Matthieu 1, 25
mais il ne s’unit pas à elle, jusqu’à ce qu’elle enfante un fils, auquel il donna le nom de Jésus.
mais il ne s’unit pas à elle, jusqu’à ce qu’elle enfante un fils, auquel il donna le nom de Jésus.
Théodote d'Ancyre
Le Seigneur de tous est venu sous la forme de l'esclave, revêtu de pauvreté, comme un chasseur qui ne veut pas effaroucher son gibier. Il choisit pour naître un village obscur dans une région inconnue. Il naît d'une vierge qui est pauvre et il adopte tout ce qui est pauvre, afin de partir sans bruit à la chasse du salut de l'homme. Car s'il était né dans la gloire et les richesses, les incroyants diraient assurément que le monde a été transformé par ses largesses. S'il avait choisi pour naître la grande ville de Rome, ils attribueraient à la puissance de ses concitoyens les changements de l'univers. S'il avait été fils d'empereur, on aurait expliqué ses bienfaits par sa puissance. S'il avait été fils d'un sénateur, on aurait attribué à ses lois les progrès réalisés.
Or, qu'a-t-il fait? Uniquement des actions pauvres et banales, tout ce qui était modeste et ignoré du plus grand nombre, afin que le monde sache que la divinité seule a réorganisé le monde. C'est pour cela qu'il a choisi une mère pauvre, et une patrie plus pauvre encore. Il n'avait aucune ressource, et cette indigence nous est signalée par la crèche. Car, puisqu'on n'avait pas de lit pour coucher le Seigneur, on le mit dans une mangeoire et ce manque du nécessaire devint une glorieuse annonce prophétique. Car il est déposé dans une mangeoire pour annoncer qu'il sera la nourriture de ceux qui ne savent pas parler élégamment. Le Verbe de Dieu attirait à lui les riches et les pauvres, les hommes éloquents et ceux qui s'expriment avec difficulté, puisqu'il vit dans la pauvreté, lui qui couche dans une mangeoire. Voilà comment l'indigence devient une prophétie, comment la pauvreté de celui qui pour nous s'est fait chair (Jn 1,14) a montré à tous combien il est accessible.
Car personne n'a manqué de confiance pour avoir été intimidé par les richesses inouïes du Christ; personne n'a été empêché de l'aborder par la hauteur de son pouvoir. Il est apparu banal et pauvre, lui qui s'est offert à tous pour leur salut. Car dans la crèche, c'est le Verbe de Dieu qui se présente au moyen du corps, afin que l'ignorant aussi bien que l'intellectuel puisse accéder à cet aliment qui nous sauve. Et c'est peut-être cela aussi que le prophète proclamait à l'avance quand il disait, en dévoilant le mystère de cette crèche: Le boeuf connaît son propriétaire, et l'âne la crèche de son maître. Israël ne me connaît pas, mon peuple ne comprend pas (Is 1,3).
Il s'est fait pauvre à notre profit, lui qui était riche en raison de sa divinité, afin de rendre le salut facilement accessible à tous. C'est ce que voulait dire saint Paul: Lui qui était riche, il est devenu pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riche par sa pauvreté (2Co 8,9). Et qui donc était ce riche? Et de quoi était-il riche, et comment celui-là est-il devenu pauvre à cause de nous? Dites-le-moi: qui donc, quand il était riche, est devenu pauvre de ma pauvreté? C'est Dieu, dit saint Paul, qui était riche par sa création. Donc Dieu même s'est fait pauvre, adoptant la pauvreté de celui qui devenait visible. Car lui-même est riche de sa divinité, et en même temps s'est fait pauvre pour nous.
Or, qu'a-t-il fait? Uniquement des actions pauvres et banales, tout ce qui était modeste et ignoré du plus grand nombre, afin que le monde sache que la divinité seule a réorganisé le monde. C'est pour cela qu'il a choisi une mère pauvre, et une patrie plus pauvre encore. Il n'avait aucune ressource, et cette indigence nous est signalée par la crèche. Car, puisqu'on n'avait pas de lit pour coucher le Seigneur, on le mit dans une mangeoire et ce manque du nécessaire devint une glorieuse annonce prophétique. Car il est déposé dans une mangeoire pour annoncer qu'il sera la nourriture de ceux qui ne savent pas parler élégamment. Le Verbe de Dieu attirait à lui les riches et les pauvres, les hommes éloquents et ceux qui s'expriment avec difficulté, puisqu'il vit dans la pauvreté, lui qui couche dans une mangeoire. Voilà comment l'indigence devient une prophétie, comment la pauvreté de celui qui pour nous s'est fait chair (Jn 1,14) a montré à tous combien il est accessible.
