Marc 7, 26
Cette femme était païenne, syro-phénicienne de naissance, et elle lui demandait d’expulser le démon hors de sa fille.
Cette femme était païenne, syro-phénicienne de naissance, et elle lui demandait d’expulser le démon hors de sa fille.
C’était une femme païenne. L’équivalent de « païenne » dans le texte
primitif est Ἑλληνίς, « Grecque ». Et pourtant la suite du verset prouve que la suppliante n’était nullement
grecque d’origine. Mais il faut se souvenir que, pour les Juifs, le mot Ἑλλην servait à désigner tous les
païens, sans distinction de nationalité [342]. Le nom de Franc a eu un sort analogue dans la Palestine moderne : après avoir représenté d’abord uniquement les Français, il est devenu plus tard synonyme
d’Occidental en général. — Syro-phénicienne de naissance. Païenne au point de vue de la religion, la femme
que nous avons vue se prosterner aux pieds de Jésus était « chananéenne » de race : tel est en effet le sens de
Συροφοίνισσα (d’anciens manuscrits portent Συραφοινίκισσα et Συροφοινίκισσα). Cf. Matth. 15, 22 : « une
femme cananéenne ». Mais l’expression de S. Marc est d’une exactitude plus parfaite. Bien que les habitants
de Tyr et de Sidon appartinssent à la grande famille chananéenne (voir Gn 10.15-19), leur vrai nom n’en était
pas moins « Phéniciens ». Or, au temps de Jésus, la Phénicie faisait partie intégrante de la province romaine
de Syrie : de là les deux mots réunis Syro-Phéniciens, pour distinguer ses habitants des Carthaginois, qu’on
appelait parfois Λιϐυφοίνικες, Phéniciens d’Afrique. S. Matthieu a employé l’expression plus communément
en usage chez les Juifs, S. Marc s’est servi du nom gréco-romain [343]. — Et elle le priait... S. Matthieu a
conservé les termes mêmes de cette pressante demande : « Ayez pitié de moi, Seigneur, fils de David ; ma
fille est affreusement tourmentée par le démon ». Il note ensuite, Matth. 15, 23-25, divers incidents que notre
Évangéliste a omis pour aller droit au cœur de l’épisode.