Marc 9, 41

Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.

Et celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.
Louis-Claude Fillion
Jésus vient de promettre les plus magnifiques récompenses, vv. 36 et 40, à quiconque témoignerait de la bienveillance aux petits enfants de son royaume ; par contraste, il menace maintenant des châtiments les plus terribles tous ceux qui les porteraient au mal. — Scandalisait. Le verbe grec σκανδαλὶζω, sur lequel a été calquée l’expression latine correspondante « scandalizo », est tout à fait inconnu des classiques. Les traducteurs grecs de l’Ancien Testament ne l’ont que très rarement employé : on le trouve donc surtout dans les écrits du Nouveau Testament, d’où il a passé dans le langage chrétien. Sa racine probable est σκάζω, « chanceler, être peu solide ». Il désigne tout ce qui peut être pour une âme une occasion de chute et de ruine spirituelle [412]. — Un de ces petits qui croient en moi. Mots emphatiques, qui portent l’idée principale. Ces « tout petits » croient en Jésus : la foi qu’ils ont en Lui les grandit, leur communique une valeur inappréciable, parce qu’elle établit entre eux et Lui la communion la plus intime. Les scandaliser est donc un crime énorme, qui sera sévèrement châtié. — Qu’on lui mît autour du cou une de ces meules. Sur ce supplice voyez l’Évangile selon S. Matthieu, Matth. 18, 6. La Vulgate a lu « meule à âne » (Cf. « avec l’ânesse qui tourne des meules de pierre ponce » [413]) ; mais la vraie leçon du texte grec de S. Marc paraît avoir été « meule, pierre de moulin ». — « Nous ne lisons jamais que le Christ, quand il réprouvait d’autres péchés, ait employé, pour corser et étoffer son discours, des formules aussi véhémentes et terribles, des sentences aussi drastiques que dans ce passage, quand il chercha à démontrer la gravité de ceux qui pèchent en scandalisant autrui » [414].