Marc 7, 33

Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue.

Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue.
Louis-Claude Fillion
Jésus l’ayant emmené à l’écart. Pourquoi Jésus, avant de guérir ce malheureux, le tira-t-il du milieu de la foule pour le conduire à l’écart ? On a essayé, de justifier cet acte par cent raisons différentes. Nous pensons que le Sauveur se proposait simplement d’exciter la foi de l’infirme, selon sa coutume, et, d’un autre côté, d’éviter l’enthousiasme de la multitude. Il n’opérait que rarement ses prodiges sous les yeux des masses populaires. — Mais les autres circonstances qui accompagnèrent cette guérison sont bien plus extraordinaires encore. Après avoir isolé le sourd-muet, il lui mit les doigts dans les oreilles, c’est-à-dire qu’il mit l’index de sa main droite dans l’oreille gauche, l’index de sa main gauche dans l’oreille droite ; puis, il lui toucha la langue avec sa salive, c’est-à-dire qu’ayant humecté son doigt avec un peu de salive, il en toucha la langue de l’infirme. C’étaient là évidemment des gestes symboliques. « Et parce que les sourds semblaient avoir les oreilles bouchées par quelque chose, il mit son doigt dans les oreilles d’un sourd, comme s’il voulait percer des oreilles fermées et obstruées. Et parce que ceux qui sont muets semblent avoir la langue liée et asséchée, ou collée au palais, et que c’est pour cela qu’ils ne peuvent parler, comme le dit le Prophète : ma langue adhère à mon gosier (Ps. 21,15)…il envoie de la salive dans la bouche du muet, comme pour humecter sa langue » [349]. C’est sur le sens de l’ouïe que le Sauveur agit en premier lieu, car la surdité était, comme dans tous les cas semblables, le mal principal. L’infirme ne parlait indistinctement que parce qu’il n’entendait pas. Mais pourquoi Jésus fait-il tant de cérémonies, au lieu d’opérer la guérison par une simple parole, ainsi que cela avait lieu la plupart du temps ? C’est son secret. Nous pouvons néanmoins dire encore avec le sage Maldonat, auquel nous aimons à faire des emprunts : « Il semble que le Christ n’a pas toujours voulu déclarer de la même façon sa divinité et sa puissance, parce qu’il jugeait que cela ne convenait pas toujours, même si la raison nous en échappe. Il lui arrive parfois, par une seule parole, de chasser les démons, de ressusciter des morts, en montrant qu’il est Dieu. Mais, en d’autres occasions, c’est avec le toucher, la salive ou de la boue qu’il guérit des malades, adaptant sa puissance à la façon d’agir des causes naturelles, aux sens et à la coutume ».
Catéchisme de l'Église catholique
Signes assumés par le Christ. Dans sa prédication, le Seigneur Jésus se sert souvent des signes de la création pour faire connaître les mystères du Royaume de Dieu (cf. Lc 8, 10). Il accomplit ses guérisons ou souligne sa prédication avec des signes matériels ou des gestes symboliques (cf. Jn 9, 6 ; Mc 7, 33-35 ; 8, 22-25). Il donne un sens nouveau aux faits et aux signes de l’Ancienne Alliance, surtout à l’Exode et à la Pâque (cf. Lc 9, 31 ; 22, 7-20), car il est lui-même le sens de tous ces signes.
Pape Francois
36. Lorsqu’Il guérit une personne, Il préfère s’en approcher : Jésus « étendit la main et le toucha » ( Mt 8, 3). « Il lui toucha la main » ( Mt 8,15). « Il leur toucha les yeux » ( Mt 9, 29). Il s’arrête même pour guérir des malades avec sa propre salive (cf. Mc 7, 33), comme une mère, afin qu’ils ne le sentent pas étranger à leur vie. « Le Seigneur connaît la belle science des caresses. La tendresse de Dieu ne nous aime pas avec des mots. Il s’approche de nous et, proche de nous, Il nous donne son amour avec toute la tendresse possible ».