Matthieu 10, 22
Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ; mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé.
Vous serez détestés de tous à cause de mon nom ; mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé.
Voici une épreuve plus terrible encore : " Et vous serez haïs de tous les hommes. " Et en effet on les poursuivait, et on voulait les chasser comme les ennemis communs du genre humain. Aussi leur présente-t-il de nouveau cette double consolation : " A cause de mon nom, " et cette autre : " Celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé. " Il en est beaucoup, en effet, qui, pleins d'ardeur dans les commencements, perdent insensiblement toute leur force ; c'est pourquoi le Sauveur demande la persévérance jusqu'à la fin. Car de quelle utilité peuvent être les semences qui donnent d'abord des fleurs, et qu'on voit ensuite se dessécher sur leur tige ? Aussi exige-t-il de ses disciples une persévérance constante.
Notre-Seigneur prévient ici cette difficulté : Le Christ est l'auteur de tout ce que nous admirons dans les Apôtres ; il n'est donc pas surprenant qu'ils soient devenus ce qu'on les a vus, puisqu'ils n'avaient rien à supporter de pénible ; c'est pourquoi il ajoute que la persévérance leur est nécessaire. Car lors même qu'il les aurait arrachés aux premiers dangers, ils étaient réservés à d'autres plus grands encore, auxquels de nouveaux devaient succéder, puisqu'ils ne devaient pas vivre un instant sans avoir à redouter les piéges qu'on leur dressait, vérité qu'il leur révèle d'une manière indirecte, en leur disant : " Celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé. "
C'est ce qui arrive souvent dans les persécutions, et il n'y a point à compter sur l'affection de ceux qui n'ont point la même foi.
Le caractère propre de la vertu, ce n'est pas de commencer, c'est d'achever.
En effet, persévérer dans le Christ, c'est persévérer dans la foi que nous avons en lui et qui agit par la charité.
Et ce n'est pas à ceux qui commencent, mais à ceux qui persévèrent, que la récompense est donnée.
C'est-à-dire celui qui n'abandonnera pas les préceptes de la foi, qui ne faiblira pas dans les persécutions, celui-là sera sauvé, et les persécutions de la terre lui mériteront les récompenses du royaume des cieux. Remarquez que le mot fin ne signifie pas toujours la destruction d'une chose, mais quelquefois sa perfection, comme dans ce passage : " Le Christ est la fin. " (Rm 10.) On peut donc adopter ce sens : " Celui qui persévérera jusqu'à la fin, " c'est-à-dire dans le Christ.
Les peines que nous causent ceux dont l'affection et la fidélité nous paraissaient acquises, nous sont beaucoup plus sensibles que les épreuves qui nous viennent de personnes qui nous sont étrangères ; car alors, outre la douleur du corps, nous sommes déchirés par le regret de l'affection que nous avons perdue.
La Glose
Notre-Seigneur a fait précéder la consolation, il prédit maintenant de plus grands dangers : " Le frère livrera son frère à la mort, et le père son fils, et les fils s'élèveront contre leurs parents. "
1230. D’autant plus que vous n’irez pas vers des proches, mais vers des gens de l’extérieur. Et cela n’aura pas d’importance, car VOUS SEREZ HAÏS DE TOUS. Ainsi, en Jn 16, 2 : L’heure vient où tous ceux qui vous tueront auront la conviction de rendre hommage à Dieu. Mais cela eut-il vraiment lieu ? N’y en a-t-il pas eu beaucoup qui les accueillaient ? C’est pourquoi [le Seigneur] dit : LES HOMMES, ceux qui vivaient de manière humaine. Mais les autres, qui étaient de Dieu, les accueillaient. Et la cause de cela est indiquée en Jn 15, 18 : Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui lui appartient ; mais, comme vous n’êtes pas du monde, le monde vous hait.
