Matthieu 10, 17
Méfiez-vous des hommes : ils vous livreront aux tribunaux et vous flagelleront dans leurs synagogues.
Méfiez-vous des hommes : ils vous livreront aux tribunaux et vous flagelleront dans leurs synagogues.
1225. Ensuite, il explique les dangers en disant : MÉFIEZ-VOUS DES HOMMES, etc. Et d’abord, d’une manière générale [10, 17] ; deuxièmement, d’une manière particulière.
1226. Parce que ceux-ci étaient simples, ils auraient pu croire que [le Seigneur] les envoyait au milieu des loups au sens littéral. C’est pourquoi il explique : MÉFIEZ-VOUS DES HOMMES. En effet, tout doit être désigné selon ce qui y est le principal. Il faut ainsi voir ce qui est le principal moteur chez l’homme : si c’est la raison, il est un homme ; si c’est la colère, il est un ours ou un lion ; si c’est la concupiscence, il n’est plus désormais un homme, mais un porc ou un chien. Ainsi, bien qu’ils soient des hommes par nature, ils sont cependant des loups par le désir, selon Ps 48[49], 13 : L’homme, lorsqu’il était dans les honneurs, ne comprenait pas ; il ressemble aux bêtes sans raison et il leur devient semblable, etc. Et ailleurs, Ps 31[32], 9 : Ne devenez pas comme le cheval ou l’âne, chez qui ne se trouve aucune intelligence.
1227. ILS VOUS LIVRERONT, etc. Premièrement, il aborde ceux à qui ils seront livrés [10, 17s] ; deuxièmement, ceux par qui ils seront livrés, en cet endroit : LE FRÈRE LIVRERA LE FRÈRE, etc. [10, 21s].
1228. En premier lieu, il montre ce qui a été dit [10, 17 18] ; en second lieu, il les encourage, en cet endroit : LORSQU’ILS VOUS LIVRERONT, etc. [10, 19 20].
1229. En premier lieu, il indique ceux à qui ils doivent être livrés [10, 17] ; en second lieu, ce qui découlera de cette trahison, en cet endroit : ET ILS VOUS FLAGELLERONT DANS LEURS SYNAGOGUES [10, 17].
1230. Sur le premier point, voici [ce qu’il en est]. C’était la coutume chez les Juifs que, si quelqu’un parlait ou agissait contre la loi, il était d’abord convoqué devant le conseil et était réprimandé. La deuxième fois, il était flagellé en même temps que réprimandé. La troisième fois, il était tué, lorsqu’ils en avaient le pouvoir, ou il était livré pour être tué à celui à qui appartenait le pouvoir. Et cela eut lieu, comme il est dit en Ac 4, 1s et 5, 16 : là, en effet, il est raconté que, alors que les apôtres parlaient au peuple, ils furent menacés par eux ; et, par la suite, comme ils parlaient toujours, ils leur firent savoir, en les frappant, qu’ils ne devaient pas parler, et, troisièmement, ils lapidèrent Étienne et livrèrent Jacques à Hérode. Ainsi donc, MÉFIEZ-VOUS, car ILS VOUS LIVRERONT À LEURS CONSEILS. Ps 25[26], 4 : Je n’ai pas siégé au conseil de vanité et je ne m’introduirai pas parmi ceux qui font le mal.
1226. Parce que ceux-ci étaient simples, ils auraient pu croire que [le Seigneur] les envoyait au milieu des loups au sens littéral. C’est pourquoi il explique : MÉFIEZ-VOUS DES HOMMES. En effet, tout doit être désigné selon ce qui y est le principal. Il faut ainsi voir ce qui est le principal moteur chez l’homme : si c’est la raison, il est un homme ; si c’est la colère, il est un ours ou un lion ; si c’est la concupiscence, il n’est plus désormais un homme, mais un porc ou un chien. Ainsi, bien qu’ils soient des hommes par nature, ils sont cependant des loups par le désir, selon Ps 48[49], 13 : L’homme, lorsqu’il était dans les honneurs, ne comprenait pas ; il ressemble aux bêtes sans raison et il leur devient semblable, etc. Et ailleurs, Ps 31[32], 9 : Ne devenez pas comme le cheval ou l’âne, chez qui ne se trouve aucune intelligence.
