Matth. 10) et concernent les missions de tous les temps. S. Marc, fidèle à son plan, d’après lequel il transcrit
des faits plutôt que des discours, s’est borné à consigner ici quelques avis relatifs à la mission actuelle, qui
devait se passer tout entière sur le territoire de la Palestine, en plein pays juif. — De ne rien prendre…
Aucune provision n’était permise aux Douze. Le Vén. Bède indique fort bien le motif de cette injonction :
« Car le prédicateur doit avoir une telle foi en Dieu que, bien qu’il ne s’applique pas à acquérir les biens de la
terre, il doit cependant avoir la certitude qu’ils ne lui manqueront pas. En effet, s’il s’occupait des choses
temporelles, il procurerait moins aux autres les éternelles ». Au reste, nous avons dit dans notre commentaire
sur Matth. 10, 9, que, dans cette contrée hospitalière, les Apôtres n’avaient pas un besoin urgent de viatique.
— Nous avons signalé aussi au même endroit, la divergence qui existe, à propos des mots si ce n’est un
bâton, entre S. Marc et les deux autres synoptiques, et la solution de ce petit problème exégétique. Les deux
rédactions sont exactes ; mais elles ont été faites à divers points de vue, et renferment plutôt la pensée que les
« expressions mêmes » de Jésus. — Ni sac. La « pera » des Latins, la θήκη des Grecs, était une sorte de petit
havresac, habituellement en peau, dans lequel les voyageurs plaçaient leurs provisions pour la route, le pain
en particulier ; de là les mots suivants ni pain. — Rien pour porter les vivres, pas de vivres, pas d’argent non
plus pour s’en procurer, ni argent dans leur ceinture. On revient aujourd’hui à la coutume antique de porter
l’argent dans des ceintures de cuir ou d’étoffe. — Petit trait digne de remarque : S. Marc, qui écrit pour des
Romains, emploie l’expression χαλκόν, qui servait souvent à désigner l’argent monnayé ; S. Luc, qui écrit
pour des Grecs, a άργύριον; S. Matthieu mentionne les trois métaux u