Car personne n'a manqué de confiance pour avoir été intimidé par les richesses inouïes du Christ; personne n'a été empêché de l'aborder par la hauteur de son pouvoir. Il est apparu banal et pauvre, lui qui s'est offert à tous pour leur salut. Car dans la crèche, c'est le Verbe de Dieu qui se présente au moyen du corps, afin que l'ignorant aussi bien que l'intellectuel puisse accéder à cet aliment qui nous sauve. Et c'est peut-être cela aussi que le prophète proclamait à l'avance quand il disait, en dévoilant le mystère de cette crèche: Le boeuf connaît son propriétaire, et l'âne la crèche de son maître. Israël ne me connaît pas, mon peuple ne comprend pas (Is 1,3).
Il s'est fait pauvre à notre profit, lui qui était riche en raison de sa divinité, afin de rendre le salut facilement accessible à tous. C'est ce que voulait dire saint Paul: Lui qui était riche, il est devenu pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riche par sa pauvreté (2Co 8,9). Et qui donc était ce riche? Et de quoi était-il riche, et comment celui-là est-il devenu pauvre à cause de nous? Dites-le-moi: qui donc, quand il était riche, est devenu pauvre de ma pauvreté? C'est Dieu, dit saint Paul, qui était riche par sa création. Donc Dieu même s'est fait pauvre, adoptant la pauvreté de celui qui devenait visible. Car lui-même est riche de sa divinité, et en même temps s'est fait pauvre pour nous.
158. Et pour que personne ne soupçonne que surviendrait une union charnelle, il ajoute : ET IL NE LA CONNUT PAS. À ce sujet, il faut savoir que le verbe «connaître» s’entend de deux manières dans la Sainte Écriture : parfois, de la connaissance, Jn 14, 7 : Et dès à présent, vous l’avez connu et vous l’avez vu ; parfois, de l’union charnelle, Gn 4, 1 : Adam connut son épouse, Ève, etc., à savoir, charnellement.
159. Mais on objecte que [Matthieu] ne dit pas tout simplement : IL NE LA CONNUT PAS, etc., mais : JUSQU’À CE QU’ELLE ENFANTE SON FILS. Donc, par la suite, il [la] connut. C’est ainsi qu’Elvidius dit : «Bien qu’elle ait enfanté le Christ alors qu’elle était vierge, elle eut toutefois par la suite d’autres fils de Joseph.» Et c’est pourquoi Jérôme dit que parfois «jusqu’à ce que» signifie quelque chose de précis et de déterminé, comme si je dis : «Je ne viendrai pas jusqu’à ce que j’aie mangé», parce que je veux dire qu’après, je viendrai ; parfois, [«jusqu’à ce que»] a un sens illimité et indéterminé, par exemple, 1 Co 15, 23 : Il faut que le Fils règne jusqu’à ce qu’il place tous ses ennemis sous ses pieds. Est-ce qu’il ne régnera pas par la suite ? Bien plus, l’Écriture emploie cette façon de parler parce qu’elle veut écarter ce qui peut être douteux. Il pourrait être douteux qu’il régnait alors qu’il n’avait pas placé ses ennemis sous ses pieds. De même, il pouvait être douteux, alors que la bienheureuse Vierge avait conçu, qu’elle ait été connue par Joseph avant l’enfantement, parce que le premier point ne devait pas être mis en doute, à savoir, la raison pour laquelle les anges chantèrent : Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime, etc., Lc 2, 14. C’est pourquoi telle était l’intention de l’évangéliste. Et la réplique de Jérôme à Elvidius est excellente : «Tu dis, Elvidius, qu’avant elle ne connut pas Joseph, parce qu’il fut averti en songe par un ange. Si donc l’avertissement en songe n’avait concerné que le fait qu’il ne s’est pas uni à Marie, [n’est-ce pas le cas] à bien plus forte raison de la connaissance des anges et de l’adoration des bergers et des mages ?»
