Marc 9, 48
là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas.
là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas.
Est-ce que tu ne frémis pas, mon ami, en entendant Dieu te dire chaque jour par toute l'Écriture divine: Aucune parole mauvaise ne doit sortir de votre bouche (Ep 4,29). Amen, je vous le dis, vous rendrez compte d'une seule parole creuse (cf. Mt 12,36), et: Vous recevrez une récompense pour avoir donné de l'eau fraîche (cf. Mc 9,41).
Ne vous trompez pas, mes frères, Dieu aime les hommes, il est miséricordieux et compatissant, j'en témoigne et je le confesse: et c'est par sa compassion que j'ai l'assurance d'être sauvé. Sa chez cependant que ceux qui ne se repentent pas et ne gardent pas ses commandements avec une exactitude parfaite et avec beaucoup de crainte, ne profiteront nullement de cette compassion. Dieu leur infligera une punition plus sévère qu'aux nations impies et non baptisées.
Ne vous y trompez pas, mes frères, aucun péché ne doit vous paraître petit, et aucun ne doit être pris par nous à la légère, sous prétexte qu'il ne cause pas un dommage si considérable à nos âmes. Car les serviteurs fidèles ne font pas la différence entre un petit péché et un grand: n'auraient-ils péché que par un regard, une pensée ou une parole, qu'ils seraient dans un état semblable à ceux qui ont déchu de l'amour de Dieu, et je suis convaincu que cela est vrai. Quelqu'un a-t-il formé la plus petite pensée contraire à la volonté de Dieu? S'il ne s'en repent aussitôt, s'il ne repousse pas l'assaut de son imagination, mais accueille cette pensée et la conserve en soi, cela lui est compté comme un péché; même s'il ne sait pas que cette pensée est mauvaise, il lui en est tenu compte.
Nous devons donc être très vigilants et zélés; il nous faut beaucoup scruter les Écritures. En effet, le Seigneur nous a fait voir l'avantage que celles-ci nous procurent quand il a déclaré: Scrutez les Écritures (Jn 5,39).
Scrutez-les et retenez avec beaucoup d'exactitude et de foi tout ce qu'elles disent. Ainsi, connaissant exactement la volonté de Dieu par les divines Écritures, vous serez capables de distinguer, sans vous tromper, le bien du mal, au lieu de prêter l'oreille à n'importe quel esprit et d'être emportés par des pensées funestes.
Soyez certains, mes frères, que rien n'est aussi favorable à notre salut que l'observance des divins préceptes du Seigneur. Nous aurons toutefois à verser beaucoup d e larmes, il nous faudra beaucoup de crainte, de patience et de persévérance dans la prière, pour que nous soit révélé le sens d'un seul mot du Maître, pour que nous connaissions le grand mystère caché dans les moindres paroles, et que nous exposions nos vies, jusqu'à la mort, pour un seul détail des commandements de Dieu.
Car la parole de Dieu est comme une épée à deux tranchants qui sépare et écarte l'âme de toute convoitise et de toute sensation corporelle. Plus que cela, elle devient aussi comme un feu brûlant lorsqu'elle ranime l'ardeur de notre âme, lorsqu'elle nous fait mépriser toutes les tristesses de la vie et considérer comme une joie toute épreuve qui survient, lorsqu'elle nous fait désirer et embrasser la mort redoutable aux autres hommes, en nous faisant voir en elle la vraie vie et le moyen d'y parvenir.
Ne vous trompez pas, mes frères, Dieu aime les hommes, il est miséricordieux et compatissant, j'en témoigne et je le confesse: et c'est par sa compassion que j'ai l'assurance d'être sauvé. Sa chez cependant que ceux qui ne se repentent pas et ne gardent pas ses commandements avec une exactitude parfaite et avec beaucoup de crainte, ne profiteront nullement de cette compassion. Dieu leur infligera une punition plus sévère qu'aux nations impies et non baptisées.
