Marc 7, 15

Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. »

Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. »
Louis-Claude Fillion
Rien de ce qui est extérieur à l’homme… Principe d’une importance extrême pour la vie spirituelle, et montrant à l’homme, d’une part ce qui le rend impur, de l’autre ce qui est incapable de le souiller. Jésus l’expose sous la forme d’une antithèse frappante et d’une image familière. — 1° En général, et à moins de circonstances extraordinaires, les choses dont l’homme fait sa nourriture n’ont aucune influence sur sa condition morale. Peu importe qu’il absorbe tel ou tel mets, tel ou tel breuvage ; il importe moins encore qu’il se mette à table sans s’être auparavant lavé les mains. Ce sont là des faits qui se passent en dehors de son âme : ils ne sauraient donc le rendre impur et profane. — 2° Il n’en est pas de même de ce qui sort de l’homme : voilà (avec emphase) ce qui, faisant partie de son être le plus intime, peut contribuer à le souiller. Pour le moment, le Sauveur se contente de promulguer cette profonde vérité : il en fera dans quelques instants l’exégèse à ses disciples, vv. 18-23. S. Matthieu l’exprime à peu près dans les mêmes termes, mais avec une légère nuance qui la rend plus claire et plus saillante. Au lieu des notions générales « entre en lui… sort de l’homme », il a ces mots qui développent l’image : « Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme, mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui souille l’homme ». Voyez le commentaire de Matth. 15, 11. Mais de même que, dans le premier Évangile, « bouche » était pris successivement en deux sens distincts, d’abord au propre, puis au figuré, de même, dans S. Marc, la locution « entrer dans l’homme » exprime un fait réel, tandis que « sortir de l’homme » doit se prendre au moral. Le Sauveur joue sur cette variété d’acceptions. — Il est peu probable que le v. 15 ne soit, comme on l’a dit, que le sommaire, en quelque sorte le texte, d’un long discours prononcé dans cette circonstance par Notre-Seigneur.