Marc 8, 32
Jésus disait cette parole ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches.
Jésus disait cette parole ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches.
Et il parlait de ces choses ouvertement. Ouvertement, sans réticence et sans mystère :
allusion aux indications énigmatiques et obscures que Jésus avait autrefois données sur sa Passion.
Cf. Jean 2, 19 ; 3, 12-16 ; 4, 47-51 ; Matth. 9, 15. Dans le grec, littéralement : il disait ces paroles
ouvertement. Ce détail est émis par les deux autres Synoptiques. — Pierre, le tirant à part. S. Matthieu
emploie la même expression, qui signifie : prendre quelqu’un par la main ou par les vêtements pour
l’entretenir en particulier. — Se mit à le reprendre. Saint Pierre ne peut supporter l’idée qu’un sort si
humiliant, si funeste, soit réservé à son Maître. Ne consultant que son bon cœur et sa vivacité naturelle
(« Pierre, toujours bouillant de zèle, est le seul parmi tous les disciples qui ose ici discuter avec son maître »,
S. Jean Chrysostome), il ose réprimander le Sauveur au sujet des choses qu’il venait de leur prédire : « A
Dieu ne plaise, Seigneur ; cela ne vous arrivera pas ! » Matth. 16, 22. Qu’était devenue sa noble foi de
tout-à-l’heure ? Mais, disent les anciens interprètes, son amour ardent l’excuse jusqu’à un certain point : « Il
s’adresse par ces paroles à l’affection et au désir de l’amant ». V. Bède. Au reste, jusqu’alors « Il n’avait pas
reçu la révélation de la passion du Seigneur. Car il avait appris que le Christ est le Fils de Dieu, mais pas
encore ce qu’était le mystère de la croix et de la résurrection » [388]. Voilà pourquoi « ce même Pierre qui
avait si bien reconnu la vérité en confessant la grandeur du Sauveur du monde, ne la peut plus souffrir dans
ce qu’il déclare de sa bassesse » [389].