Ne vous y trompez pas, mes frères, aucun péché ne doit vous paraître petit, et aucun ne doit être pris par nous à la légère, sous prétexte qu'il ne cause pas un dommage si considérable à nos âmes. Car les serviteurs fidèles ne font pas la différence entre un petit péché et un grand: n'auraient-ils péché que par un regard, une pensée ou une parole, qu'ils seraient dans un état semblable à ceux qui ont déchu de l'amour de Dieu, et je suis convaincu que cela est vrai. Quelqu'un a-t-il formé la plus petite pensée contraire à la volonté de Dieu? S'il ne s'en repent aussitôt, s'il ne repousse pas l'assaut de son imagination, mais accueille cette pensée et la conserve en soi, cela lui est compté comme un péché; même s'il ne sait pas que cette pensée est mauvaise, il lui en est tenu compte.
Nous devons donc être très vigilants et zélés; il nous faut beaucoup scruter les Écritures. En effet, le Seigneur nous a fait voir l'avantage que celles-ci nous procurent quand il a déclaré: Scrutez les Écritures (Jn 5,39).
Scrutez-les et retenez avec beaucoup d'exactitude et de foi tout ce qu'elles disent. Ainsi, connaissant exactement la volonté de Dieu par les divines Écritures, vous serez capables de distinguer, sans vous tromper, le bien du mal, au lieu de prêter l'oreille à n'importe quel esprit et d'être emportés par des pensées funestes.
Soyez certains, mes frères, que rien n'est aussi favorable à notre salut que l'observance des divins préceptes du Seigneur. Nous aurons toutefois à verser beaucoup d e larmes, il nous faudra beaucoup de crainte, de patience et de persévérance dans la prière, pour que nous soit révélé le sens d'un seul mot du Maître, pour que nous connaissions le grand mystère caché dans les moindres paroles, et que nous exposions nos vies, jusqu'à la mort, pour un seul détail des commandements de Dieu.
Car la parole de Dieu est comme une épée à deux tranchants qui sépare et écarte l'âme de toute convoitise et de toute sensation corporelle. Plus que cela, elle devient aussi comme un feu brûlant lorsqu'elle ranime l'ardeur de notre âme, lorsqu'elle nous fait mépriser toutes les tristesses de la vie et considérer comme une joie toute épreuve qui survient, lorsqu'elle nous fait désirer et embrasser la mort redoutable aux autres hommes, en nous faisant voir en elle la vraie vie et le moyen d'y parvenir.
Ce verset et le suivant, qui appartiennent en propre à S. Marc, sont difficiles parmi les difficiles.
« L’obscurité de ce passage engendre une grande diversité d’interprétations… L’obscurité porte sur deux
choses : en quelle circonstance et dans quel sens ces paroles ont-elles été dites par le Christ », Maldonat.
Examinons successivement ces deux points. — 1° La liaison des pensées. On a nié parfois l’existence d’un
enchaînement réel entre ces deux versets et les précédents. La tradition, oubliant les circonstances auxquelles
se rapportait cette parole de Jésus, l’aurait placée au premier endroit venu ; ou du moins la transition
n’existerait que dans l’esprit du rédacteur [419]. Nous rejetons bien loin de nous ces procédés rationalistes et
nous affirmons que ni la tradition ni le rédacteur ne se sont trompés en cet endroit. Il y a une liaison entre les
idées, puisqu’il y a un car au commencement du v. 48. Jésus veut donc confirmer la doctrine si importante, mais d’une observance si pénible, qu’il a prêchée en dernier lieu, vv. 42-47. Il se propose d’expliquer
pourquoi un chrétien doit se séparer courageusement de tout objet capable de le porter au mal, plutôt que de
s’exposer aux supplices de l’enfer. — 2° Le sens. Chaque mot a besoin d’être interprété à part. Tous est une
expression assez vague. Pour la déterminer, on a restreint parfois son application aux personnes désignées
par « leur » dans les vv. 43, 45 et 47, c’est-à-dire aux damnés [420]. Selon d’autres, elle indiquerait au moins
tous les chrétiens [421]. La plupart des exégètes laissent à « tous » sa signification la plus générale, la plus
absolue : Chacun sans exception, tous les hommes. Nous préférons la première de ces interprétations. — Par
le feu. De quel feu s’agit-il ? Du feu de l’enfer, dont Jésus a récemment parlé ? ou d’un feu métaphorique,
qui symboliserait la mortification, le retranchement spirituel ? Du feu de l’enfer, croyons-nous, puisque tel a
été le sens du mot « feu » dans tout le passage qui précède, et que rien ne nécessite un changement. — Salés.
