Marc 8, 31
Il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite.
Il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite.
Et il commença à leur déclarer. Les deux verbes semblent
avoir été choisis à dessein par l’Évangéliste. D’une part en effet Jésus « commençait » vraiment à parler aux
siens de sa Passion et de sa mort, en ce sens que c’était la première nouvelle claire et officielle qu’il leur en
donnait ; de l’autre, « l’enseignement » qu’il va leur fournir sur ce point sera complet. Il retracera dans les
termes les plus précis : 1° la nécessité ou était le Christ de souffrir et de mourir pour le salut des hommes : il
fallait, nécessité inhérente à son rôle tel qu’il avait été prédit depuis longtemps par les Prophètes ; 2° le
tableau général de la Passion : que le Fils de l’homme souffrît beaucoup ; 3° le tableau détaillé de cette même
Passion, et en particulier deux scènes spéciales : a) les outrages, qu’il fût rejeté que Jésus recevra du
Sanhédrin juif, nettement désigné par ses trois chambres, les anciens, la chambre des notables, la chambre
des princes des prêtres, les scribes, la chambre des Docteurs ; b) la douloureuse Consommation de ce drame
inique, qu’il fût mis à mort ; 4° l’issue glorieuse de la Passion : qu’il ressuscitât après trois jours (plus
clairement, d’après S. Matthieu, « le troisième jour » ; S. Marc emploie une locution familière aux Hébreux
[387]. Voila le vrai Christ des Prophètes, cf. Es 8, mis en contraste avec la fausse représentation que s’en faisait le vulgaire, que s’en faisaient même les Apôtres, comme le montrera l’incident qui va suivre.
De par son union à la Sagesse divine en la personne du Verbe incarné, la connaissance humaine du Christ jouissait en plénitude de la science des desseins éternels qu’il était venu révéler (cf. Mc 8, 31 ; 9, 31 ; 10, 33-34 ; 14, 18-20. 26-30). Ce qu’il reconnaît ignorer dans ce domaine (cf. Mc 13, 32), il déclare ailleurs n’avoir pas mission de le révéler (cf. Ac 1, 7).
" Or, comme approchait le temps où il devait être emporté de ce monde, Jésus prit résolument le chemin de Jérusalem " (Lc 9, 51 ; cf. Jn 13, 1). Par cette décision, il signifiait qu’il montait à Jérusalem prêt à mourir. A trois reprises il avait annoncé sa passion et sa Résurrection (cf. Mc 8, 31-33 ; 9, 31-32 ; 10, 32-34). En se dirigeant vers Jérusalem, il dit : " Il ne convient pas qu’un prophète périsse hors de Jérusalem " (Lc 13, 33).
L’Église reste fidèle à " l’interprétation de toutes les Écritures " donnée par Jésus lui-même avant comme après sa Pâque : " Ne fallait-il pas que le Messie endurât ces souffrances pour entrer dans sa gloire ? " (Lc 24, 26-27. 44-45). Les souffrances de Jésus ont pris leur forme historique concrète du fait qu’il a été " rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes " (Mc 8, 31) qui l’ont " livré aux païens pour être bafoué, flagellé et mis en croix " (Mt 20, 19).
Quant au Fils, il opère sa propre Résurrection en vertu de sa puissance divine. Jésus annonce que le Fils de l’homme devra beaucoup souffrir, mourir, et ensuite ressusciter (sens actif du mot) (cf. Mc 8, 31 ; 9, 9-31 ; 10, 34). Ailleurs, il affirme explicitement : " Je donne ma vie pour la reprendre. (...) J’ai pouvoir de la donner et pouvoir de la reprendre " (Jn 10, 17-18). " Nous croyons (...) que Jésus est mort, puis est ressuscité " (1 Th 4, 14).