Matthieu 10, 20
Car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous.
Car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous.
Car si notre foi se donne tout entière à l'accomplissement des divins préceptes, Dieu de son côté lui donnera la science nécessaire pour répondre ; elle en a pour garant l'exemple d'Abraham à qui Dieu, après lui avoir demandé le sacrifice de son fils Isaac, fit trouver le bélier nécessaire au sacrifice. (Gn 22.) Aussi prend-il soin d'ajouter : " Car ce n'est pas vous qui parlez. "
Aux consolations qui précèdent, le Sauveur en ajoute une non moins grande. Les Apôtres auraient pu lui dire : Comment pourrons-nous persuader les esprits au milieu de tant de persécutions ? Jésus leur commande de ne point se préoccuper de ce qu'ils auront à répondre. " Lorsqu'on vous livrera, leur dit-il, ne vous mettez point en peine comment vous leur parlerez ; ni de ce que vous leur direz. " Il distingue ici deux choses : la réponse et la forme qu'on peut lui donner ; l'une qui a pour principe la sagesse, et l'autre qui est du ressort de la parole. Or, comme c'était de lui que venaient et les paroles qu'ils devaient dire, et la sagesse qui les inspirait, les prédicateurs de l'Évangile n'avaient nullement à se préoccuper soit du fond soit de la forme de leur discours.
C'est ainsi qu'il revêt les Apôtres de la dignité des prophètes qui ont parlé sous l'inspiration de l'Esprit saint. Or, ce qu'il leur dit ici : " Ne soyez pas en peine de ce que vous direz, " n'est pas contraire à ce qui est dit ailleurs : " Soyez toujours prêts à répondre pour votre défense à tous ceux qui vous demanderont raison de l'espérance qui est en vous. " Lorsque la discussion s'engage entre nous et nos amis, nous devons nous préoccuper de ce que nous répondrons ; mais devant le tribunal effrayant des persécuteurs, au milieu d'un peuple en furie, alors que nous ne voyons de tous côtés que des sujets d'effroi, Jésus-Christ vient à notre secours et nous donne la force de parler avec une sainte hardiesse et d'être inaccessible à la crainte.
Lorsque nous sommes traduits devant les juges de la terre pour la cause de Jésus-Christ, nous n'avons qu'une chose à faire : offrir pour lui notre volonté. Pour le reste, Jésus-Christ, qui lui-même habite en nous, parlera pour lui-même, et le Saint-Esprit nous prêtera son secours divin pour répondre.
oici le sens de ces paroles : C'est vous qui marchez au combat, mais c'est moi qui en soutiens tout l'effort ; c'est vous qui prononcez les paroles, mais c'est moi-même qui parle par votre bouche. C'est ce qui faisait dire à saint Paul : " Est-ce que vous voulez faire l'expérience de Jésus-Christ qui parle par ma bouche ? "
1236. Et qui est l’auteur ? Assurément, le Saint-Esprit : CAR CE N’EST PAS VOUS QUI PARLEZ, MAIS L’ESPRIT DE VOTRE PÈRE QUI PARLE EN VOUS. Ce qui est dit en 2 Co 13, 3 est semblable : Cherchez-vous une preuve que le Christ parle en moi ? Mais qu’est-ce que cette apparence de possession chez [les apôtres] ? Il faut remarquer que toute action qui est causée par deux choses, dont l’une est l’agent principal et l’autre [l’agent] instrumental, doit être désignée à partir de [l’agent] principal. [Les apôtres] agissaient de manière instrumentale, et l’Esprit Saint de manière principale. Ainsi, toute l’action doit être désignée à partir de l’Esprit Saint. Mais il faut voir que parfois un esprit agit en perturbant la raison, parfois il meut [celle-ci] en l’appuyant. Ainsi, telle est la différence entre un mouvement venu du Diable et [un mouvement venu] de l’Esprit Saint. En effet, l’homme n’est maître que par la raison, par laquelle il est libre. Lors donc que l’homme n’est pas mû selon la raison, il s’agit d’un mouvement de possession. Lorsqu’il [est mû] par la raison, on dit alors que le mouvement [provient] de l’Esprit Saint. En effet, le mouvement du Diable perturbe la raison. Bien qu’ils aient parlé par l’Esprit Saint, la raison était néanmoins à l’œuvre chez [les apôtres]. Et ainsi, ils parlaient aussi par eux-mêmes, et non comme des possédés. [Le Seigneur] les ramène ainsi à la vérité prophétique, comme on le voit en 2 P 1, 19 : Et nous avons une parole prophétique plus ferme.
Ce n'est pas vous… mais ; nous avons déjà rencontré cette locution orientale, dont il ne
faut pas urger la signification ; Cf. 9, 13. Elle n’est pas aussi absolue qu’elle le paraît et indique seulement, dans la plupart des cas, la subordination d’une chose à une autre. Ici elle équivaut à « non seulement… mais
aussi ». L’Esprit-Saint sera donc l’agent principal ; les Apôtres lui serviront d’organes, mais leur rôle ne sera
pas purement passif ; Cf. Luc. 12, 12. Les discours de S. Étienne et de S. Paul, conservés dans le livre des
Actes, pourraient servir de commentaire vivant à cette promesse du divin Maître. Cf. Luc. 21, 15.
Dans l'annonce du Christ aux non-chrétiens, le missionnaire est convaincu qu'il existe déjà, tant chez les individus que chez les peuples, grâce à l'action de l'Esprit, une attente, même inconsciente, de connaître la vérité sur Dieu, sur l'homme, sur la voie qui mène à la libération du péché et de la mort. L'enthousiasme à annoncer le Christ vient de la conviction que l'on répond à cette attente; c'est pourquoi le missionnaire ne se décourage pas ni ne renonce à son témoignage, même s'il est appelé à manifester sa foi dans un milieu hostile ou indifférent. Il sait que l'Esprit du Père parle en lui (cf. Mt 10, 17-20; Lc 12, 11-12) et il peut redire avec les Apôtres: «Nous sommes témoins de ces choses, nous et l'Esprit Saint» (Ac 5, 32). Il sait qu'il n'annonce pas une vérité humaine, mais la «Parole de Dieu», qui a une puissance intrinsèque et mystérieuse (cf. Rm 1, 16).