160. Mais Chrysostome entend «connaissance» de la perception intellectuelle. Il ne connut pas, à savoir, quelle était la dignité [de Marie] ; mais après qu’elle eut enfanté, il [la] connut. D’autres disent que [la connaissance] s’entend de la connaissance sensible, et leur opinion est ainsi assez probable. En effet, ils disent que Moïse, lorsque le Seigneur lui parla, en eut le visage tellement éclairé, que les fils d’Israël ne pouvaient regarder son visage, 2 Co 3, 7. Ainsi donc, si cela arriva à Moïse du fait de la présence de Dieu, à bien plus forte raison le visage de cette bienheureuse Vierge, qui l’a porté dans son sein, en fut-il tellement éclairé que Joseph ne la reconnut pas. Mais la première interprétation est plus fidèle à la lettre.
161. De plus, Elvidius affirme que la lettre dit : JUSQU’À CE QU’ELLE ENFANTE SON FILS PREMIER-NÉ. «Premier» se dit par rapport aux suivants. Elle en eut donc d’autres. Jérôme répond que c’est l’usage de l’Écriture que soient appelés premiers-nés ceux que d’autres ne précèdent pas : en Ex 13, 12, il est dit que les premiers-nés des Juifs seront offerts au Seigneur. Jérôme demande : «Est-ce qu’il fallait s’attendre à ce qu’ils ne soient pas offerts jusqu’à ce qu’un second naquît ?» Ainsi, sont appelés premiers-nés ceux que d’autres ne précèdent pas. Et c’est ainsi qu’il faut le comprendre ici.
162. Suit le service [rendu par Joseph]. Lc 2, 21 le décrit plus en détail, mais Matthieu l’aborde brièvement. En effet, le Saint-Esprit a ainsi voulu que ce que l’un disait, l’autre le passe sous silence. IL L’APPELA DU NOM DE JÉSUS [1, 25]. Ce nom ne fut pas peu célèbre et désiré chez les anciens, Gn 49, 18 : J’attendrai ton salut, Seigneur ; et Ha 3, 18 : Je me réjouirai donc dans le Seigneur et j’exulterai en mon Jésus.
159. Mais on objecte que [Matthieu] ne dit pas tout simplement : IL NE LA CONNUT PAS, etc., mais : JUSQU’À CE QU’ELLE ENFANTE SON FILS. Donc, par la suite, il [la] connut. C’est ainsi qu’Elvidius dit : «Bien qu’elle ait enfanté le Christ alors qu’elle était vierge, elle eut toutefois par la suite d’autres fils de Joseph.» Et c’est pourquoi Jérôme dit que parfois «jusqu’à ce que» signifie quelque chose de précis et de déterminé, comme si je dis : «Je ne viendrai pas jusqu’à ce que j’aie mangé», parce que je veux dire qu’après, je viendrai ; parfois, [«jusqu’à ce que»] a un sens illimité et indéterminé, par exemple, 1 Co 15, 23 : Il faut que le Fils règne jusqu’à ce qu’il place tous ses ennemis sous ses pieds. Est-ce qu’il ne régnera pas par la suite ? Bien plus, l’Écriture emploie cette façon de parler parce qu’elle veut écarter ce qui peut être douteux. Il pourrait être douteux qu’il régnait alors qu’il n’avait pas placé ses ennemis sous ses pieds. De même, il pouvait être douteux, alors que la bienheureuse Vierge avait conçu, qu’elle ait été connue par Joseph avant l’enfantement, parce que le premier point ne devait pas être mis en doute, à savoir, la raison pour laquelle les anges chantèrent : Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime, etc., Lc 2, 14. C’est pourquoi telle était l’intention de l’évangéliste. Et la réplique de Jérôme à Elvidius est excellente : «Tu dis, Elvidius, qu’avant elle ne connut pas Joseph, parce qu’il fut averti en songe par un ange. Si donc l’avertissement en songe n’avait concerné que le fait qu’il ne s’est pas uni à Marie, [n’est-ce pas le cas] à bien plus forte raison de la connaissance des anges et de l’adoration des bergers et des mages ?»