On a souvent fait ressortir les propriétés communes du sel et du feu. « Le sel est le plus puissant conservateur
des corps. Pendant des siècles, il les préserve de la corruption », disait déjà Pline l’Ancien [422]. Le sel
pénètre à travers les corps comme une flamme subtile ; le feu mord à la façon du sel. Néanmoins les effets
produits par ces deux agents diffèrent notablement, car le feu dévore et détruit, tandis que le sel fixe et
conserve. Mais c’est précisément sur cette seconde idée que le Sauveur voulait appuyer ici. Il venait de
mentionner les flammes éternelles qui tortureront les damnés dans l’enfer ; il explique en passant comment
ces malheureux brûleront toujours, sans être consumés. Le feu infernal aura pour eux la nature du sel et les
rendra incorruptibles. « Il sera salé par le feu, c’est-à-dire, il sera brûlé et torturé par le feu, mais en même
temps conservé sans corruption » [423]. Nous ne pensons pas que le verbe « saler » ait en cet endroit le sens
de « purifier », que lui attribuent divers exégètes. — Comme toute victime… Tout ce second hémistiche est
omis par les manuscrits B, L, Δ, Sinaït, et quelques minuscules ; mais son authenticité n’est pas douteuse, car
elle a d’innombrables témoins pour garants. Comme (en latin : « et ») correspondrait-elle à une comparaison
ou à une simple liaison ? Dans le premier cas, il y aurait un rapport de dépendance entre la seconde et la
première moitié de notre verset, sous forme de comparaison ; dans l’autre hypothèse, les deux hémistiches
seraient simplement coordonnés l’un à l’autre, et Jésus énoncerait une nouvelle pensée par manière de
contraste. Bien que le premier sentiment soit adopté par des exégètes de renom (Maldonat par exemple),
nous aurions de la peine à le suivre, car il nous parait inconciliable avec l’emploi du futur dans le texte latin
(« sera salée »). La comparaison, pour être exacte, exigerait que le verbe fût au présent. Il est certain du
moins que, dans les derniers mots du v. 48, Jésus-Christ fait allusion à une antique ordonnance relative aux
sacrifices lévitiques. « Tout ce que tu offriras en fait de sacrifice, tu l’assaisonneras avec du sel. Tu
n’enlèveras pas de ton sacrifice le sel de l’alliance de ton Dieu. Pour toute oblation tu offriras du sel ». Lv 2,
13 ; cf. Ez 43, 24. Sans les quelques pincées de sel qui leur servaient pour ainsi dire de condiment, les
sacrifices, quels qu’ils fussent, auraient donc été insupportables à Jéhova : grâce à elles, ils lui devenaient
agréables. De là, pour l’expression « sera salé par le sel », le sens métaphorique de « trouver grâce auprès de
Dieu ». Quant aux victimes dont Jésus veut parler ici, et au sujet desquelles il affirme qu’elles seront salées
avec du sel, par opposition aux malheureux damnés qui seront salés dans le feu, ce sont, d’après le contexte,
les chrétiens généreux qui n’hésitent pas à faire les rudes sacrifices recommandés plus haut, vv. 42, 44 et 46.
La sentence énigmatique du Sauveur reviendrait donc aux deux phrases suivantes : « Chacun des damnés
sera salé par son propre feu, au point de ne pas pouvoir être consumé. Mais celui qui est pour Dieu une vraie
victime, sera assaisonné par le sel de la grâce, lequel lui donnera l’incorruptibilité de la gloire ». Lightfoot.
Voir dans le commentaire de M. Schegg une brillante défense de cette interprétation [424]. D’après une autre
explication, qui a été fréquemment adoptée, voici quel serait le sens général de ce verset : Pour l’humanité
coupable et dégénérée il est une loi que chacun de ses membres doit subir : il faut qu’ils passent tous par le
feu. Mais mieux vaut passer par le feu du sacrifice volontaire que par les flammes éternelles de l’enfer.
Fritzsche et Meyer citent une longue nomenclature d’autres opinions plus ou moins acceptables.