Marc 8, 15
Or Jésus leur faisait cette recommandation : « Attention ! Prenez garde au levain des pharisiens et au levain d’Hérode ! »
Or Jésus leur faisait cette recommandation : « Attention ! Prenez garde au levain des pharisiens et au levain d’Hérode ! »
Tandis que la barque flottait sur les eaux du lac, Jésus fit une grave
recommandation à ses disciples. Gardez-vous avec soin du levain des pharisiens et du levain d’Hérode. Par
cette expression figurée, il désignait, ajoute S. Matthieu, Matth. 16, 12, la doctrine et les idées perverses des
sectaires. En effet, « Le levain a une puissance telle que, s’il est mêlé à la farine, ce qui paraissait petit
grossit rapidement, et communique sa saveur à l’ensemble. Il en est ainsi de la doctrine hérétique. Si elle te
lance sur la poitrine la moindre étincelle, une grande flamme se développe rapidement, et prend possession
de tout l’homme ». À ce commentaire vigoureusement tracé, on reconnaît le grand saint Jérôme [369]. Voyez
l’Évangile selon S. Matthieu, Matth. 16, 6. C’est à cause de ces qualités pénétrantes et envahissantes du
levain que les hommes doivent, surtout lorsqu’il s’agit du domaine moral, veiller avec le plus grand soin sur
son action, il faut voir d’abord, puis prendre garde, dit le texte grec sans employer la conjonction et, ce qui
rend la pensée plus rapide. Les Juifs, quand ils faisaient disparaître le levain de leurs maisons la veille de la
Pâque, devaient prendre les précautions les plus minutieuses pour n’en pas laisser une seule parcelle [370] :
c’est avec un zèle semblable que les Apôtres devaient repousser loin d’eux le levain pharisaïque ou hérodien.
Notons ici une nouvelle nuance dans les récits évangéliques. « Matthieu dit : le levain des Pharisiens et des
Sadducéens. Marc : des Pharisiens et des Hérodiens. Mais Luc : des Pharisiens seulement. Les trois
évangélistes ont nommé les Pharisiens, comme étant les plus importants. Matthieu et Marc ont différé sur
ceux qui sont secondaires. Mais Marc a eu raison de nommer les Hérodiens, que Matthieu avait gardés pour
la fin de son récit » [371]. Peut-être serait-il plus exact de dire que, les principes d’Hérode et ceux de la secte
Sadducéenne étant à peu près les mêmes, les expressions « ferment des Hérodiens » et « ferment des
Sadducéens » ne différaient guère l’une de l’autre [372].