1227. ILS VOUS LIVRERONT, etc. Premièrement, il aborde ceux à qui ils seront livrés [10, 17s] ; deuxièmement, ceux par qui ils seront livrés, en cet endroit : LE FRÈRE LIVRERA LE FRÈRE, etc. [10, 21s].
1228. En premier lieu, il montre ce qui a été dit [10, 17 18] ; en second lieu, il les encourage, en cet endroit : LORSQU’ILS VOUS LIVRERONT, etc. [10, 19 20].
1229. En premier lieu, il indique ceux à qui ils doivent être livrés [10, 17] ; en second lieu, ce qui découlera de cette trahison, en cet endroit : ET ILS VOUS FLAGELLERONT DANS LEURS SYNAGOGUES [10, 17].
1230. Sur le premier point, voici [ce qu’il en est]. C’était la coutume chez les Juifs que, si quelqu’un parlait ou agissait contre la loi, il était d’abord convoqué devant le conseil et était réprimandé. La deuxième fois, il était flagellé en même temps que réprimandé. La troisième fois, il était tué, lorsqu’ils en avaient le pouvoir, ou il était livré pour être tué à celui à qui appartenait le pouvoir. Et cela eut lieu, comme il est dit en Ac 4, 1s et 5, 16 : là, en effet, il est raconté que, alors que les apôtres parlaient au peuple, ils furent menacés par eux ; et, par la suite, comme ils parlaient toujours, ils leur firent savoir, en les frappant, qu’ils ne devaient pas parler, et, troisièmement, ils lapidèrent Étienne et livrèrent Jacques à Hérode. Ainsi donc, MÉFIEZ-VOUS, car ILS VOUS LIVRERONT À LEURS CONSEILS. Ps 25[26], 4 : Je n’ai pas siégé au conseil de vanité et je ne m’introduirai pas parmi ceux qui font le mal.
Jésus revient sur les deux parties de ce
grave conseil, pour indiquer aux Apôtres la manière dont ils auront à le mettre en pratique. - Soyez sur vos
gardes à propos des hommes. Cette fois la source du péril est exprimée clairement, sans figure : les hommes,
tels sont les loups dont la fureur sera déchaînée contre les missionnaires apostoliques ; c’est contre eux par
conséquent qu’il faut se tenir en garde. Le Sauveur, dans la description qu’il fait de leurs menées indignes,
partage en deux catégories les hommes hostiles à l’Évangile : les Apôtres auront à souffrir successivement
des Juifs et des païens. - 1° des Juifs. Car ils vous livreront... Les mots « tribunaux » (ou plutôt
« sanhédrins » d’après le grec) et « synagogues » prouvent qu’il s’agit spécialement des Juifs dans la seconde
moitié du v. 17. Ceux à qui l’Évangile était destiné en premier lieu, non contents de refuser pour la plupart
d’y ajouter foi, traiteront comme des malfaiteurs publics ceux qui viendront le leur annoncer. Ils les
traîneront devant leurs tribunaux, soit à la barre du grand Sanhédrin qui siégeait à Jérusalem, soit à celle des
tribunaux de second ordre qu’on nommait aussi parfois Sanhédrins ; Cf. 5, 22 et le commentaire : ou bien,
après un jugement sommaire, ils leur feront subir le supplice de la flagellation dans leurs synagogues. Il
ressort nettement de divers passages du Nouveau Testament que les officiers des synagogues juives
exerçaient, en certaines circonstances, un pouvoir judiciaire, Cf. Luc. 12, 11 ; 21, 12 ; Marc. 13, 9 ; Act. 22,
19 ; 26, 11 ; 2 Cor. 11, 24, et formaient ainsi un tribunal inférieur qui devait s’occuper surtout des fautes
religieuses : mais on ignore complètement la nature de ce tribunal, comme aussi les strictes limites de sa juridiction.