160. Mais Chrysostome entend «connaissance» de la perception intellectuelle. Il ne connut pas, à savoir, quelle était la dignité [de Marie] ; mais après qu’elle eut enfanté, il [la] connut. D’autres disent que [la connaissance] s’entend de la connaissance sensible, et leur opinion est ainsi assez probable. En effet, ils disent que Moïse, lorsque le Seigneur lui parla, en eut le visage tellement éclairé, que les fils d’Israël ne pouvaient regarder son visage, 2 Co 3, 7. Ainsi donc, si cela arriva à Moïse du fait de la présence de Dieu, à bien plus forte raison le visage de cette bienheureuse Vierge, qui l’a porté dans son sein, en fut-il tellement éclairé que Joseph ne la reconnut pas. Mais la première interprétation est plus fidèle à la lettre.
161. De plus, Elvidius affirme que la lettre dit : JUSQU’À CE QU’ELLE ENFANTE SON FILS PREMIER-NÉ. «Premier» se dit par rapport aux suivants. Elle en eut donc d’autres. Jérôme répond que c’est l’usage de l’Écriture que soient appelés premiers-nés ceux que d’autres ne précèdent pas : en Ex 13, 12, il est dit que les premiers-nés des Juifs seront offerts au Seigneur. Jérôme demande : «Est-ce qu’il fallait s’attendre à ce qu’ils ne soient pas offerts jusqu’à ce qu’un second naquît ?» Ainsi, sont appelés premiers-nés ceux que d’autres ne précèdent pas. Et c’est ainsi qu’il faut le comprendre ici.
162. Suit le service [rendu par Joseph]. Lc 2, 21 le décrit plus en détail, mais Matthieu l’aborde brièvement. En effet, le Saint-Esprit a ainsi voulu que ce que l’un disait, l’autre le passe sous silence. IL L’APPELA DU NOM DE JÉSUS [1, 25]. Ce nom ne fut pas peu célèbre et désiré chez les anciens, Gn 49, 18 : J’attendrai ton salut, Seigneur ; et Ha 3, 18 : Je me réjouirai donc dans le Seigneur et j’exulterai en mon Jésus.
Réveillé. Admirable et prompte obéissance de S. Joseph !
Il reçoit les ordres les plus difficiles, et il s’y soumet ponctuellement, sans hésiter. – Et prit... Cf. v.20. Le
mariage fut donc célébré selon les cérémonies ordinaires des Juifs, que nous aurons plus tard l’occasion de
décrire en détail. Tout le monde connaît les chefs-d’œuvre que cette scène touchante a inspiré aux Raphaël,
aux Poussin, aux Vanloo, aux Pérugin, etc. – Mais, dira-t-on, si le mariage de Marie et de Joseph n’eut lieu
que plusieurs mois après l’Incarnation, au moment où la grossesse de la sainte Vierge commençait à devenir
visible, l’honneur de la Mère et de l’Enfant n’aura-t-il pas été compromis ? Nous ne le croyons pas, et, pour
prouver notre assertion, nous nous appuierons encore sur la nature des fiançailles chez les Juifs. Elles
formaient un véritable contrat, et donnaient aux fiancés un vrai droit de propriété l’un sur l’autre. Assurément
la continence leur était rigoureusement prescrite ; néanmoins, s’il leur naissait un enfant avant leur mariage,
cet enfant était considéré comme légitime devant la loi et l’opinion publique. Joseph, en consentant à épouser
Marie malgré la situation délicate où elle se trouvait, était censé reconnaître l’enfant comme sien et tout était
sauvegardé. – Et il ne l'avait pas connue. L’Esprit saint ne se lasse pas de répéter que Marie était demeurée
Vierge bien qu’elle fût devenue mère ; c’est pour la cinquième fois qu’il nous le dit depuis le v. 16. Mais
qu’arriva-t-il après la naissance de Jésus ? Les expressions latines « donec primogenitus » (jusqu'à ce qu'elle
enfante son premier-né) ne supposent-elles pas que Marie fut encore mère, et cette fois sans conserver son
glorieux privilège ? On connaît la discussion orageuse que souleva sur ce point l’hérétique Helvidius, et la
vigueur avec laquelle S. Jérôme réfuta ses perfides insinuations. Aujourd’hui la question est tout à fait
tranchée. Donec, comme le grec et comme l’hébreu, exprime ce qui s’est fait jusqu’à une certaine époque,
sans mettre le moins du monde l’avenir en question. Les citations à l’appui de cette assertion abondent dans
les écrits de l’Ancien et du Nouveau Testament. Gen. 8, 7. : « et il lâcha le corbeau ; celui-ci fit des allers et
retours, jusqu’à ce que les eaux se soient retirées, laissant la terre à sec » ; s’en suit-il que le corbeau revint
ensuite ? Ps. 109, 1 : « Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que j'aie fait de tes ennemis ton marche-pieds ».
