Marc 8, 24

Levant les yeux, l’homme disait : « J’aperçois les gens : ils ressemblent à des arbres que je vois marcher. »

Levant les yeux, l’homme disait : « J’aperçois les gens : ils ressemblent à des arbres que je vois marcher. »
Louis-Claude Fillion
Regardant (en haut) : geste bien naturel dans la circonstance. L’aveugle lève la tête et les yeux afin d’expérimenter s’il pourrait voir quelque chose. — Ses paroles sont plus naturelles encore : Je vois les hommes marcher, semblables à des arbres ! Il voyait, mais imparfaitement. À ses yeux encore à demi voilés, les figures qui s’agitaient alentour apparaissaient vagues et confuses. Elles ressemblaient à des arbres quant à la taille ; mais leur mouvement lui montrait que c’étaient des hommes. « Ceux dont la vue est encore obscure distinguent quelques formes de corps qui se détachent sur les ombres, mais ils ne peuvent pas saisir les contours : c’est ainsi que, pendant la nuit ou dans le lointain, les arbres apparaissent indéterminés, en sorte que l’on ne sait pas si c’est un arbre ou un homme ». V. Bède. Il suit de cette comparaison, selon la juste remarque de F. Luc, que cet homme n’avait pas toujours été frappé de cécité : autrement, il lui aurait été bien difficile de tenir un pareil langage, et d’établir aussitôt un rapprochement entre des formes qui lui eussent été jusqu’alors inconnues. — Au lieu de la leçon de la Vulgate, Tischendorf et d’autres critiques adoptent une variante que soutiennent d’importants manuscrits, littéralement : je vois les hommes, car je vois comme des arbres qui marchent.