Matthieu 10, 14
Si l’on ne vous accueille pas et si l’on n’écoute pas vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville, et secouez la poussière de vos pieds.
Si l’on ne vous accueille pas et si l’on n’écoute pas vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville, et secouez la poussière de vos pieds.
1217. ET SI QUELQU’UN NE VOUS ACCUEILLE PAS. Ici, il est question de ceux qui n’accueillent pas. D’abord, [le Seigneur] enseigne [aux apôtres] ce qu’ils doivent faire [10, 14] ; en second lieu, ce qu’ils recevront de Dieu [10, 15].
1218. [Le Seigneur] dit donc : SI QUELQU’UN NE VOUS ACCUEILLE PAS. Et il indique deux fautes : l’une, qu’ils ne les accueillent pas ; l’autre, qu’ils n’écoutent pas la parole de Dieu, puisque [les apôtres] avaient été envoyés pour prêcher. Ainsi, SORTEZ DE CETTE MAISON ET DE CETTE VILLE, car parfois ils accueillaient dans la ville, mais non dans [leur] maison, et parfois pas même dans la ville, comme on le voit dans les Actes des apôtres. Que doivent-ils donc faire ? SECOUEZ LA POUSSIÈRE DE VOS PIEDS. On lit que c’est ce que firent à la lettre Paul et Barnabé, comme on le voit dans Ac 14, 51. Et pourquoi le Seigneur ordonne-t-il cela ? La poussière colle aux pieds ; il a donc ordonné cela pour montrer que [les apôtres] avaient supporté en vain les fatigues de la route. Et c’était là la peine [des hôtes], comme s’il disait : «Vous êtes donc condamnables.» Toutefois, l’Apôtre dit, Ph 2, 16 : Je n’ai pas travaillé en vain. Il y a aussi une autre raison, car la poussière est le moins qu’on puisse obtenir. C’est pourquoi il a voulu qu’ils secouent [la poussière] pour montrer qu’ils n’avaient rien à faire avec eux. La troisième raison est que, par la poussière, les choses temporelles sont signifiées et par les pieds, le désir, pour montrer que, dans leurs désirs, rien de temporel ne doit subsister. La quatrième raison relève du mystère. Leurs pieds sont leurs désirs. En effet, aussi saints que soient les prédicateurs, il est inévitable que leurs désirs soient mus par quelque poussière ou par la vaine gloire, etc., comme on le lit en Jn 13, [8-10], où il est dit que le Seigneur a lavé les pieds des disciples et a dit : Celui qui est pur n’a pas besoin de se laver les pieds, car il est entièrement pur. Ainsi, ils avaient besoin d’un lavage pour ce qui était des [fautes] vénielles. Et pourquoi le Seigneur a-t-il ordonné cela ? Pour montrer que le prédicateur se met en danger. Ainsi, s’ils ne croient pas en lui, cela se retourne contre eux pour leur damnation.
1218. [Le Seigneur] dit donc : SI QUELQU’UN NE VOUS ACCUEILLE PAS. Et il indique deux fautes : l’une, qu’ils ne les accueillent pas ; l’autre, qu’ils n’écoutent pas la parole de Dieu, puisque [les apôtres] avaient été envoyés pour prêcher. Ainsi, SORTEZ DE CETTE MAISON ET DE CETTE VILLE, car parfois ils accueillaient dans la ville, mais non dans [leur] maison, et parfois pas même dans la ville, comme on le voit dans les Actes des apôtres. Que doivent-ils donc faire ? SECOUEZ LA POUSSIÈRE DE VOS PIEDS. On lit que c’est ce que firent à la lettre Paul et Barnabé, comme on le voit dans Ac 14, 51. Et pourquoi le Seigneur ordonne-t-il cela ? La poussière colle aux pieds ; il a donc ordonné cela pour montrer que [les apôtres] avaient supporté en vain les fatigues de la route. Et c’était là la peine [des hôtes], comme s’il disait : «Vous êtes donc condamnables.» Toutefois, l’Apôtre dit, Ph 2, 16 : Je n’ai pas travaillé en vain. Il y a aussi une autre raison, car la poussière est le moins qu’on puisse obtenir. C’est pourquoi il a voulu qu’ils secouent [la poussière] pour montrer qu’ils n’avaient rien à faire avec eux. La troisième raison est que, par la poussière, les choses temporelles sont signifiées et par les pieds, le désir, pour montrer que, dans leurs désirs, rien de temporel ne doit subsister. La quatrième raison relève du mystère. Leurs pieds sont leurs désirs. En effet, aussi saints que soient les prédicateurs, il est inévitable que leurs désirs soient mus par quelque poussière ou par la vaine gloire, etc., comme on le lit en Jn 13, [8-10], où il est dit que le Seigneur a lavé les pieds des disciples et a dit : Celui qui est pur n’a pas besoin de se laver les pieds, car il est entièrement pur. Ainsi, ils avaient besoin d’un lavage pour ce qui était des [fautes] vénielles. Et pourquoi le Seigneur a-t-il ordonné cela ? Pour montrer que le prédicateur se met en danger. Ainsi, s’ils ne croient pas en lui, cela se retourne contre eux pour leur damnation.
Le Sauveur ne manque pas
d’indiquer aux premiers missionnaires la manière dont ils devront se comporter à l’égard des endurcis qui
pourraient refuser de les recevoir, et si quelqu'un ne vous reçoit pas... ou qui resteraient insensibles à leur
prédication, n'écoute pas. Sortant aussitôt de la maison ou de la ville incrédule, ils manifesteront par un signe
symbolique, plus expressif que le simple langage, la colère du Seigneur dont ils sont les représentants. -
Secouez la poussière de vos pieds. Les Juifs enseignaient communément, à l’époque de Notre-Seigneur,
qu’on ne pouvait toucher sans se profaner le sol des contrées païennes, Cf. Lightfoot, Horæ Hebr. in h. l. ;
aussi arrivait-il aux plus zélés d’entre eux, au moment où ils allaient franchir la frontière de la Terre-Sainte,
en revenant de la Phénicie par exemple, ou de la Syrie, de s’arrêter un instant, d’enlever leurs sandales et de
les frapper l’une contre l’autre pour ne pas souiller par la poussière qui s’y était attachée, le territoire sacré de
leur pays. En pratiquant le même acte dans les circonstances désignées par Jésus, les Apôtres montraient aux
personnes indignes auxquelles ils s’étaient adressés par mégarde, qu’ils ne voulaient rien avoir de commun
avec elles, pas même les quelques grains de poussière qui s’étaient attachés à leurs chaussures. Cette
poussière devait en outre témoigner contre les coupables au jour du jugement, comme il est expressément
marqué dans les deux autres Évangiles, Marc. 6, 11 ; Luc. 9, 5. « Par le signe de la poussière des pieds une
malédiction éternelle leur est laissée ». S. Paul et S. Barnabé, repoussés par les Juifs d’Antioche en Pisidie,
pratiqueront ce conseil à la lettre : « Les Juifs… les expulsèrent de leurs territoires. Mais, après avoir
soulevé contre eux la poussière de leurs pieds, les apôtres allèrent à Iconium », Act. 13, 50, 51 ; Cf. 18, 6. - Le lecteur a sans doute remarqué la construction irrégulière de ce verset : la phrase demeure suspendue et
s’achève autrement qu’elle avait commencé.