Les ennemis une fois réduits, le Verbe quittera-t-il son poste d’honneur ? Cf. Is. 22, 14, etc. En soi, cette
manière de parler ne prouve ni pour ni contre la virginité subséquente de Marie, dont l’évangéliste n’avait
pas à s’occuper. Il en est de même de “primogenitus”, bien qu’il semble, à première vue, plus difficile de
concilier cette épithète avec la pureté perpétuelle de la sainte Vierge. En effet, S. Matthieu suit ici la coutume
juive, d’après laquelle on appelait premier-né, tout enfant “adaperiens vulvam”, comme parle l’Écriture,
sans s’inquiéter s’il y en aurait d’autres après lui. Cf. Ex. 13, 2 ; Num. 3, 13. “Primogenitus”, comme
“donec”, laisse donc intacte la question de la virginité de Marie après l'accouchement, qui n’est pas
directement traitée dans l’Écriture. Mais on sait que, prenant la tradition pour base, le second concile de
Constantinople et le second de Latran ont solennellement défini que la Mère de Jésus est demeurée Vierge
parfaite, avant l'enfantement, pendant l'enfantement, après l'enfantement. « Qu'une vierge conçoive, qu'une
vierge enfante et demeure vierge, voilà qui, humainement, est inhabituel et inaccoutumé, mais relève de la
Puissance divine », S. Léon le Grand, Sermon en la Nativité. Après avoir concouru en tant que fiancée de
l’Esprit saint à la génération du second, du céleste Adam, comment Marie aurait-elle pu coopérer ensuite à
propager la race du premier Adam ? Et cela est tellement d’accord avec le sens chrétien, qu’on voit
aujourd’hui des écrivains protestants combattre avec une louable énergie en faveur de l’honneur virginal de
la Sainte Vierge. La postérité directe de David, héritière du trône et des promesses, n’alla donc pas au-delà
du Messie ; elle a trouvé en Jésus son couronnement magnifique. – Les “frères de Jésus”, comme nous le
démontrerons plus loin, sont tout autre chose que les enfants de Marie et de Joseph. – Il donna le nom, non
pas immédiatement après la naissance, mais huit jours après, au moment de la circoncision ; Cf. Luc 2, 21.
L’imposition du nom fut faite par S. Joseph, car l’usage réservait ce droit au père.
L’expression premier-né, comme le remarque judicieusement saint Jérôme, n’emporte pas toujours dans l’Ecriture l’idée d’autres enfants qui seraient venus après. Ainsi elle marque simplement ici que Marie n’en avait point eu auparavant. De même, dans la phrase textuelle du grec et de la Vulgate : Il ne la connut point jusqu’à ce qu’elle eut enfanté, la particule jusqu’à ce que ne dit pas non plus que Joseph connut Marie après la naissance du Sauveur. L’Ancien et le Nouveau Testament fournissent une foule d’exemples qui prouvent que les particules jusqu’à ce que, avant que, tout en niant une chose pour le passé, ne l’affirment nullement pour l’avenir. D’ailleurs quand, dans le langage ordinaire, on dit qu’un juge a condamné un coupable avant de l’entendre, et qu’une femme a refusé de pardonner à ses ennemis jusqu’à la mort, s’ensuit-il que ce juge ait entendu le coupable après l’avoir condamné, et que cette femme ait pardonné à ses ennemis après la mort ? ― La tradition place au 25 décembre la nativité de Notre-Seigneur. Quant à l’année où eut lieu ce grand événement, on ne la connaît pas d’une manière certaine. Les chronologistes la placent entre l’an 7 et l’an 1 avant notre ère. Une seule chose est incontestable, c’est que, par suite d’une erreur de calcul, le commencement de l’ère chrétienne n’a pas été fixé à l’année même de la naissance de Jésus-Christ, mais à une année postérieure qu’il a été jusqu’à présent impossible de préciser avec certitude. De là vient que la mort d’Hérode eut lieu avant l’ère chrétienne, selon notre manière de compter, quoiqu’il ne mourût qu’après la nativité de Notre-Seigneur.