Marc 7, 27
Il lui disait : « Laisse d’abord les enfants se rassasier, car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. »
Il lui disait : « Laisse d’abord les enfants se rassasier, car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. »
Dans sa réponse, Jésus affecte un langage
sévère, afin d’éprouver la foi de la Chananéenne. — Laisse d’abord les enfants se rassasier. Nous ne lisons
ces paroles que dans la rédaction de S. Marc. Elles expriment une idée importante, le droit qu’avaient les
Juifs, fils de Dieu plus que tous les autres peuples, de recevoir avant les païens les bienfaits qui
accompagnent l’Évangile. Voyez notre commentaire sur Matth. 1, 22, 23. Néanmoins, par « d’abord », le
Sauveur indiquait délicatement que les Gentils auraient bientôt leur tour [344]. Son refus d’exaucer la prière
de la suppliante recevait par là même un certain adoucissement. — Car il n’est pas bon de prendre le pain
des enfants… Vérité d’autant plus évidente que Jésus s’adressait à une mère de famille. La Chananéenne
aurait-elle jamais consenti à priver sa fille de nourriture, pour rassasier les chiens à ses dépens ? La
comparaison contenue dans les mots enfants et chiens (d’après le grec : les petits chiens) sert à mieux
exprimer la distance qui séparait les Juifs des païens au point de vue des bienfaits divins. D’ailleurs, « c’est
pour faire éclater la foi constante de cette femme que le Seigneur diffère et ne l’exauce pas tout de suite. Il
veut aussi nous apprendre à ne pas laisser tomber tout d’abord notre prière, mais à insister pour obtenir ».
Théophylacte.