Marc 8, 27

Jésus s’en alla, ainsi que ses disciples, vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui suis-je ? »

Jésus s’en alla, ainsi que ses disciples, vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui suis-je ? »
Louis-Claude Fillion
Jésus s’en alla. Il sortit de Bethsaïda, v. 12, pour aller plus au Nord en remontant le cours du Jourdain. Après avoir traversé une contrée qui s’est toujours fait remarquer par son aspect calme et solitaire, il arriva sur le territoire et auprès des villages qui dépendaient de la riche Césarée [377]. Cette ville, alors surnommée « de Philippe » en l’honneur du tétrarque, fils d’Hérode-le-Grand et frère d’Antipas, qui l’avait embellie, a mérité, par sa situation ravissante, qu’un illustre voyageur contemporain l’appelât le Tivoli syrien [378]. « Et de fait, écrit un autre voyageur, dans les rochers, les cavernes, les cascades, la beauté naturelle du paysage, il y a vraiment de quoi rappeler le Tibur romain. Derrière le village, en face d’une large grotte creusée par la nature, une rivière s’élance du sein de la terre : c’est la source supérieure du Jourdain. Des inscriptions et des niches sculptées dans le rocher parlent des antiques hommages rendus en ces lieux à Baal et à Pan » [379]. Sur ce terrain qui appartint longtemps aux faux dieux, Jésus fera proclamer sa divinité par les siens. — Il interrogeait ses disciples en chemin. « En chemin » est un trait propre à S. Marc. La scène grandiose qui va suivre ne se passa donc point pendant une halte, mais tandis que le Sauveur s’avançait avec les Douze sur la route de Césarée. — Qui dit-on que je suis ? Il y a plus d’emphase dans la question telle que l’a conservée S. Matthieu, Matth. 16, 13 ; « Que disent les hommes qu’est le Fils de l’homme ? ». S. Luc, Luc 9, 18, écrit, à peu près comme notre Évangéliste : « Les foules, qui disent-elles que je suis ? ». Jamais encore Jésus n’avait demandé aux Apôtres d’une façon si catégorique et si solennelle ce qu’on pensait de sa personne.