Marc 7, 9
Il leur disait encore : « Vous rejetez bel et bien le commandement de Dieu pour établir votre tradition.
Il leur disait encore : « Vous rejetez bel et bien le commandement de Dieu pour établir votre tradition.
Ajouta-t-il (dans le texte latin : et il leur disait). S. Marc emploie volontiers
cette petite formule de transition pour marquer des pauses dans les discours de Jésus. Elle équivaut à nos
alinéas de l’Occident. — Vous savez fort bien… anéantir le commandement… Le Sauveur répète pour la
troisième fois la même pensée. Cf. les vv. 7 et 8. Ici il y a gradation ascendante : maintenant en effet il ne
s’agit plus d’une simple négligence des commandements divins, mais de leur violation absolue. L’adverbe
καλῶς (bien, convenablement), que Jésus prononce pour la seconde fois dans l’intervalle de quelques lignes
(cf. v. 6), est pris dans un sens ironique. Comparez 2Co 11, 4. — Pour observer votre tradition. Les
commentateurs hérétiques se sont parfois appuyés sur ce passage pour attaquer les définitions de l’Église
catholique relatives à la tradition, et pour prétendre que la Bible doit être notre seule règle de foi. Mais ils ont
fait par là-même un grossier contre-sens. En effet, 1° Jésus ne parle pas ici de la tradition en général, ni de la
tradition en tant qu’elle remonte à Dieu, mais de traditions abusives, inventées par les hommes. 2° Il ne parle
pas de traditions concernant le dogme et la morale, ou du moins s’y rattachant, mais de coutumes purement
disciplinaires, qui sont opposées à la morale. 3° La tradition, telle que l’entend l’Église romaine, n’est autre
chose que la parole divine développée, expliquée. Du reste, nous mettons nos adversaires au défi de citer une
seule de nos traditions catholiques qui soit opposée le moins du monde à la parole de Dieu.