Marc 9, 5
Pierre alors prend la parole et dit à Jésus : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
Pierre alors prend la parole et dit à Jésus : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »
Il ne savait pas…
S. Marc relève, de concert avec S. Luc, ce trait intéressant. Saint Pierre oubliait qu’il n’est pas possible de
prolonger ici-bas de tels moments d’une manière perpétuelle, que cette vie doit être consacrée à la lutte et
non aux saintes délices. Son extase l’avait transporté dans des régions sublimes où il ne songeait plus aux
conditions de l’existence présente. « Car, ayant une constitution spirituelle, surtout quand il contemple la
gloire de Dieu… l’homme doit se séparer des sens, c’est-à-dire être ombragé par la vertu divine » [401]. —
L’effroi les ayant saisis. Ce second détail est propre à notre Évangéliste. C’est un fait d’une grande vérité
psychologique, quoique, de prime-abord, il semble contredit par ce qui précède. Mais le paradoxe n’est
qu’apparent. Une joie surnaturelle et une frayeur religieuse se concilient fort bien ensemble. Saint Pierre et
ses deux compagnons, quoique si heureux sur la sainte montagne, pouvaient être en même temps en proie à
un sentiment de vif effroi en face du divin qui les enveloppait. C’étaient tout à la fois le bonheur et la crainte
qui les avaient mis hors d’eux-mêmes. Le verbe grec signifie « être épouvanté » et est d’une grande énergie.