1231. De même, le Seigneur promit une consolation, car [cela aura lieu] À CAUSE DE MON NOM. Il dit qu’il est doux pour vous de souffrir à cause de mon nom, comme on le lit en 1 P 4, 14 : Si vous êtes outragés à cause de mon nom, heureux serez-vous ! Il les réconforte aussi pour une autre raison, car leur tribulation devait produire beaucoup de fruit. En effet, comme il prévoit que beaucoup tomberont, il les avertit d’être persévérants, car CELUI QUI AURA PERSÉVÉRÉ JUSQU’À LA FIN, CELUI-LÀ SERA SAUVÉ. Ainsi, 2 Tm 4, 7 : J’ai livré un bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi ; pour le reste, une couronne de justice m’est réservée, que le Seigneur, le juste juge, me rendra ce jour-là. C’est pourquoi il est dit dans le Lévitique que la queue était offerte, à savoir la fin.
1231. De même, le Seigneur promit une consolation, car [cela aura lieu] À CAUSE DE MON NOM. Il dit qu’il est doux pour vous de souffrir à cause de mon nom, comme on le lit en 1 P 4, 14 : Si vous êtes outragés à cause de mon nom, heureux serez-vous ! Il les réconforte aussi pour une autre raison, car leur tribulation devait produire beaucoup de fruit. En effet, comme il prévoit que beaucoup tomberont, il les avertit d’être persévérants, car CELUI QUI AURA PERSÉVÉRÉ JUSQU’À LA FIN, CELUI-LÀ SERA SAUVÉ. Ainsi, 2 Tm 4, 7 : J’ai livré un bon combat, j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi ; pour le reste, une couronne de justice m’est réservée, que le Seigneur, le juste juge, me rendra ce jour-là. C’est pourquoi il est dit dans le Lévitique que la queue était offerte, à savoir la fin.
Vous serez haïs de tous : de tous ceux qui rejetteront le
Christianisme, et alors c’était la majorité des hommes. - A cause de mon nom ; ces mots, comme « à cause de
moi » au v. 18, indiquent le motif de cette haine mortelle dont les Apôtres seront partout l’objet : on les
détestera parce qu’ils seront les amis et les ambassadeurs de Jésus-Christ. Citons encore une belle et
vigoureuse parole de Tertullien, Apol. 2. « Nous sommes mis à la torture quand nous proclamons notre foi,
punis de mort si nous persévérons, immédiatement absous quand nous apostasions, car c’est sur le nom que
porte le combat ». - Celui qui persévérera... Au milieu d’un pareil redoublement de haine et de persécutions,
la faiblesse humaine conseillera peut-être aux prédicateurs évangéliques de laisser tomber un fardeau trop
pesant. Qu’ils s’en gardent bien ; tout serait alors perdu pour eux, le salut étant inséparablement uni à la
persévérance perpétuelle dans la foi. - Jusqu'à la fin, c’est-à-dire, suivant les uns, « jusqu'à la fin de sa vie » ;
suivant les autres, « jusqu'à la fin de ces calamités », ou jusqu’à la fin du monde. Peu importe, car c’est au
fond la même pensée. Qu'il s'agisse de chaque individu, ou qu'il s'agisse de l'ensemble, la parole de s. Jérôme
demeure toujours vraie : « La vertu ne consiste pas à commencer, mais à terminer ». - Sera sauvé, à tout
jamais dans le ciel, car tel est le vrai salut messianique.
Croire en Jésus-Christ et en Celui qui l’a envoyé pour notre salut est nécessaire pour obtenir ce salut (cf. Mc 16, 16 ; Jn 3, 36 ; 6, 40 e.a.). " Parce que ‘sans la foi (...) il est impossible de plaire à Dieu’ (He 11, 6) et d’arriver à partager la condition de ses fils, personne jamais ne se trouve justifié sans elle et personne à moins qu’il n’ait ‘persévéré en elle jusqu’à la fin’ (Mt 10, 22 ; 24, 13), n’obtiendra la vie éternelle " (Cc. Vatican I : DS 3012 ; cf. Cc. Trente : DS 1532).